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  Vol. 299 No. 23, 18 juin 2008 TABLE OF CONTENTS
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Examen de l’association bidirectionnelle entre symptômes dépressifs et diabète

Sherita Hill Golden, MD, MHS; Mariana Lazo, MD, MSc; Mercedes Carnethon, PhD; Alain G. Bertoni, MD, MPH; Pamela J. Schreiner, PhD; Ana V. Diez Roux, PhD; Hochang Benjamin Lee, MD; Constantine Lyketsos, MD, MHS

JAMA. 2008;299(23):2751-2759


RÉSUMÉ

Contexte Des symptômes dépressifs sont associés au développement du diabète de type 2, mais on ne sait pas si le diabète de type 2 est un facteur de risque de symptômes dépressifs majeurs.

Objectif Examiner l’association bidirectionnelle entre symptômes dépressifs et diabète de type 2.

Schéma, environnement et participants Etude multiethnique sur l'athérosclérose (MESA), une étude de cohorte longitudinale incluant diverses ethnies aux USA chez des hommes et des femmes âgés de 45 à 84 ans inclus en 2000-2002 et suivis jusqu'en 2004-2005.

Principaux critères de jugement Symptômes dépressifs majeurs définis un score à la CES-D (Center for Epidemiologic Studies Depression Scale) de 16 ou plus, utilisation de médicaments antidépresseurs, ou les deux. Les scores à la CES-D ont également été modelés de façon continue. Les participants étaient classés par catégorie selon la glycémie : glycémie à jeun normale (<100 mg/dl), glycémie à jeun anormale (100-125 mg/dl), ou diabète de type 2 (≥ 126 mg/dl ou recevant un traitement). L’analyse 1 incluait 5201 participants sans diabète de type 2 à l’état initial et estimait le risque relatif de nouveau diabète de type 2 sur une période de 3.2 ans chez ceux avec et sans symptômes dépressifs. L'analyse 2 incluait 4847 participants sans symptômes dépressifs initialement et calculait le risque relatif de développer des symptômes dépressifs sur 3.1 ans chez ceux avec et sans diabète de type 2.

Résultats Dans l'analyse 1, le taux de diabète incident de type 2 était de 22.0 et 16.6 par 1000 personnes-années chez ceux avec et sans symptômes dépressifs majeurs, respectivement. Le risque de diabète incident de type 2 était 1.10 fois plus élevé pour chaque incrément de 5 unités au score de la CES-D (intervalle de confiance à 95% [IC], 1.02-1.19) après ajustement sur les des facteurs démographiques et l'index de masse corporelle. Cette association a persisté après ajustement sur les facteurs métaboliques, inflammatoires, socio-économiques, ou de style de vie, bien qu'elle n'ait plus été statistiquement significative après ajustement sur ce dernier (risque relatif, 1.08 ; IC 95%, 0.99-1.19). Dans l'analyse 2, les taux d'incidence de symptômes dépressifs majeurs pour 1000 personnes-années étaient de 36.8 pour les participants ayant une glycémie à jeun normale ; 27.9 avec une glycémie à jeun anormale; 31.2 pour un diabète de type 2 non traité, et 61.9 pour un diabète de type 2 traité. Comparé à une glycémie à jeun normale, les rapports de cotes ajustés sur les facteurs démographiques de développer des symptômes dépressifs majeurs étaient de 0.79 (IC 95%, 0.63-0.99) pour une glycémie à jeun anormale, 0.75 (IC 95%, 0.44-1.27) pour un diabète de type 2 non traité, et 1.54 (IC 95%, 1.13-2.09) pour un diabète de type 2 traité. Aucune de ces associations avec les symptômes dépressifs incidents n'a matériellement changé après ajustement sur l'index de masse corporelle, les facteurs socio-économiques et de style de vie, et les comorbidités. Les résultats des deux analyses étaient comparables suivant les groupes ethniques.

Conclusions Une faible association entre symptômes dépressifs à l’état initial et un diabète incident de type 2 existe et peut être partiellement expliquée par les facteurs de style de vie. Une glycémie à jeun anormale et un diabète de type 2 non traité étaient inversement associés aux symptômes dépressifs incidents, alors que le diabète de type 2 traité a montré une association positive avec les symptômes dépressifs. Ces associations n'ont pas été substantivement affectées par l'ajustement sur les facteurs potentiels de confusion ou les facteurs régulateurs.


