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  Vol. 298 No. 11, 19 septembre 2007 TABLE OF CONTENTS
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David Alfaro Siqueiros (1896-1974)

Jean Gavaudan, MD

David Alfaro Siqueiros appartient à ce type d'homme dont on dit qu'ils ont traversé leur siècle, mais qu'ils ont fait son histoire.

La vie mouvementée de ce peintre mexicain de grand talent est née de l'union des passions et des révolutions du monde de cette époque. C'est aussi celle de la rencontre avec les grandes figures et les grands événements qui ont agité le monde avant la deuxième guerre mondiale.

De la révolution mexicaine contre le Général Huerta à la guerre civile d'Espagne en passant par les mouvements syndicalistes qui ont secoué les Etats-Unis avant 1940, Siqueiros était partout.

Comme de nombreux intellectuels et artistes de son époque, il a cru que le communisme allait libérer l'homme. On connaît la suite.

Lorsqu'il reçoit le Prix Lénine pour la paix en 1966, il devient immédiatement à nos yeux suspect de collaboration avec une institution répressive. Ce prix décerné à des étrangers socialement fréquentables par les autorités soviétiques a certes été décerné à des personnalités bien diverses, de Louis Aragon à Pablo Picasso, mais quand on voit que ces artistes (qui ne sont pas un gage d'ailleurs de réalisme politique voire de vérité politique) ont côtoyé des noms comme Fidel Castro ou Joseph Nkrumah, dictateurs bien connus et bien loin du respect des Droits de l'homme, on ne peut que se dire qu'en dépit d'un élan social généreux et bien compréhensible à son époque, Siquieros aurait pu se passer de cette « légion d'honneur » soviétique qui n'a rien ajouté à son talent.

Siqueiros est l'un des grands peintres mexicains du réalisme social, un peintre de fresques murales gigantesques comme tant d'autres avec lui, Diego Rivera, José Clemente Orozco ou Rufino Tamayo. C'est au début des années 20, qu'il parcourt l'Europe pour y apprendre son art, France, Belgique, Espagne et Italie l'accueille sans le voir, mais lui apprend et en retour peint sur les murs la souffrance et le combat. C'est en Amérique du Sud, terre de passions que s'exprime son talent, mais aussi aux Etats-Unis et enfin, comme il se doit, en Union Soviétique.

Sa formation, Siquieros la doit donc autant aux écoles de peinture qu'au goût de la lutte et à sa soif de justice. N'a-t-il pas, dès l'âge de 11 ans, participé à des grèves, ne s'est-il pas battu aux Etats-Unis pour le Droit Social, n'est-il pas allé faire le coup de feu en Espagne en 1936? Bref son inspiration est dans la chaleur, le bruit, la mitraille et le sang plutôt que dans l'expression d'une nature passive et figurative. Pour cet homme de la renaissance mexicaine, ce qui compte, c'est de mettre son art au service du peuple, c'est de décrire par les images des sensations mieux rendues que par des mots. Le choc de l'image est ici prépondérant et le commentaire superflu.

Cet homme qui jaillit sur la peinture que nous présentons, c'est « l'énorme colonel », Siquieros lui-même, affublé d'un nom de guerre gagné durant la guerre d'Espagne. Il a la main ouverte et tendue, plus violente que suppliante, d'une puissance extrême. Elle est prolongée par les muscles du bras et de l'avant-bras synonymes de force et d'un regard qui nous fixe et nous interroge. Dans ce tableau, c'est au travers de Siquieros le peuple qui interroge et commande, c'est aussi le peuple qui exige. On lui prend, mais il sait rendre coup pour coup. Tous les tableaux de Siquieros sont peints avec cette force propre au réalisme social, qui met l'homme en valeur et lui donne la puissance écrasante nécessaire pour surmonter les injustices du monde ou pour conquérir l'avenir et la planète.

On sait ce qu'il advint du communisme, lorsque le mur s'écroula.







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