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  Vol. 298 No. 5, 1 août 2007 TABLE OF CONTENTS
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Paul Cézanne 1839-1906

Jean Gavaudan, MD

Né à Aix en Provence, Cézanne restera pour beaucoup le peintre de la Montagne Sainte-Victoire et des joueurs de cartes. Fut-il ce monstre que décrivit Théodore Duret: « L'apport des novateurs en peinture ne s'est jamais produit, au XIXe siècle, sans soulever une opposition plus ou moins violente. Si les Impressionnistes étaient aussi maltraités à leur exposition de 1877, c'est qu'ils avaient atteint leur plein développement et qu'ils montraient réellement des œuvres d'un caractère différent de ce que l'on avait déjà vu. Cézanne était de tous celui qui excitait et devait exciter longtemps le plus d'horreur. On peut dire, pour caractériser l'opinion qu'on s'en formait, qu'il faisait l'effet d'un monstre, d'un ogre.»

Les critiques ont été durs avec Cézanne, certains de ses amis aussi, et Cézanne dut se battre aussi bien avec le courant impressionniste qui voyait un des siens dériver vers autre chose que les tableaux désormais classiques que nous connaissons de Monet, Renoir ou Sisley que contre le classicisme de l'époque qui lui refusait systématiquement l'entrée au Salon, année après année, qu'enfin contre les critiques qui voyaient en Cézanne un peintre inachevé.

Ami de jeunesse de Zola, il se brouilla plus ou moins avec ce dernier lorsque Zola publia en 1886 « L'œuvre », livre dans lequel Cézanne se reconnût sous les traits du peintre Claude Lantier.

Né dans une famille bourgeoise, qui lui assura une rente suffisante pour se consacrer à la peinture puis un héritage (son père était banquier), Cézanne n'a certes pas connu les difficultés de ses amis peintres dont certains durent lutter pour vivre, mais il a connu les affres de la création, la douleur de l'artiste qui essaie et réessaie pour mettre en conformité ce qu'il ressent et ce qu'il peint. Dur chemin, pavé d'humiliations, refus des Salons classiques, refus du Salon des impressionnistes, refusé à l'Académie des Beaux-Arts, quasiment peintre auto-didacte, Cézanne n'a éclaté qu'en 1895 lorsque le jeune galériste parisien Ambroise Vollard allait exposer plus de ses 150 tableaux.

Découverte ou redécouverte, on ne peut dire, mais l'heure de Cézanne allait sonner. Ses amis impressionnistes, qui ignoraient ce que le maître provençal faisait dans sa campagne aixoise, redécouvrirent stupéfaits que le peintre avorté était devenu un maître, mais découvert aussi par de jeunes peintres, dont les nabis, Cézanne ouvrait la voie à la peinture moderne.

Comme sur le tableau que nous présentons, Cézanne passe de la simple impression des couleurs et des mouvements, à un début de déstructuration de l'image. Celle qu'il voit ou qu'il pense, les couleurs sont fondues, volontairement proches les unes des autres. La nature l'inspire et il ne s'en détachera jamais, mais il évolue aussi vers des compositions, non seulement des nus, mais aussi des natures mortes. Avec Cézanne, le cubisme commence à poindre, ses baigneuses ne sont pas loin de Picasso.

Cent ans après sa première exposition chez Ambroise Vollard, Cézanne était exposé à Paris et à Londres. En 2006 pour marquer le centenaire de sa mort, il était à Washington. Reconnaissance tardive, mais méritée pour ce peintre qui sut être l'ami de presque tous les impressionnistes, mais sut aussi se détacher de ce mouvement pour ouvrir la porte à la peinture moderne.

Cézanne, dans son atelier aixois, c'est l'homme seul à la barbe, seul dans sa maison, le soleil inondant le palier, il peint et nous regardons, mieux nous sentons ce qu'il a voulu peindre.

« Silence dans la maison,

Silence sur la colline,

Ces parfums qu'on devine,

C'est l'odeur de saison »

(Michel Berger, Cézanne peint).







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