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  Vol. 291 No. 2, Février 2004 TABLE OF CONTENTS
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La migraine, facteur de risque de lésions cérébrales infracliniques?

Mark C. Kruit, MD; Mark A. van Buchem, MD, PhD; Paul A. M. Hofman, MD, PhD; Jacobus T. N. Bakkers, MD; Gisela M. Terwindt, MD, PhD; Michel D. Ferrari, MD, PhD; Lenore J. Launer, PhD

Affiliations des auteurs: Departments of Radiology et Neurology, Leiden University Medical Center, Leiden, Department of Radiology, Academic Hospital Maastricht, Maastricht et Department of Radiology, Slingeland Hospital, Doetinchem, the Netherlands; Laboratory of Epidemiology, Demography and Biometry, National Institute on Aging, National Institutes of Health, Bethesda, Md.

Correspondance:Mark C. Kruit, MD, Department of Radiology, Leiden University Medical Center, Albinusdreef 2, 2333 ZA Leiden, the Netherlands (e-mail: m.c.kruit{at}lumc.nl).


RÉSUMÉ

Contexte Des études cliniques suggèrent une augmentation de la prévalence des infarctus cérébraux et des lésions de la substance blanche chez les migraineux. Cependant on ignore la prévalence de ce type de lésions au sein de la population générale.

Objectifs Comparer la prévalence des infarctus cérébraux et des lésions de la substance blanche chez des patients migraineux et des sujets contrôles dans la population générale, afin d'identifier le profil de migraine associé à ce type de lésion.

Schéma Etude transversale de prévalence sur un échantillon de population parmi des adultes néerlandais de 30 à 60 ans.

Participants Patients choisis au hasard soit migraineux avec aura (n = 161), soit migraineux sans aura (n = 134), soit contrôles (n = 140), ces derniers appariés aux cas pour l'âge, le sexe et le lieu de résidence. La moitié environ des cas n'avait pas été diagnostiquée auparavant par un médecin. Critères de jugement principaux Les images en résonance magnétique (IRM) ont été analysées à la recherche d'infarctus, en notant leur siège et le territoire vasculaire correspondant, et d'anomalies péri-ventriculaires ou profondes de la substance blanche. Les rapports de cotes (RC) avec leurs intervalles de confiance (IC) de ces lésions cérébrales ont été comparés à ceux des contrôles, en fonction du type de migraine (avec ou sans aura), et de la fréquence mensuelle des crises (< 1 crise, ≥ 1 crise). Nous avons tenu compte des facteurs de risque cardiovasculaire et de l'utilisation de vasoconstricteurs anti-migraineux. Tous les participants ont été soumis à un examen neurologique standard.

Résultats Aucun des participants n'a signalé d'antécédent d'accident vasculaire cérébral (AVC) ou d'accident ischémique transitoire (AIT). La prévalence globale des infarctus cérébraux ne différait pas significativement entre les sujets migraineux et les contrôles (8,1 % vs 5 %). Cependant, en ce qui concerne le territoire cérébelleux correspondant à la circulation cérébrale postérieure, les migraineux avaient une prévalence supérieure d'infarctus (5,4 % vs 0,7 %; p = 0,02; RC ajusté 7,1; IC à 95 %, 0,9-55). Le RC ajusté pour l'infarctus dans ce territoire variait selon le type de migraine et la fréquence des crises. Il était en effet de 13,7 (IC à 95 %, 1,7-112) chez les migraineux avec aura par rapport aux contrôles. De même lorsque la fréquence des crises était au minimum d'une par mois, le RC ajusté atteignait 9,3 (IC à 95 %, 1,1-76). Le risque maximal s'observait chez les migraineux avec aura et au moins une crise mensuelle (RC, 15,8; IC à 95 %, 1,8-140). Le risque d'atteinte profonde importante de la substance blanche (20ème percentile supérieur de la distribution de ce type de lésion vs 80ème percentile inférieur), était accru chez les migraineuses par rapport aux contrôles (RC, 2,1; IC à 95 %, 1,0-4,1); ce risque augmentait avec la fréquence des crises (maximal chez les patientes ayant au moins une crise mensuelle, RC, 2,6; IC à 95 %, 1,2-5,7) mais restait identique qu'il y ait ou non une aura. En revanche, la prévalence des lésions profondes de la substance blanche était la même dans le sexe masculin, pour les migraineux et les contrôles. Enfin aucune association n'a été démontrée entre l'importance des lésions péri-ventriculaires de la substance blanche d'une part et, d'autre part, la migraine quels que soient le sexe, la fréquence des crises ou la présence d'une aura.

Conclusions Ces résultats, fondés sur une étude de population, suggèrent que certains patients migraineux, avec ou sans aura, ont un risque majoré de lésions infracliniques dans certains territoires cérébraux.

JAMA. 2004;291:427-434.



ARTICLE EN RAPPORT

La migraine est-elle une maladie cérébrale progressive?
Richard B. Lipton et Jullie Pan
JAMA. 2004;291:83-84.
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