Ce message apparaît peut-être en raison d'une inadaptation de votre moteur de recherché aux références internet requises. Comprenez la raison de l'apparition de ce message et ce que vous pouvez faire pour mieux connaître le site.


Recherche avancée

Institution: STANFORD Univ Med Center  | Mon compte | s'inscrire


  Vol. 296 No. 3, 19 Juillet 2006 TABLE OF CONTENTS
  Articles cliniques originaux
 Cet Article
 •Résumé
 •PDF
 •Version anglaise
 •Sauvegarder dans Citation Manager
 •Permissions
 Contenu en rapport
 •Article en rapport
 •Articles similaires dans ce journal

Migraine et risque de maladie cardiovasculaire chez les femmes

Tobias Kurth, MD, ScD; J. Michael Gaziano, MD, MPH; Nancy R. Cook, ScD; Giancarlo Logroscino, MD, PhD; Hans-Christoph Diener, MD, PhD; Julie E. Buring, ScD

b Voir Editorial page 332.


RÉSUMÉ

Contexte La migraine avec aura a été associée à un profil défavorable de risque cardiovasculaire et à des facteurs prothrombotiques qui, combinés à la physiologie spécifique de la migraine, pourraient majorer le risque d'événements vasculaires. Bien que son association avec un risque accru d'accident ischémique cérébral ait été établie, sa relation avec les maladies cardiovasculaires, et plus particulièrement les événements coronariens, n'est pas clairement définie.

Objectif Évaluer l'association entre la migraine avec et sans aura et le risque subséquent d'événements cardiovasculaires combinés et individuels.

Schéma, cadre et participants Étude de cohorte prospective de 27 840 femmes américaines participant à l'étude WHS (Women's Health Study), âgées de 45 ans ou plus, indemnes de maladies cardiovasculaires et d'angor à l'inclusion (1992-1995), et disposant de données auto-rapportées sur les migraines et le statut d'aura, ainsi que de mesures lipidiques. Cet article est basé sur les données de suivi recueillies jusqu'au 31 mars 2004.

Principaux critères de jugement Le critère primaire de jugement était un critère combiné d'événements cardiovasculaires majeurs (premier épisode d'accident ischémique cérébral non fatal, d'infarctus du myocarde non fatal, ou décès lié à une cardiopathie ischémique). Les autres critères de jugement incluaient un premier cas d'accident ischémique cérébral, d'infarctus du myocarde, de revascularisation coronaire, d'angor, et de décès en rapport avec une cardiopathie ischémique.

Résultats À l'inclusion, 5 125 femmes (18,4 %) ont rapporté un antécédent de migraine; sur les 3 610 femmes avec migraine active (migraine survenue au cours de l'année précédente), 1 434 (39,7 %) ont rapporté des symptômes d'aura. Pendant un suivi moyen de 10 ans, 580 événements cardiovasculaires majeurs ont été recensés. Comparées aux femmes sans antécédent de migraine, celles ayant rapporté une migraine active avec aura avaient un risque relatif ajusté de 2,15 (intervalle de confiance [IC] à 95 %, 1,58-2,92; p < 0,001) pour les événements cardiovasculaires majeurs, de 1,91 (IC 95 %, 1,17-3,10; p = 0,01) pour l'accident ischémique cérébral, de 2,08 (IC 95 %, 1,30-3,31; p = 0,002) pour l'infarctus du myocarde, de 1,74 (IC 95 %, 1,23-2,46; p = 0,002) pour la revascularisation coronaire, de 1,71 (IC 95 %, 1,16-2,53; p = 0,007) pour l'angor, et de 2,33 (IC 95 %, 1,21-4,51; p = 0,01) pour le décès lié à une cardiopathie ischémique. Après ajustement pour l'âge, 18 cas d'événements cardiovasculaires majeurs supplémentaires étaient attribuables à la migraine avec aura par 10 000 femmes par année. Les femmes ayant rapporté une migraine active sans aura ne présentaient pas d'augmentation du risque d'événement cardiovasculaire ou d'angor.

Conclusions Dans cette grande cohorte prospective de femmes, la migraine active avec aura était associée à une augmentation du risque d'événement cardiovasculaire majeur, d'infarctus du myocarde, d'accident ischémique cérébral, et de décès en rapport avec une cardiopathie ischémique, ainsi que de revascularisation coronaire et d'angor. En revanche, aucune relation n'a été établie entre la migraine active sans aura et l'augmentation du risque d'événement cardiovasculaire quel qu'il soit.

JAMA. 2006;296:283-291.


La migraine, qui constitue une affection fréquente, est une céphalée primaire intermittente chronique d'ordre neurovasculaire, caractérisée par des épisodes de céphalées sévères accompagnées d'un dysfonctionnement du système nerveux autonome et, chez certains patients, de symptômes neurologiques transitoires regroupés sous le nom d'aura migraineuse.1,2 Aux États-Unis, la prévalence annuelle de la migraine est d'environ 18 % chez les femmes et 6 % chez les hommes. Selon les estimations, 28 millions d'Américains souffrent de migraines sévères et invalidantes.3

Compte tenu des dysfonctionnements neurovasculaires spécifiques à la migraine4,5 et de la fréquence élevée d'accidents ischémiques cérébraux observée chez les femmes jeunes souffrant de cette affection, 6 il a été supposé que la migraine pourrait constituer un facteur de risque potentiel d'AVC ischémique. En effet, plusieurs études ont révélé des associations entre la migraine, notamment celle avec aura, et l'augmentation du risque d'accident ischémique cérébral.7-10 Dans la mesure où certaines études ont suggéré que la migraine, et plus particulièrement celle avec aura, était associée à un profil de risque cardiovasculaire défavorable11 et à des facteurs prothrombotiques ou vaso-actifs, 12-16 et du fait que le dysfonctionnement vasculaire au cours de la migraine pourrait également s'étendre aux artères coronaires, 17,18 il est possible que la migraine, tout particulièrement la migraine avec aura, puisse également être associée à d'autres événements vasculaires. Bien qu'une association entre la migraine et des douleurs thoraciques ait été décrite, 19,20 la relation entre la migraine et les événements coronariens n'a pas été fermement établie.21 Dans un précédent rapport de l'étude WHS (Women's Health Study), aucune relation n'a été mise en évidence entre la migraine et les coronaropathies après un suivi moyen de 6 ans.22 Cependant, le nombre d'événements évalués était trop restreint pour établir une association concluante entre ces pathologies et la migraine avec aura.