La prévalence de la dépression clinique et la présence de symptômes dépressifs majeurs sont plus élevées chez les diabétiques comparés à la population générale.1,2 Ces associations peuvent être liées à un risque plus élevé de symptômes dépressifs chez les diabétiques, à un plus grand risque de diabète de type 2 chez les personnes dépressives, ou aux deux. Plusieurs études, mais pas toutes les études longitudinales, 3 ont rapporté que des symptômes dépressifs majeurs sont associés au diabète incident de type 2.4-12 Plusieurs facteurs liés aux symptômes dépressifs, dont les comportements promouvant l’obésité (par exemple, inactivité physique, régimes hypercaloriques) 6-10,12 et l’activation des réponses neuroendocriniennes 13-17 et inflammatoires 18,19 (avec pour résultat une augmentation du cortisol, des catécholamines, et des cytokines), peuvent induire une résistance à l’insuline et le développement d’un diabète de type 2.

Un diagnostic de diabète ou le fardeau des complications peuvent également déclencher des symptômes de dépression. 1 Nous avons précédemment montré qu’il existe une association entre symptômes dépressifs et diabète de type 2 traité ; cependant, notre analyse étant transversale, nous n’avons pu déterminer la temporalité de cette association. 20 Deux études prospectives chez l’adulte ont montré que le diabète de type 2 était associé à risque plus élevé de symptômes dépressifs 21,22 ; plusieurs autres études n'ont cependant montré aucune association. 11,12,23-25 D’autres travaux de recherche ont suggéré que l’obésité et la résistance à l’insuline, précurseurs du diabète de type 2, sont associés à un moindre risque de développer une dépression. 26-28

Les études antérieures sur le diabète pris comme facteur prédictif de symptômes dépressifs majeurs sont limitées en raison de leur réalisation chez des sujets âgés 21,22,25 ou en ayant inclus des diabètes rapportés par le patient seulement. 21,23,25 En raison des résultats contradictoires jusqu'à présent, d’autres études de population incluant des mesures de traitement du diabète et la présence de comorbitidés sont nécessaires pour étudier si le diabète de type 2 est associé au développement de symptômes dépressifs majeurs. Dans cet article, nous avons utilisé des mesures répétées de la glycémie à jeun et des symptômes dépressifs au cours du temps afin d’examiner si les symptômes dépressifs étaient prédictifs de diabète incident de type 2 et si les participants ayant un diabète de type 2 initialement avaient plus de probabilité de développer des symptômes dépressifs majeurs au cours du suivi que des participants non diabétiques.


METHODES

Population de l’étude

L'étude multiethnique sur l'athérosclérose (MESA) est une étude de cohorte multicentrique et longitudinale sur l'occurrence et les corrélations de la maladie cardio-vasculaire infra-clinique et sa progression.29 Un autre objectif de l'étude étant d'évaluer les différences ethniques dans la prédominance infra-clinique de la maladie, son risque de progression, et les taux de maladie cardio-vasculaire clinique, les participants ont été recrutées dans 4 groupes raciaux/ethniques pré-spécifiés. 29 Entre juillet 2000 et août 2002, 6814 hommes et femmes âgés de 45 à 84 ans s’étant identifiés comme blancs, noirs, hispaniques, ou chinois sans maladie cardio-vasculaire clinique spontanément déclarée ont été recrutés dans 6 communautés des USA : Ville de Baltimore et comté de Baltimore, Maryland ; Chicago, Illinois ; Comté de Forsyth, Caroline du Nord ; Comté de Los Angeles, Californie ; Nord de Manhattan et Bronx, New York ; et Saint Paul, Minnesota. Des informations supplémentaires sur la conception et les objectifs de l'étude ont déjà été publiés. 29 Le premier examen a eu lieu entre 2000 et 2002, le deuxième examen entre 2002 et 2004, et le troisième examen entre 2004 et 2005. Un consentement éclairé écrit a été obtenu des participants et l'étude a été approuvée par les comités d’éthique de chaque établissement. Les participants étaient informés par courrier de tous les résultats biologiques, y compris des taux de la glycémie, avec copie à leur médecin s'ils le désiraient. L’échelle Center for Epidemiologic Studies Depression Scale (CES-D) n’étant pas conçue pour vérifier une dépression clinique, les participants n’étaient pas informés de l’existence de symptômes majeurs.

