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  Vol. 299 No. 1, 2 janvier 2008 TABLE OF CONTENTS
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Rembrandt Harmenszoon van Rijn (1606-1669)

Jean Gavaudan, MD

Rembrandt arrive au monde dans une famille dont la vie est dédiée au travail du pain et de la farine. Son père est meunier, sa mère fille de boulanger. Il est le huitième enfant d'une famille qui en comportera 10. Les Provinces Unies vont entrer dans ce qu'on a appelé le siècle d'or néerlandais où culture, science, commerce et politique atteignent leur apogée.


Figure 1
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Malgré sa naissance dans un milieu modeste, c'est donc naturellement que Rembrandt apprend le latin, le dessin avant de partir fréquenter les bancs de l'Université de Leyde, sa ville natale.

Auteur de 600 peintures et de 2000 dessins, Rembrandt fascine toujours.

Un des maîtres, sinon le maître du clair obscur, cette façon magique de peindre des contrastes appuyés qui attirent le regard, Rembrandt a eu une vie aisée et une mort misérable. Peintre au talent reconnu très tôt à son époque, il a amassé une fortune considérable, mais véritable panier percé, a vécu comme un prince à une époque de grand développement économique. On achetait, on s'endettait, et quand on ne pouvait plus payer ses dettes, le malheur guettait toujours derrière la porte. C'est ce qui arriva à Rembrandt.

Marié à Saskia Uylenburgh, nièce du marchand d'art qui l'employait, Rembrandt a 28 ans le jour de son mariage. Il est déjà connu. On lui commande des portraits et des grands tableaux, les particuliers aussi bien que les institutions. L'argent n'est plus son problème. Il s'installe dans une grande maison dans le quartier juif (cette maison est aujourd'hui le musée Rembrandt). Après plusieurs mort-nés, sa femme met au monde un garçon qui atteindra l'âge adulte, se mariera et aura une fille. Titus, son fils, décédera pourtant avant lui en 1668, un an avant son père. Malgré les commandes qui affluent et qui justifient sans doute que les élèves de Rembrandt aient « peint du Rembrandt » pour les honorer, ce qui laisse aujourd'hui perplexes bon nombre d'experts sur la paternité des tableaux, Rembrandt est de plus en plus endetté. Qu'importe, les commandes affluent, ses eaux-fortes ont un succès qui dépasse les frontières des Provinces Unies. Tout est pour le mieux pour la famille Rembrandt.

Jusqu'en 1642.

Saskia qui toussait et s'était affaiblie progressivement meurt de tuberculose après seulement 8 ans de mariage. Le jeune Titus n'a qu'un an lorsque sa mère décède. Rembrandt la remplace par sa servante, Geertje, qui s'occupera du bébé, mais que Rembrandt n'hésitera pas à faire enfermer dans un asile d'aliénés lorsque celle-ci revendiquera une promesse de mariage non tenu. Les diagnostics faciles de cette époque favorisaient l'aliénation mentale.

En 1645, Hendrickje, servante plus jeune que Geertje, la remplace auprès de Rembrandt en tant que concubine officielle. Ils ont une fille en 1654, Cornelia.

Rembrandt, le bon-vivant, le jouisseur, continue de profiter de la vie à pleines brassées. Les vêtements, les pièces d'art, les meubles, tout cela s'accumule ainsi que les dettes que Rembrandt ne peut plus honorer en 1656.

Le voilà dans une nouvelle demeure, plus petite, plus modeste où la famille vient s'entasser.

Hendrickje et Titus ouvrent une boutique d'art pour subvenir aux besoins familiaux, car les commandes, même si elles gagnent en importance par leur grandeur, diminuent en nombre. Les difficultés s'ajoutent les unes aux autres. Hendrickje décède en 1663, Titus en 1668, Rembrandt survit, mais les années, les souvenirs, la tristesse se lisent sur son visage. Les autoportraits qu'il nous livre sont sans concession. Il est bouffi, ridé, son nez est enflé, la peau semble rosacée, à la limite d'un rhinophyme. Seul persiste ce regard aigu et fier du maître qu'il a été. Dans ce regard, on y lit la mort qui arrive doucement, la marque des événements tristes de sa vie, la paupière supérieure tombe un peu, le pourtour des yeux est gonflé. En 1669, Rembrandt décède à l'âge de 63 ans.

Lorsque Rembrandt peint la leçon d'anatomie du docteur Nicolaes Tulp, il a 26 ans. Cette leçon d'anatomie, rare à cette époque, peut être contemplée aujourd'hui au Mauritshuis de La Haye. Une fois par an, la corporation des Chirurgiens d'Amsterdam, dont faisait partie le Dr Tulp, autorisait une dissection publique. On dit que Descartes y a assisté. Le corps utilisé alors était celui d'un criminel exécuté. Celui-ci, Aris Kindt, est donc passé involontairement à la postérité pour un vol à main armée. Il avait 41 ans. Nous sommes en hiver pour des raisons de conservation du cadavre. Le Docteur Tulp montre à ses confrères l'avant-bras gauche disséqué, les tendons, les muscles et les nerfs. Le cadavre n'a pas été encore éviscéré comme cela se pratiquait.

Pourquoi ? Le mystère demeure.







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