Nous avons donc évalué la relation entre la migraine avec et sans aura et le risque subséquent d'événements vasculaires ischémiques, combinés et indépendants, dans la cohorte WHS, une grande cohorte prospective de femmes apparemment en bonne santé, sur une période moyenne de 10 ans.


MÉTHODES

Population de l'étude

L'étude WHS était une étude randomisée, contrôlée contre placebo, élaborée pour étudier les bénéfices et les risques de l'aspirine à faible dose et de la vitamine E en prévention primaire des maladies cardiovasculaires et du cancer, chez des femmes en bonne santé apparente. Le schéma, les méthodes et les résultats de cette étude ont été décrits précédemment en détails.23-25 Brièvement, un total de 39 876 femmes américaines, professionnelles de santé, âgées de 45 ans ou plus à l'inclusion (1992-1995), exemptes d'antécédents de maladie cardiovasculaire, de cancer ou d'autres affections majeures, ont été randomisées pour recevoir de l'aspirine (100 mg à des jours alternés), de la vitamine E (600 UI à des jours alternés), les deux agents actifs, ou les deux placebos. Toutes les participantes ont donné leur consentement éclairé écrit, et le comité d'éthique du Brigham and Women's Hospital de Boston (Massachusetts) a approuvé le protocole de l'étude. Les données initiales étaient auto-rapportées et recueillies par le biais d'un questionnaire par correspondance, portant sur de nombreux facteurs de risque cardiovasculaire et sur des variables relatives au style de vie. Deux fois au cours de la première année et annuellement par la suite pendant toute la période de l'étude, les participants recevaient des questionnaires de suivi portant sur les critères évalués et d'autres éléments d'information. Pour cette analyse, nous avons inclus les données de suivi recueillies depuis la randomisation jusqu'au 31 mars 2004. À cette date, le suivi de la morbidité était achevé à 97,2 % et le suivi de la mortalité à 99,4 %.

Des prélèvements sanguins ont été recueillis dans des tubes EDTA chez 28 345 participantes avant la randomisation. Au total, 27 939 échantillons ont pu être analysés pour le cholestérol total, le HDL-cholestérol (high-density lipoprotein [lipoprotéines de haute densité]), et le LDL-cholestérol (low-density lipoprotein [lipoprotéines de basse densité]) obtenu directement à l'aide de réactifs Roche Diagnostics (Bâle, Suisse) et Genzyme (Cambridge, Massachusetts, États-Unis). Sur ce total, nous avons exclu 79 femmes présentant des données manquantes de migraine et 20 autres ayant rapporté un angor avant leur entrée dans l'étude. Ainsi, 27 840 femmes indemnes de maladie cardiovasculaire ou d'angor ont été incluses dans l'étude.

Évaluation de la migraine

Le questionnaire initial recueillait des données détaillées relatives à la migraine sur la base des questions suivantes: « Avez-vous déjà eu une céphalée migraineuse? » et « Au cours de l'année passée, avez-vous eu une céphalée migraineuse? ». Nous avons défini 3 catégories principales: (1) pas d'antécédent de migraine; (2) migraine active, incluant les femmes avec migraine auto-rapportée dans l'année précédant leur réponse au questionnaire initial; et (3) antécédent de migraine, incluant les femmes ayant rapporté avoir déjà eu des migraines mais pas dans l'année précédant leur réponse au questionnaire. Les participantes ayant rapporté une migraine active étaient interrogées sur les détails de leurs crises migraineuses, notamment sur la durée des crises (de 4 à 72 heures), l'unilatéralité de la douleur, la pulsatilité, l'entrave à leurs activités quotidiennes, l'aggravation de la douleur par les activités physiques de routine, la sensibilité à la lumière, au bruit, ainsi que les nausées et les vomissements. Ces informations nous ont permis de classifier les femmes sur une base modifiée des critères établis en 1988 par l'International Headache Society (IHS) pour le diagnostic de la migraine.26 Sur les femmes ayant rapporté une migraine active, 46,6 % remplissaient tous les critères IHS modifiés de migraine (code 1.1) et 83,5 % remplissaient tous les critères IHS modifiés à l'exception d'un seul (code 1.7, migraine sans aura probable). Il a de plus été demandé aux participantes ayant rapporté une migraine active si elles avaient une « aura ou des signes annonciateurs de migraine ». Les réponses ont été utilisées pour classifier les femmes ayant rapporté une migraine active en migraine active avec aura et migraine active sans aura, conformément aux études précédentes.8,22 Cependant, nous n'avons pas eu de détails complémentaires permettant de classifier l'aura migraineuse selon les définitions de l'IHS. Afin de pouvoir comparer plus directement nos résultats avec ceux des autres études, nous avons en outre créé une quatrième catégorie regroupant « tout antécédent de migraine », qui incluait les femmes ayant rapporté une migraine active et des antécédents de migraine.

Vérification des critères

Pendant le suivi, les événements cardiovasculaires, la revascularisation coronaire et l'angor étaient auto-rapportés par les participantes. Les dossiers médicaux étaient obtenus pour tous les événements cardiovasculaires et les revascularisations coronaires, mais pas pour l'angor, et étaient examinés par un comité d'évaluation composé de médecins. L'AVC non fatal était confirmé si la participante présentait un nouveau déficit neurologique focal d'apparition brutale, persistant pendant plus de 24 heures et classifié dans ses sous-types majeurs sur la base des données cliniques et diagnostiques disponibles avec une excellente concordance interévaluateurs.27 La survenue d'infarctus du myocarde était confirmée si les symptômes répondaient aux critères de l'OMS (Organisation mondiale de la santé) et si l'événement était associé à des dosages d'enzymes cardiaques ou des résultats d'électrocardiogramme diagnostique anormaux. Les décès cardiovasculaires étaient confirmés par examen des rapports d'autopsie, des certificats de décès, des dossiers médicaux, ou des informations obtenues auprès des proches ou des membres de la famille.