Evaluation des symptômes dépressifs

Les symptômes dépressifs ont été évalués aux visites 1 et 3 en utilisant la CES-D, un questionnaire de 20 items développé pour évaluer les symptômes dépressifs au sein de la communauté.30 Les articles de la CES-D représentent les éléments principaux de la dépression et incluent une humeur dépressive, une dévaluation, le désespoir, la perte d'appétit, une mauvaise concentration, et des troubles du sommeil. Le {alpha} de Cronbach pour être fiable va de 0.84 à 0.93. 31 Les participants étaient invités à coter chaque item sur une échelle de 0 à 3 basés sur la question « combien de fois vous avez ressenti ceci la semaine passée. » Les scores allant de 0 à 60, les scores les plus hauts indiquant des symptômes dépressifs plus graves. Nous reconnaissons que la CES-D évalue des symptômes dépressifs déclarés et non une dépression clinique. Pour nos analyses, les symptômes dépressifs majeurs étaient définis par un score de CES-D de 16 ou plus, compatible à une dépression légère à modérée ou une dysthymie,32 l'utilisation déclarée de médicaments antidépresseurs (tricycliques, nontricycliques, et inhibiteurs de la monoamine oxydase), ou les deux. Les participants ayant un score CES-D de 16 ou plus ou qui prenaient des antidépresseurs à la visite 3 mais qui n'avaient pas répondu aux critères à la visite 1 étaient considérés comme ayant des symptômes dépressifs majeurs incidents, comme nous l’avons précédemment défini. 20

La CES-D était administrée en anglais, espagnol, cantonais, et mandarin. La fiabilité de la CES-D est comparable dans les groupes américains, afro-américains, mexico-américains, européens, et chinois américains. 33,34

Evaluation du statut du diabète

La glycémie à jeun et le statut du diabète de type 2 ont été déterminés à chaque visite. Les participants étaient invités à jeûner pendant 12 heures et à éviter tabagisme et activité physique pénible 2 heures avant chaque examen. Les prises de sang à jeun étaient faites dans le sang veineux d'une veine ante-cubitale avec des tubes à vide entre 7h30 et 10h30 du matin. Les échantillons étaient congelés et stockés à –70°C. Le prélèvement et le traitement du sérum ont déjà été décrits. 29

Une glycémie à jeun anormale (100 à 125 mg/dl) et un diabète de type 2 (glycémie à jeun, ≥126 mg/dl ; toute utilisation de traitement, d'insuline, ou les deux) étaient définis selon les critères américains de l’Association du Diabète de 2003.35 Les patients ayant un diabète étaient encore sous-divisés en participants non traités ou traités. Tout diabète incident était défini chez les participants n’ayant pas eu de diabète initialement mais ayant développé un diabète lors des visites suivantes. La date de début du diabète incident était estimée à la moitié de l'intervalle entre la dernière date connue sans diabète et la date du diagnostic.

Covariables

Les covariables ont été évaluées initialement en utilisant des protocoles standards précédemment décrits.20,29 Le sexe, l’âge, la race/appartenance ethnique, les années d'éducation, les antécédents de tabagisme, et le revenu annuel étaient auto-rapportés. La médicaments sur prescription et en vente libre étaient déterminées par transcription des médicaments apportés en consultation. Le poids et la taille étaient mesurés à l'aide d'une balance et d'un stadiomètre, respectivement, les participants ne portant qu’un habillement léger sans chaussure. La taille était enregistrée au 0.5 cm près et le poids à 250 grammes près. L'index de masse corporelle (IMC) était calculé comme le poids en kilogrammes divisé par la taille en mètres carrés. Toutes les mesures anthropométriques étaient prises en double en en faisant la moyenne. La pression artérielle et les taux de lipides ont été mesurés et classés en catégorie à l’aide de procédures standards et des recommandations actuelles.20,36-38

L’interleukine 6 (IL-6) et la protéine C-réactive (CRP) ont été mesurées en employant des techniques standards précédemment décrites.20 Un échantillon d'urine était recueilli pour chaque participant, de préférence en début de matinée au début de la visite. La créatinine et l'albumine urinaires étaient mesurées en employant des techniques précédemment décrites. 20

