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  Vol. 298 No. 23, 19 décembre 2007 TABLE OF CONTENTS
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Albert Anker (1831-1910)

Jean Gavaudan, MD

L'année de naissance d'Albert Anker, le 1er avril 1831 à Anet, dans le canton de Berne, la Suisse entrait dans ce que l'on a appelé la régénération. Les aristocraties disparaissaient progressivement et une jeune république enfantait dans la douleur et la désunion.


Figure 1
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C'est dans ce pays à la réputation de calme et de neutralité qu'arrivait au monde le jeune Albert.

Mais, contrairement à ce que pense l'immense majorité des gens, la Suisse a tout été sauf un pays calme. Tour à tour, bourguignonne, bavaroise, autrichienne, française et occupée, la Suisse a eu une histoire extrêmement agitée, faite de guerres et de rébellions, de luttes intestines, de tentatives de révolution (comme en 1831 à Neuchâtel) avant d'être reconnue en 1815 au Congrès de Vienne comme pays neutre. Il fallut pourtant attendre la deuxième moitié du 19ème siècle pour que le pays se stabilise enfin.

Lorsque naît le petit Albert, la Suisse est surtout un pays de paysans. L'agriculture est de type montagnard et la vie n'est pas toujours facile. Les hivers sont rudes, la neige et la montagne sont omniprésentes et les déplacements difficiles.

A l'écart des grandes villes, sous la protection des grands sommets alpins, dans le canton de Berne, un garçon, extrêmement doué pour le dessin, va grandir.

Son père est vétérinaire à Anet. Le jeune garçon, deuxième enfant de la famille, suit ses premiers cours de dessin à l'âge de 14 ans chez Louis Walhinger. Mais le dessin et la peinture ne sont que des distractions. Albert entre en 1851 dans les universités de Berne et de Halle, en Allemagne, pour y suivre des études de théologie.

La théologie et l'Université, dans cette austère Suisse, c'est bien, mais à 20 ans, on peut rêver d'autre chose. Son avenir est-il de devenir pasteur?

Albert tient deux années, et à la fin de 1853, il demande à son père d'interrompre ses études et de devenir peintre.

L'autorisation paternelle accordée, il part pour Paris, ville qu'il avait découverte en 1851. Il y travaille chez le peintre suisse Charles Gleyre et, entre 1855 et 1860, fréquente l'École impériale des beaux-arts où étudiait Pierre-Auguste Renoir.

Après un séjour en Italie, il épouse, en 1864, Anna Ruefli qui lui donnera six enfants.

Le couple se partage entre Paris, l'hiver, et Anet, l'été.

Albert Anker a depuis évolué, il dessine de nombreux projets pour le céramiste Théodore Deck et va en réaliser au cours des années plus de 300.

Dessinateur et peintre de talent, Albert Anker a laissé une oeuvre consacrée à décrire les scènes de la vie quotidienne en Suisse. Ses personnages découlent de son attachement aux petites gens. Il peint dans un style se rapprochant de l'impressionnisme, et son réalisme fin, charmant et subtil est dénué de critique sociale ! Avec Albert Anker, la vie rurale, la vie des villes, les montagnes, les écoles, les enfants qui jouent, les vieillards qui fument la pipe, créent un cadre enchanteur. Nous sommes dans la montagne de Heidi. Nulle critique à cela, car son réalisme nous montre le monde tel qu'il est en Suisse et si Anker l'idéalise probablement un tout petit peu, son tempérament l'éloigne de son compatriote Ferdinand Hodler qui donnera de la Suisse une image un peu glacée et morne.

Avec Anker, les couleurs sont chaudes et vives, les coins sombres des pièces sont des abris. Lorsque les enfants se tournent vers le peintre dans la Crèche, ils sentent bon la chaleur du lieu et la tiédeur laiteuse des cantons suisses. C'est un hommage à son pays qu'Albert Anker a peint.

Il devient le peintre populaire suisse et probablement le plus populaire du 19ème siècle.

Elu en 1870, député au Grand Conseil du canton de Berne, il travaille pour des magazines. En 1878, on lui confie l'organisation de la section suisse de l'Exposition universelle de Paris, au cours de laquelle il reçoit la Légion d'honneur.

Ce Suisse est un homme actif, il voyage, participe à l'Exposition universelle de 1889 à Paris, voit la Tour Eiffel défier le ciel.

On le nomme enfin membre de la Commission fédérale des beaux-arts.

Vers la soixantaine, Albert Ankel renonce à son domicile parisien et s'installe définitivement dans sa demeure d'Anet.

Il y décédera le 16 juillet 1910 à l'âge de 79 ans.

Les musées suisses possèdent de très belles collections de ses oeuvres qui sont à découvrir.

Nous sommes loin de l'expressionnisme et du symbolisme, mais nous sommes passés au cours de sa vie de la royauté à l'Empire et de l'Empire à la République. Son temps était celui du bouleversement. Sachons lui savoir gré d'avoir conservé la beauté, la tranquillité et la naïveté dans les regards de ceux qu'il a peints.







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