Le critère primaire de jugement était l'événement cardiovasculaire majeur, un critère composite défini par le premier d'un des événements suivants: accident ischémique cérébral non fatal, infarctus du myocarde non fatal, ou décès lié à une cardiopathie ischémique. Nous avons également évalué l'association entre la migraine et tout premier cas d'accident ischémique cérébral, d'infarctus du myocarde, de revascularisation coronaire, d'angor, et de décès dû à une cardiopathie ischémique.

Analyses statistiques

Nous avons comparé les caractéristiques initiales des participants au regard de leur statut migraineux, en utilisant des modèles linéaires généraux (logiciel statistique SAS, version 9.1, SAS Institute Inc, Cary, Caroline du Nord) pour les variables continues, avec ajustement pour l'âge. Nous avons utilisé une méthode de standardisation directe pour l'ajustement des variables catégoriques et des taux d'incidence des événements cardiovasculaires pour l'âge, par paliers de 5 ans.

Nous avons utilisé le modèle à risques proportionnels de Cox pour évaluer l'association entre le statut migraineux et les différents critères de jugement. Nous avons calculé les risques relatifs (RR) ajustés pour l'âge et les multiples variables, ainsi que leur intervalle de confiance (IC) à 95 %. Le modèle multivarié contrôlait pour l'âge (continu), les catégories de pression artérielle systolique (paliers de 10 mm Hg), l'usage de traitement antihypertenseur (oui ou non), l'histoire de diabète (oui ou non), l'indice de masse corporelle (< 25, 25-29,9, ou ≥ 30; calculé par le poids en kilogrammes divisé par le carré de la taille en mètres), le tabagisme (jamais, passé, actuel [< 15 cigarettes/j], ou actuel [≥ 15 cigarettes/j]), la consommation d'alcool (rarement/jamais, 1-3 verres/mois, 1-6 verres/semaine, ou ≥ 1 verre/jour), la pratique d'exercice (rarement/jamais, moins d'une fois par semaine, 1-3 fois par semaine, ou ≥ 4 fois par semaine), le statut post-ménopausique, l'usage d'une hormonothérapie postménopausique (jamais, passé, ou actuel), l'antécédent d'usage de contraceptifs oraux (oui ou non), les antécédents familiaux d'infarctus du myocarde avant l'âge de 60 ans (oui ou non), les taux plasmatiques de LDL et de HDL (quartiles), l'usage d'hypocholestérolémiants (oui ou non), ainsi que les attributions randomisées de traitement. Nous avons intégré un indicateur de valeur manquante dans les modèles des critères lorsque le nombre de femmes ayant des données manquantes était supérieur ou égal à 100, et imputé une valeur dans les autres cas.

Nous avons testé l'hypothèse de proportionnalité des modèles de Cox, en incluant un terme d'interaction pour le statut migraineux avec le logarithme de la durée, et n'avons trouvé aucune déviation statistiquement significative.

Nous avons évalué la modification de l'effet avec l'âge ((< 50, 50-59, ou ≥ 60 ans), l'antécédent d'hypertension (oui ou non), le statut tabagique (jamais, passé ou actuel), le taux de cholestérol total (< 200, 200-239, ou ≥ 240 mg/dL [< 5,17, 5,17-6,20, ou ≥ 6,21 mmol/L), l'antécédent d'usage de contraceptif oral (oui ou non), et l'usage actuel d'une hormonothérapie postménopausique (oui ou non). Nous avons évalué la significativité statistique de la modification de l'effet en ajoutant un terme multiplicatif pour les variables dichotomiques, et utilisé un test de tendance sur les valeurs moyennes des variables catégoriques. Toutes les valeurs de p étaient bilatérales et considérées comme statistiquement significatives au seuil de p < 0,05.


RÉSULTATS

Sur les 27 840 participantes, 5 125 (18,4 %) ont rapporté un antécédent de migraine. Sur les 3 610 femmes avec migraine active, 1 434 (39,7 %) ont rapporté la présence d'aura. Le Tableau 1 résume les caractéristiques initiales des femmes ajustées pour l'âge en fonction du statut migraineux. Comparées aux femmes sans antécédent de migraine, les femmes atteintes de migraine avec aura présentaient un profil lipidique plus défavorable et étaient moins susceptibles d'être actuellement fumeuses, de consommer régulièrement de l'alcool, et de pratiquer régulièrement de l'exercice. Elles étaient moins susceptibles d'être en période préménopausique, mais plus susceptibles d'avoir un traitement hormonal postménopausique en cours ou un antécédent d'usage de contraceptif oral; elles étaient également plus susceptibles de rapporter un antécédent familial d'infarctus du myocarde avant l'âge de 60 ans. Cependant, le profil de risque cardiovasculaire le plus défavorable concernait les femmes indiquant un antécédent de migraine: elles étaient plus âgées, présentaient des taux de cholestérol défavorables, et étaient plus susceptibles d'être hypertendues ou obèses, ou d'être actuellement fumeuses.