Le régime habituel des participants était défini à l’aide d’un questionnaire de fréquence alimentaire comprenant 120 articles, modifié de l'étude validée Insulin Resistance Atherosclerosis Study dans laquelle une validité comparable a été observée pour les blancs non-Hispaniques, les Afro-américains, et les participants hispaniques. 39,40 L'évaluation diététique a été modifiée pour inclure des aliments typiquement consommées par les groupes chinois. Nous avons employé l'apport calorique quotidien total comme variable récapitulative du régime. L'activité physique était évaluée à l’aide de l’enquête à 28 items Typical Week Physical Activity Survey.29,41 Nous avons résumé l’activité physique sous la forme d’une activité en équivalents métaboliques par minutes durant la semaine passée pour des activités domestique, extérieure, sportive, d’entraînement, et volontaire modérées à vigoureuses.

Analyse

Les 2 objectifs de notre étude ayant exigé différents échantillons de population, nous décrivons les échantillons et les procédures d'analyse séparément ci-dessous. Cependant, pour les deux ensembles d'analyses, nous avons commencé en comparant la distribution des caractéristiques à l’état initial selon le statut des symptômes dépressifs (analyse 1) ou le statu du diabète de type 2 (analyse 2) à l’aide de test t pour les variables continues et des tests du chi-2 pour les variables catégorielles. Pour les variables continues anormalement distribuées, les comparaisons ont été faites en utilisant du test du rank sum de Wilcoxon pour la comparaison entre les deux groupes (analyse 1) ou le test de Kruskal-Wallis pour la comparaison entre les 4 groupes (analyse 2). Avant de faire la modélisation, nous avons testé la modification de l’effet en créant des limites d'interaction entre les symptômes dépressifs majeurs et les covariables d'intérêt (âge, sexe, race/appartenance ethnique, IMC) ou entre le statut de diabète de type 2 et les covariables d'intérêt. Bien qu’on ait suggéré que l'association entre symptômes dépressifs et diabète incident de type 2 était plus forte chez les blancs et les chinois américains, la direction de l'association était semblable pour toutes les appartenances ethniques. Aucune interaction n'ayant été trouvée dans l'une ou l'autre analyse, les analyses regroupées sont présentées. Le taux d'incidence de diabète de type 2 a été calculé en employant une approche personnes-année avec une régression de Poisson (analyse 1). L'incidence cumulée des symptômes dépressifs majeurs est présentée dans l'analyse 2. La signification statistique était déterminée par une valeur de p < 0.05 bilatérale. Les analyses statistiques ont été faites à l’aide de la version Stata 8.2 (Stata Corp, College Station, Texas).

Symptômes dépressifs et diabète incident (Analyse 1)

Les participants étaient exclus s'ils avaient un diabète de type 2 non traité ou traité lors de la première visite (n=1209) ; si les données étaient absentes sur le statut du diabète de type 2 à l’une des 3 visites, ou sur les scores de la CES-D à l’état initial (n=201), ou sur les covariables d'intérêt (n=203), ce qui laissait 5201 participants pour l'analyse. Le taux de diabète incident de type 2 a été calculé chez les participants ayant des symptômes dépressifs majeurs ou qui prenaient un antidépresseur et comparés aux taux d'incidence chez ceux sans symptômes dépressifs majeurs. Le risque relatif (RR) de développer un diabète de type 2 chez les participants ayant des symptômes dépressifs majeurs comparés à ceux sans symptômes dépressifs majeurs a été calculé à l’aide de modèles de régression des risques proportionnels de Cox. En plus, nous avons modélisé la CES-D sous la forme de variable continue et rapporté le RR pour chaque augmentation de 5 points dans le score de la CES-D.

Pour explorer les mécanismes expliquant la relation entre les symptômes dépressifs et le diabète de type 2, nous avons employé les stratégies suivantes : le modèle 1 incluait les termes âge, race/appartenance ethnique, sexe, et emplacement d'examen. Le modèle 2 incluait les termes du modèle 1 plus l’IMC à l’état initial. Les modèles 3 à 6 incluaient les termes du modèle 2 plus les termes suivants : modèle 3, variables métaboliques (taux de lipides, pression artérielle, concentration d’insuline à jeun) ; le modèle 4, marqueurs inflammatoires (taux d'IL-6 et de CRP) ; modèle 5, variables socio-économiques (accomplissement éducatif, revenu domestique annuel) ; et modèle 6, variables de style de vie (tabagisme, apport calorique quotidien, consommation d’alcool, niveau d'activité physique).