Voir ce tableau:
[dans cette fenêtre]
[dans une nouvelle fenêtre]  
Tableau 1.. Caractéristiques initiales ajustees pour l'âge en fonction du statut migraineux dans l'étude WHS (Women's Health Study) (n=27 840)*;


Pendant un suivi moyen de 10 ans (278 086 personnes-années), nous avons confirmé 580 premiers événements cardiovasculaires majeurs, 251 accidents ischémiques cérébraux, 249 infarctus du myocarde, et 130 décès liés à une cardiopathie ischémique. En outre, 514 revascularisations coronaires et 408 cas d'angor ont été dénombrés. Dans le Tableau 2, nous rapportons les taux d'incidence ajustés sur l'âge des événements évalués par 10 000 femmes par année, en fonction du statut migraineux. Comparé aux femmes sans antécédent de migraine, les taux d'incidence de tous les événements évalués étaient supérieurs chez les femmes ayant rapporté une migraine active avec aura. Après ajustement pour l'âge, 18 événements cardiovasculaires majeurs supplémentaires étaient attribuables à la migraine avec aura par 10 000 femmes par année. Les femmes avec antécédent de migraine présentaient des taux d'incidence supérieurs, plus particulièrement pour la revascularisation coronaire et l'angor. En revanche, les femmes atteintes de migraine sans aura avaient des taux d'incidence similaires à celles exemptes d'antécédent de migraine.


Voir ce tableau:
[dans cette fenêtre]
[dans une nouvelle fenêtre]  
Tableau 2.. Taux d'incidence ajustés pour l'âge des événements vasculaires ischémiques par 10 000 femmes par année en fonction du statut migraineux dans l'étude WHS (Women's Health Study) (n=27 840).


Le Tableau 3 résume les associations ajustées pour l'âge et les multiples variables entre le statut migraineux et les divers événements vasculaires. Comparé aux femmes sans antécédent de migraine, les femmes ayant rapporté un quelconque antécédent de migraine présentaient un risque supérieur de tous les événements vasculaires ischémiques évalués, à l'exception de l'accident ischémique cérébral. Le risque accru de maladie cardiovasculaire différait fortement en fonction du statut d'aura migraineuse. Comparé aux femmes sans antécédent de migraine, les femmes ayant rapporté une migraine active avec aura avaient des RR ajustés de 2,15 (IC 95 %, 1,58-2,92; p < 0,001) pour les événements cardiovasculaires majeurs, 1,91 (IC 95 %, 1,17-3,10; p = 0,01) pour l'accident ischémique cérébral, 2,08 (IC 95 %, 1,30-3,31; p = 0,002) pour l'infarctus du myocarde, 1,74 (IC 95 %, 1,23-2,46; p = 0,002) pour la revascularisation coronaire, 1,71 (IC 95 %, 1,16-2,53; p = 0,007) pour l'angor, et 2,33 (IC 95 %, 1,21-4,51; p = 0,01) pour le décès lié à une cardiopathie ischémique. Comparées aux femmes sans antécédent de migraine, celles ayant rapporté un antécédent de migraine présentaient une supériorité significative du risque de revascularisation coronaire et d'angor. Les femmes ayant rapporté une migraine active sans aura ne présentaient pas d'augmentation significative du risque d'événement cardiovasculaire, quelle que soit sa nature, ni d'angor.


Voir ce tableau:
[dans cette fenêtre]
[dans une nouvelle fenêtre]  
Tableau 3.. Risques relatifs ajustés pour l'âge et les multiples variables des événements vasculaires ischémiques en fonction du statut migraineux dans la cohorte WHS (Women's Health Study) (n=27 840).


La Figure 1 représente l'incidence cumulée ajustée pour l'âge des événements cardiovasculaires majeurs, et la Figure 2 l'incidence cumulée ajustée pour l'âge des événements cardiovasculaires spécifiques pour les femmes sans migraine, ainsi que pour celles présentant une migraine active avec aura et une migraine active sans aura. Les courbes divergent après un suivi moyen d'environ 6 ans, indiquant une augmentation des risques pour tous les critères évalués chez les femmes ayant rapporté une migraine active avec aura. Les taux d'incidence de décès en rapport avec une cardiopathie ischémique montraient un profil similaire (données non montrées).


Figure 1
Voir une version plus large (13K):
[dans cette fenêtre]
[dans une nouvelle fenêtre]  
Figure 1.. Incidence cumulée ajustée pour l'âge des événements cardiovasculaires majeurs en fonction du statut migraineux. L'événement cardiovasculaire majeur était défini par la première incidence d'un des événements suivants: accident ischémique cérébral non fatal, infarctus du myocarde non fatal, ou décès lié à une cardiopathie ischémique. Moyenne (ET) de suivi, 9,9 (1,2) ans. Aucune courbe d'incidence n'est représentée pour les femmes avec antécédent de migraine (femmes ayant indiqué un antécédent de migraine, mais sans migraine au cours de l'année passée; n = 1 515).



Figure 2
Voir une version plus large (40K):
[dans cette fenêtre]
[dans une nouvelle fenêtre]  
Figure 2.. Incidence cumulée ajustée pour l'âge des accidents ischémiques cérébraux, des infarctus du myocarde, des revascularisations coronaires et des angors en fonction du statut migraineux. Moyenne (ET) de suivi pour l'accident ischémique cérébral, 9,9 (1,1) ans; pour l'infarctus du myocarde, 10,0 (1,1) ans; pour la revascularisation coronaire, 9,9 (1,2) ans; et pour l'angor, 9,9 (1,2) ans. Les courbes d'incidence ne sont pas représentées pour les femmes avec antécédent de migraine (femmes ayant indiqué un antécédent de migraine,mais sans migraine au cours de l'année passée; n = 1 515).


L'association entre la migraine active avec aura et les événements cardiovasculaires majeurs n'était pas significativement modifiée par l'âge ou les taux de cholestérol total. L'association entre la migraine active avec aura et l'accident ischémique cérébral était significativement modifiée par l'âge (p = 0,01) et marginalement significativement modifiée par les taux de cholestérol total (p = 0,06), la plus forte association concernant les femmes de moins de 50 ans (RR, 6,16; IC 95 %, 2,34-16,21) et celles ayant un taux de cholestérol total inférieur à 200 mg/dL (< 5,17 mmol/L) (RR, 3,80; IC 95 %, 1,85-7,80). En revanche, l'association entre la migraine active avec aura et l'infarctus du myocarde n'était pas significativement modifiée par l'âge ou les taux de cholestérol; elle restait forte chez les femmes de 60 ans ou plus (RR, 1,95; IC 95 %, 0,91-4,19) et chez celles ayant des taux de cholestérol de 240 mg/dL ou plus (≥ 6,21 mmol/L) (RR, 2,80; IC 95 %, 1,48-5,30). L'association entre la migraine active avec aura et les événements cardiovasculaire majeurs, l'accident ischémique cérébral ou l'infarctus du myocarde n'était pas statistiquement significativement modifiée par le statut tabagique, par les antécédents d'hypertension, ni par l'usage de contraceptifs oraux ou d'un traitement hormonal postménopausique. L'association entre la migraine active sans aura et les critères de jugement n'était statistiquement significativement modifiée par aucun des facteurs évalués.


COMMENTAIRES

Dans cette vaste étude prospective de femmes initialement en bonne santé apparente, âgées de 45 ans ou plus, tout antécédent de migraine était associé à une majoration du risque d'événement cardiovasculaire majeur, avec une forte différence en fonction du statut d'aura. Comparé à l'absence d'antécédent de migraine, la migraine active avec aura était associée à une supériorité significative du risque subséquent d'événements cardiovasculaires majeurs, d'accident ischémique cérébral, d'infarctus du myocarde, de revascularisation coronaire, d'angor, et de décès lié à une cardiopathie ischémique, après un suivi moyen de 10 ans. Cette supériorité, qui persistait après ajustement pour de multiples facteurs de risques cardiovasculaires, s'échelonnait de 1,7 fois pour la revascularisation coronaire à 2,3 fois pour le décès cardiovasculaire. Les femmes avec antécédent de migraine présentaient un risque accru de revascularisation coronaire et d'angor. En revanche, celles ayant rapporté une migraine active sans aura ne présentaient pas d'augmentation significative du risque d'événement vasculaire ischémique.

Alors que le risque accru d'accident ischémique cérébral chez les patients migraineux avec aura a été bien établi, 7-10 la relation avec les maladies cardiovasculaires, plus particulièrement les coronaropathies, est moins clairement définie.21 Une grande étude de cohorte de plus de 12 000 individus participant à l'étude Atherosclerosis Risk in Communities Study a trouvé une association significative entre la migraine et l'angor comparé aux individus sans antécédents de céphalées; cette association était constamment plus forte chez les participants rapportant des symptômes d'aura.20 En revanche, aucune association significative n'était observée entre la migraine ou la classification d'aura et les coronaropathies. Plusieurs différences méthodologiques pourraient expliquer ces divergences avec nos résultats, notamment la vérification du statut de migraine, qui était effectuée après un minimum de 6 ans de suivi et qui, en conséquence, dépendait de la survie, et la classification dans la catégorie « autre céphalée avec aura », qui se composait très probablement aussi de céphalées migraineuses. Il est intéressant de noter que les femmes de cette catégorie présentaient un risque 1,7 fois supérieur de coronaropathie, bien qu'il n'ait pas été statistiquement significatif.20

Deux études ont trouvé des associations entre la migraine et des événements vasculaires existants, 11,28 et 2 autres études de grande envergure ont révélé des associations entre la migraine et les événements coronariens, limitées à des sous-groupes – l'une chez des femmes avec un antécédent familial d'infarctus du myocarde19 et l'autre chez des patients migraineux sans prescription de triptans.29 Une autre étude30 et un précédent rapport de l'étude WHS22 n'ont pas démontré de relation entre les migraines et les événements coronariens majeurs. Dans le précédent rapport de l'étude WHS, tous les antécédents de migraine n'étaient pas associés à une augmentation du risque subséquent d'événements coronariens majeurs après un suivi moyen de 6 ans. Cependant, il était suggéré une augmentation de ce risque chez les femmes présentant une migraine avec aura (RR, 1,50; IC 95 %, 0,61-3,70) comparées aux femmes sans migraine. Compte tenu des résultats rapportés ici, cette tendance n'était probablement pas significative en raison du suivi plus court et du nombre inférieur d'événements évalués. Au regard de la mortalité, une étude de cohorte a suggéré une réduction du risque de décès chez les femmes rapportant au moins 1 critère de migraine comparé à toutes les autres.31 Cependant, aucune donnée sur l'aura n'était disponible dans cette étude.

Les processus biologiques pouvant relier la migraine aux événements vasculaires ischémiques sont probablement complexes, et leurs mécanismes précis sont actuellement indéterminés. La migraine a été associée à des augmentations de facteurs prothrombotiques ou vasoactifs, incluant le facteur II (prothrombine), 12 le facteur V Leiden, 13 la sérotonine, 14 le facteur Willebrand, 32 et l'endothéline.33 La libération de neuropeptides vasoactifs au cours des crises de migraine qui pourraient stimuler des réponses inflammatoires, a également été impliquée.34 Certains de ces facteurs ont été spécifiquement associés à la migraine avec aura.12-14 En outre, la migraine, plus particulièrement celle avec aura, a été associée au génotype C677T de la MTHFR (méthylène-tétrahydrofolate réductase), 15,16 lui-même associé à une augmentation des niveaux d'homocystéine, qui constitue un facteur de risque d'événements vasculaires. En conséquence, un effet synergique entre les dysfonctionnements vasculaire et endothélial de la migraine et des facteurs majorant le risque d'événements thrombotiques peut être envisagé.

La migraine avec aura a également été associée à un profil de risque cardiovasculaire plus défavorable, incluant des taux élevés de cholestérol, une pression artérielle plus élevée, une plus forte probabilité d'hypertension, et une augmentation du score de Framingham estimant le risque cardiovasculaire.11 En conséquence, la migraine avec aura pourrait constituer un caractère distinctif des femmes à plus haut risque d'athérosclérose progressive et d'événements vasculaires subséquents. Dans la mesure où les sténoses coronariennes et l'angor ne sont pas induits par des événements thromboemboliques, l'association observée dans notre étude entre la migraine avec aura et ces événements pourrait soutenir indirectement cette hypothèse. Cependant, le risque accru de tous les événements cardiovasculaires évalués persistait après contrôle pour un grand nombre de facteurs de risque cardiovasculaire.