Diabète et symptômes dépressifs incidents (Analyse 2)

Les participants étaient exclus s'ils avaient des symptômes dépressifs prévalents (CESD ≥ 16, utilisation d’antidépresseurs, ou les deux) à l’état initial (n=1022), s'ils avaient des données absentes aux scores de la CES-D à l’état initial et à la visite 3 ou sur le statut du diabète de type 2 à l’état initial (n=908), ou sur des covariables d'intérêt (n=37), ce qui laissaient 4847 participants inclus dans cette analyse. L'incidence cumulée des symptômes dépressifs majeurs a été calculée chez les participants en fonction du statut de la glycémie à jeun à l’état initial. Puisque les symptômes dépressifs incidents n’ont été évalués qu’à une visite de suivi, nous avons utilisé une analyse de régression logistique pour calculer le rapport de cotes (OR) de développer des symptômes dépressifs majeurs chez les participants ayant une glycémie à jeun anormale et un diabète de type 2 non traité et traité comparés aux patients ayant une glycémie normal à jeun à l’état initial. Nous avons utilisé une série de modèles multivariés pour étudier les mécanismes expliquant la relation entre le statut du diabète de type 2 et les symptômes dépressifs majeurs. Le modèle de base était le même que celui décrit ci-dessus. Les termes inclus dans les modèles suivants étaient l’IMC, le statut socio-économique, les variables de style de vie, et les marqueurs de sévérité du diabète (dyslipidémie [triglycérides ≥ 200 mg/dl, lipoprotéine de haute densité < 40 mg/dl, ou les deux], présence d'hypertension [tension artérielle ≥ 140/90 mm Hg, utilisation d'antihypertenseurs], et micro-albuminurie [rapport albumine/créatinine urinaire : ≥ 30 mg/g]).42 Nous avons choisi ces facteurs a priori en raison de leur association précédemment rapportée avec le développement d’une dépression dans les individus ayant un diabète de type 2 préexistant.

Pour convertir les triglycérides en millimoles par litre, multiplier par 0.0113 ; les lipoprotéines de haute densité en millimoles par litre, multiplier par 0.0259 ; et la glycémie en millimoles par litre, multiplier par 0.0555.


RESULTATS

Symptômes dépressifs et diabète incident

Caractéristiques initiales. Le TABLEAU 1 récapitule les caractéristiques des participants sans prévalence du diabète de type 2 selon le statut des symptômes dépressifs à l’état initial. Comparés aux participants sans symptômes dépressifs majeurs, ceux ayant des symptômes dépressifs étaient plus jeunes, de sexe féminin, moins éduqués, avaient un revenu annuel inférieur, étaient fumeurs, et un apport calorique supérieur et consommer d'alcool. Les symptômes dépressifs majeurs étaient plus communs chez les hispaniques et moins chez les chinois Américains et les Afro-américain et variaient selon le site. Les participants ayant des symptômes dépressifs majeurs avaient une pression artérielle systolique inférieure et un IMC plus élevé, un HDL-C plus haut, ainsi que l'IL-6 et la CRP que ceux sans symptômes dépressifs.


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Tableau 1. Caractéristiques des 5201 hommes et femmes ayant un diabète prévalent selon le statut des symptômes dépressifs dans l’étude MESA (Multiethnic Study of Atherosclerosis), 2000-2002


Analyses univariée et multivariée. Il y a eu 215 cas de diabète incident de type 2 chez des personnes sans symptômes dépressifs majeurs et 60 cas incidents chez ceux ayant des symptômes dépressifs majeurs (Tableau 1). L'incidence brute du diabète de type 2 sur 3.2 ans a été de 22.0 par 1000 personnes-années chez ayant des symptômes dépressifs majeurs et 16.6 par 1000 personnes-années chez ceux sans symptômes dépressifs majeurs (RR, 1.37 ; intervalle de confiance à 95% [IC], 1.02-1.90). Il y a eu une association significative pour chaque groupes de 5 unités au scores de la CES-D et un diabète incident dans les modèles ajustés sur les caractéristiques démographiques et sur l’IMC (RR, 1.12 ; IC 95%, 1.03-1.21 pour le modèle 1 ; RR, 1.10 ; IC 95%, 1.02-1.19 pour le modèle 2 ; TABLEAU 2). L'association a persisté après ajustement sur les facteurs métaboliques, inflammatoires, et socio-économiques ; cependant, l'association n'était plus statistiquement significative après ajustement sur les facteurs de style de vie, quoique les évaluations du score n'aient pas sensiblement changé (RR, 1.08 ; IC 95%, 0.99 - 1.19). Nous avons observé des résultats similaires lorsque nous avons classé les participants par catégorie selon le statut des symptômes dépressifs (RR, 1.42 - 1.21 avec l'augmentation de l'ajustement statistique ; Tableau 2). Les associations dans les modèles entièrement ajustés étaient semblables à celles dans le modèle ajusté sur le style de vie.