Dans la mesure où la migraine avec aura a été associée aux infarctus cérébraux silencieux10 et décrite comme une conséquence d'une artériopathie génétiquement déterminée, 35 une composante génétique avec lésion endothéliale pourrait également constituer une explication plausible de l'augmentation du risque d'événements vasculaires. En ce qui concerne l'accident ischémique cérébral, une association entre la migraine avec aura et des anomalies cardiaques héréditaires, notamment la perméabilité du foramen ovale, a été proposée comme autre mécanisme potentiel.36 Cela est cependant peu susceptible d'expliquer la relation entre la migraine avec aura et les événements vasculaires coronariens.

Les formes des courbes d'incidence cumulée pour tous les événements évalués montrent un risque fortement accru après un suivi moyen d'environ 6 ans. Cependant, les explications potentielles restent encore hypothétiques et devraient impliquer un effet différentiel pour la migraine avec aura. En dehors du hasard, ces explications pourraient inclure l'organisation de l'étude WHS, des mécanismes biologiques sous-jacents qui n'augmentent le risque de maladie cardiovasculaire qu'après un certain laps de temps, ou un changement dans les facteurs environnementaux pendant le suivi.

Notre étude présente plusieurs points forts, notamment le grand nombre de participants et d'événements évalués, le taux élevé de participation, le suivi prolongé, le schéma prospectif, l'utilisation de questionnaires standardisés, et l'homogénéité de la cohorte, qui peuvent réduire la confusion. De plus, un comité d'évaluation des événements composé de médecins a confirmé tous les critères évalués, à l'exception de l'angor, après examen des dossiers médicaux.

Plusieurs limites de notre étude doivent être prises en compte. Premièrement, les statuts de migraine et d'aura étaient auto-rapportés et n'étaient pas classifiés selon les critères stricts établis par l'IHS.26 En conséquence, des erreurs de classification non différentielles sont possibles. Cependant, elles auraient probablement induit une sous-estimation de l'association entre la migraine et les maladies cardiovasculaires. Notre procédure de vérification de la migraine nous a permis de la classifier en fonction des critères modifiés de l'IHS.26 Dans notre population d'étude, ainsi que dans une sous-étude de la cohorte WHS, 37 il était relevé une concordance constante avec les critères IHS de 1988 modifiés. En outre, nous n'avons pas trouvé de modification d'effet significative dans l'association entre la migraine active et les événements cardiovasculaires majeurs ou les critères individuels avec la classification modifiée de l'IHS, pas plus que nous n'avons trouvé d'association significative entre les céphalées non migraineuses et les événements cardiovasculaires (données non montrées).

Deuxièmement, notre définition de l'aura était large et nous ne disposions pas d'informations complémentaires permettant de classifier les participants selon les critères de l'IHS pour l'aura migraineuse. Cependant, la prévalence d'aura dans notre étude correspond à celle observée dans d'autres grandes études de population, 3,38 et plus particulièrement aux 37 % des femmes avec migraine de l'étude American Migraine Study II.3 En outre, des erreurs de classification potentielles du statut d'aura auto-rapporté auraient probablement produit une sous-estimation de l'association entre la migraine active avec aura et les événements cardiovasculaires.

Troisièmement, dans la mesure où certains symptômes d'aura sont difficiles à distinguer des symptômes d'accident ischémique transitoire, et où ce dernier constitue un facteur de risque subséquent d'événements vasculaires, notamment d'AVC, l'association entre la migraine active avec aura et les maladies cardiovasculaires peut être confondue avec ce mécanisme. Cependant, nous considérons cette explication comme improbable, du fait que l'association entre la migraine active avec aura et l'accident ischémique cérébral est fortement mise en évidence chez des femmes plus jeunes qui présentent une très faible incidence d'accidents ischémiques transitoires.39

Quatrièmement, nous ne disposions pas de données détaillées concernant l'usage de traitements spécifiques de la migraine (triptans ou dérivés de l'ergot de seigle par exemple) pendant l'étude. En raison de leurs propriétés vasoconstrictrices, ces médicaments pourraient être associés à une augmentation du risque d'événements vasculaires. Cependant, les profils d'innocuité cardiovasculaire des antimigraineux contredisent l'éventualité d'une relation majeure avec les événements cardiovasculaires.29,30,40,41 En outre, dans la mesure où ces traitements sont utilisés par tous les patients migraineux, sans se limiter à ceux avec aura, cette théorie apparaît peu susceptible d'expliquer nos observations. Dans l'étude WHS, il était demandé aux femmes, sur le questionnaire du 48ème mois, de fournir des informations relatives à l'usage de traitement pendant les 2 dernières semaines. La fréquence de l'usage de traitements antimigraineux parmi les femmes ayant rapporté une migraine active à l'inclusion était de 5,3 % et ne différait pas significativement en fonction du statut d'aura (p = 0,40).

Cinquièmement, bien que nous ayons pris en compte un grand nombre de variables de confusion potentielles, une confusion résiduelle reste possible dans la mesure où notre étude était de type observationnel. Cependant, la forte spécificité de nos résultats pour la migraine active avec aura, ainsi que leur plausibilité biologique rend cette explication improbable.

Sixièmement, nous ne disposions pas d'informations relatives à la durée de la migraine avant l'entrée dans l'étude ni à sa fréquence pendant le suivi. Cependant, lors de la mise à jour de nos données sur la migraine active pendant le suivi, l'association entre la migraine et les maladies cardiovasculaires restait globalement stable (données non montrées).

Enfin, les participantes de l'étude WHS étaient toutes des professionnelles de santé, âgées de 45 ans ou plus, et majoritairement caucasiennes. En conséquence, la validité externe de ces résultats pourrait être limitée. Nous n'avons cependant aucune raison de penser que les mécanismes biologiques susceptibles de relier la migraine avec aura au risque accru d'événements vasculaires pourraient être différents dans d'autres populations de femmes.

En conclusion, dans cette grande cohorte prospective de femmes, la migraine avec aura était associée à une augmentation du risque subséquent d'événements vasculaires ischémiques combinés et individuels, notamment de coronaropathies. Les femmes ayant rapporté une migraine active sans aura ne présentaient pas de risque significativement accru d'événement vasculaire ischémique. Dans la mesure où la migraine sans aura est beaucoup plus fréquente que celle avec aura, nos données démontrent l'absence d'augmentation du risque cardiovasculaire pour la majorité des patients migraineux. Les études futures devront s'orienter vers une meilleure définition de la relation entre la migraine, le statut d'aura, et les événements cardiovasculaires.


Informations sur les auteurs

Correspondance: Tobias Kurth, MD, ScD, Division of Preventive Medicine, Brigham and Women's Hospital, 900 Commonwealth Ave E, Boston,MA 02215-1204 (tkurth{at}rics.bwh.harvard.edu).

Contributions des auteurs: le Dr Kurth a eu un accès complet à toutes les données de l'étude et accepte la responsabilité de l'intégrité des données et de l'exactitude de l'analyse des données.

Conception et schéma de l'étude: Kurth.

Recueil des données: Buring.

Analyse et interprétation des données: Kurth, Gaziano, Cook, Logroscino, Diener, Buring.

Rédaction du manuscrit: Kurth.

Revue critique du manuscrit: Kurth, Gaziano, Cook, Logroscino, Diener, Buring.

Analyse statistique: Kurth, Cook.

Obtention du financement: Buring.

Supervision de l'étude: Gaziano, Buring.

Liens financiers: aucun déclaré.

Financement /Soutien: cette étude a bénéficié du soutien sous la forme de bourses de recherche de la Donald W. Reynolds Foundation, Las Vegas, Nev, et du National Institutes of Health (bourses # CA-47988 et HL-43851), Bethesda, Md.

Rôle des sponsors: les sponsors de l'étude n'ont joué aucun rôle dans le schéma et la conduite de l'étude, le recueil, le suivi, l'anlayse et l'interprétation des données, la préparation, la revue et l'approbation du manuscrit.

Remerciements: nous remercions les participants de la WHS pour leur extraordinaire dévouement et coopération, l'ensemble du staff de la WHS pour leur aide experte et sans faille et Patrick J. Skerrett, MA, de la Harvard Medical School, pour son aide dans la rédaction. Mr Skerrett a reçu une compensation pour son travail.

Nous remercions Elisabeth et Alan Doft et leurs familles pour leur aide philanthropique à ce projet.

Affiliations des auteurs : Divisions of Preventive Medicine (Drs Kurth, Gaziano, Cook, et Buring) et Aging (Drs Kurth, Gaziano, Logroscino, et Buring), Department of Medicine, Brigham and Women's Hospital, Harvard Medical School, Department of Epidemiology, Harvard School of Public Health (Drs Kurth, Cook, Logroscino, et Buring), Massachusetts Veterans Epidemiology Research et Information Center, Boston VA Healthcare System Dr Gaziano), et Department of Ambulatory Care et Prevention, Harvard Medical School (Dr Buring), Boston, Mass; et Department of Neurology, University of Duisburg-Essen, Essen, Germany (Dr Diener).


BIBLIOGRAPHIE

1. Goadsby PJ, Lipton RB, Ferrari MD. Migraine— currentunderstanding and treatment. N Engl J Med.2002;346:257-270. PUBMED
2. Silberstein SD. Migraine. Lancet.2004;363:381-391. PUBMED
3. Lipton RB, Stewart WF, Diamond S, Diamond ML, Reed M. Prevalenceand burden of migraine in the United States: data from the American MigraineStudy II. Headache.2001;41:646-657. PUBMED
4. Hargreaves RJ, Shepheard SL. Pathophysiology of migraine—newinsights. Can J Neurol Sci. 1999;26(suppl 3):S12-S19. PUBMED
5. Bednarczyk EM, Remler B, Weikart C, Nelson AD, Reed RC. Globalcerebral blood flow, blood volume, and oxygen metabolism in patients withmigraine headache. Neurology.1998;50:1736-1740. FREE FULL TEXT
6. Collaborative Group for the Study of Stroke in Young Women. Oralcontraceptives and stroke in young women: associated risk factors.JAMA. 1975; 231:718-722. FREE FULL TEXT
7. Etminan M, Takkouche B, Isorna FC, Samii A. Risk of ischaemicstroke in people with migraine: systematic review and meta-analysis ofobservational studies. BMJ.2005;330:63-65. FREE FULL TEXT
8. Kurth T, Slomke MA, Kase CS, et al. Migraine, headache, and therisk of stroke in women: a prospective study.Neurology.2005;64:1020-1026. FREE FULL TEXT
9. Stang PE, Carson AP, Rose KM, et al. Headache, cerebrovascularsymptoms, and stroke: the Atherosclerosis Risk in Communities Study.Neurology. 2005; 64:1573-1577. FREE FULL TEXT
10. Kruit MC, van Buchem MA, Hofman PA, et al. Migraine as a riskfactor for subclinical brain lesions. JAMA.2004;291:427-434. FREE FULL TEXT
11. Scher AI, Terwindt GM, Picavet HS, Verschuren WM, Ferrari MD,Launer LJ. Cardiovascular risk factors and migraine: the GEM population-basedstudy. Neurology.2005;64:614-620. FREE FULL TEXT
12. Hering-Hanit R, Friedman Z, Schlesinger I, Ellis M. Evidence foractivation of the coagulation system in migraine with aura.Cephalalgia.2001;21:137-139. FREE FULL TEXT
13. Soriani S, Borgna-Pignatti C, Trabetti E, Casartelli A, Montagna P,Pignatti PF. Frequency of factor V Leiden in juvenile migraine with aura.Headache. 1998;38:779-781. PUBMED
14. Ferrari MD, Odink J, Tapparelli C, Van Kempen GM, Pennings EJ,Bruyn GW. Serotonin metabolism in migraine. Neurology.1989;39:1239-1242. FREE FULL TEXT
15. Lea RA, Ovcaric M, Sundholm J, Solyom L, Macmillan J, Griffiths LR.Genetic variants of angiotensin converting enzyme andmethylenetetrahydrofolate reductase may act in combination to increasemigraine susceptibility. Brain Res Mol Brain Res.2005;136:112-117. PUBMED
16. Scher AI, Terwindt GM, Verschuren WM, et al. Migraine and MTHFRC677T genotype in a population based sample. Ann Neurol. 2006;59:372-375. PUBMED
17. Lafitte C, Even C, Henry-Lebras F, de Toffol B, Autret A. Migraineand angina pectoris by coronary artery spasm.Headache. 1996;36:332-334. PUBMED
18. Uyarel H, Erden I, Cam N. Acute migraine attack, angina-like chestpain with documented STsegment elevation and slow coronary flow.Acta Cardiol.2005;60:221-223. PUBMED
19. Sternfeld B, Stang P, Sidney S. Relationship ofmigraine headachesto experience of chest pain and subsequent risk for myocardial infarction.Neurology. 1995;45: 2135-2142. FREE FULL TEXT
20. Rose KM, Carson AP, Sanford CP, et al. Migraine and otherheadaches: associations with Rose angina and coronary heart disease.Neurology. 2004;63: 2233-2239. FREE FULL TEXT
21. Rosamond W. Are migraine and coronary heart disease associated? anepidemiologic review. Headache.2004;44:S5-12. PUBMED
22. Cook NR, Bensenor IM, Lotufo PA, et al. Migraine and coronary heartdisease in women and men. Headache.2002;42:715-727. PUBMED
23. Rexrode KM, Lee IM, Cook NR, Hennekens CH, Buring JE. Baselinecharacteristics of participants in the Women's Health Study. JWomens Health Gend Based Med.2000;9:19-27.
24. Ridker PM, Cook NR, Lee IM, et al. A randomized trial of low-doseaspirin in the primary prevention of cardiovascular disease in women.N Engl J Med.2005;352:1293-1304. PUBMED
25. Lee IM, Cook NR, Gaziano JM, et al. Vitamin E in the primaryprevention of cardiovascular disease and cancer: the Women's HealthStudy: a randomized controlled trial. JAMA.2005;294:56-65. FREE FULL TEXT
26. Headache Classification Committee of the International HeadacheSociety. Classification and diagnostic criteria for headache disorders,cranial neuralgias and facial pain. Cephalalgia.1988;8(suppl 7):1-96. PUBMED
27. Atiya M, Kurth T, Berger K, Buring JE, Kase CS. Interobserveragreement in the classification of stroke in the Women's Health Study.Stroke. 2003;34:565-567. FREE FULL TEXT
28. Mitchell P, Wang JJ, Currie J, Cumming RG, Smith W. Prevalence andvascular associations with migraine in older Australians. Aust N ZJ Med. 1998;28:627-632. PUBMED
29. Hall GC, Brown MM, Mo J, MacRae KD. Triptans in migraine: the risksof stroke, cardiovascular disease, and death in practice.Neurology.2004;62:563-568. FREE FULL TEXT
30. Velentgas P, Cole JA, Mo J, Sikes CR, Walker AM. Severe vascularevents in migraine patients. Headache.2004;44:642-651. PUBMED
31. Waters WE, Campbell MJ, Elwood PC. Migraine, headache, and survivalin women. Br Med (Clin Res Ed).1983;287:1442-1443.
32. Tietjen GE, Al-Qasmi MM, Athanas K, Dafer RM, Khuder SA. Increasedvon Willebrand factor in migraine. Neurology.2001;57:334-336. FREE FULL TEXT
33. Gallai V, Sarchielli P, Firenze C, et al. Endothelin 1 in migraineand tension-type headache. Acta Neurol Scand.1994;89:47-55. PUBMED
34. Waeber C, Moskowitz MA. Migraine as an inflammatory disorder.Neurology.2005;64(suppl 2):S9-S15. FREE FULL TEXT
35. Vahedi K, Chabriat H, Levy C, Joutel A, Tournier-Lasserve E,Bousser MG. Migraine with aura and brain magnetic resonance imagingabnormalities patients with CADASIL. Arch Neurol.2004;61:1237-1240. FREE FULL TEXT
36. Anzola GP, Magoni M, Guindani M, Rozzini Dalla Volta G. Potentialsource of cerebral embolism in migraine with aura: a transcranial Dopplerstudy. Neurology.1999;52:1622-1625. FREE FULL TEXT
37. Bensenor IM, Cook NR, Lee IM, Chown MJ, Hennekens CH, Buring JE.Low-dose aspirin for migraine prophylaxis in women.Cephalalgia.2001;21:175-183. PUBMED
38. Launer LJ, Terwindt GM, Ferrari MD. The prevalence andcharacteristics of migraine in a population based cohort: the GEM study.Neurology.1999;53:537-542. FREE FULL TEXT
39. Rothwell PM, Coull AJ, Silver LE, et al. Population-based study ofevent-rate, incidence, case fatality, and mortality for all acute vascularevents in all arterial territories (Oxford Vascular Study).Lancet. 2005;366:1773-1783. PUBMED
40. Dodick DW, Martin VT, Smith T, Silberstein S. Cardiovasculartolerability and safety of triptans: a review of clinical data.Headache. 2004;44:S20-S30. PUBMED
41. Martin VT, Goldstein JA. Evaluating the safety and tolerabilityprofile of acute treatments for migraine. Am J Med.2005;118(suppl 1):36S-44S. PUBMED

ARTICLE EN RAPPORT

Migraine et maladie cardio-vasculaire
Richard B. Lipton et Marcelo E. Bigal
JAMA. 2006;296:332-333.
Texte Complet  






Accueil | Numéro Actuel | Numéros Précédents | Page du Patient | Le JAMA-français
Conditions d'utilisation | Politique de confidentialité | Contactez-nous (Anglais)
 
Copyright© 2006 American Medical Association. Tous Droits Réservés.