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Tableau 2. Risques relatifs de diabète de type 2 pour chaque augmentation de 5 points des scores de la CES-D selon le statut des symptômes dépressifs à l’état initial chez 5201 hommes et femmes


Statut du diabète et symptômes dépressifs incidents

Caractéristiques initiales. Le TABLEAU 3 récapitule les caractéristiques des participants selon le statut du diabète de type 2 sans symptômes dépressifs majeurs prévalents répandus à l’état initial. Comparés aux participants normaux, ceux ayant une glycémie à jeun anormale ou un diabète de type 2 étaient plus âgés, de sexe masculin, et non blanc, moins actifs physiquement avec un IMC plus élevé. Les participants ayant un diabète de type 2 non traité et traité avaient un niveau scolaire et un revenu annuel inférieur, avaient une micro-albuminurie et une hypertension, et un HDL-C plus bas et des triglycérides plus hauts. Les participants ayant un diabète de type 2 traité, avaient moins de probabilité de consommer de l'alcool et avaient un apport calorique quotidien plus bas.


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Tableau 3. Caractéristiques des 4847 hommes et femmes sans symptômes prévalents de dépression selon une glycémie à jeun anormale ou un diabète de type 2, 2000-2002


Analyses univariées et multivariées. Il y a eu 336 cas incidents de symptômes dépressifs majeurs chez les individus ayant une glycémie à jeun normale, 112 avec une glycémie à jeun anormale, 15 avec un diabète de type 2 non traité, et 60 avec un diabète de type 2 traité (Tableau 3). Les taux d'incidence de symptômes dépressifs majeurs sur 3.1 ans étaient de 36.8 chez les participants ayant une glycémie à jeun normale, 27.9 chez ceux ayant une glycémie à jeun anormale, 31.2 chez ceux ayant un diabète de type 2 non traité, et 61.9 chez ceux ayant un diabète de type 2 traité pour 1000 personnes-années. Comparés aux participants ayant une glycémie à jeun normale, le risque de développer des symptômes dépressifs était 20% plus bas chez les participants ayant une glycémie à jeun anormale et les évaluations des scores ont peu changé après ajustement multivarié (extrêmes OR, 0.78-0.80 avec l'augmentation de l'ajustement statistique ; Tableau 4).


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Tableau 4. Rapport de cotes relatif de symptômes dépressifs majeurs chez 4847 hommes et femmes selon la catégorie de tolérance au glucose


Bien que les patients ayant un diabète de type 2 non traité n'avaient pas de risque plus élevé de développer des symptômes dépressifs majeurs, ceux ayant un diabète de type 2 traité avaient un risque plus élevé de développer des symptômes dépressifs majeurs, qui ont persisté après ajustement multivarié (Tableau 4). Dans le modèle entièrement ajusté, le diabète de type 2 traité était associé à un risque de 52% plus élevé de développer des symptômes dépressifs majeurs (OR, 1.52 ; IC 95%, 1.09-2.12).

Les antidépresseurs pouvant être employés pour traiter d'autres pathologies, telles que la neuropathie diabétique, nous avons répété les analyses en définissant les symptômes dépressifs incidents par un score à la CES-D ≥16 (n=130) et nous avons trouvé des résultats similaires. Comparés aux participants ayant une tolérance au glucose normale, ceux ayant un diabète de type 2 traité, avaient un risque de 64% plus élevé (IC 95%, 1.18-2.28) de symptômes dépressifs après ajustement sur l'âge, le sexe, la race/appartenance ethnique, et le site d'examen. L'importance de l'association a augmenté après un ajustement additionnel de 86% (IC 95%, 1.10-3.10) sur l’IMC, le statut socio-économique, les variables de style de vie, et les marqueurs de la sévérité du diabète.


COMMENTAIRE

Ces résultats suggèrent que les personnes ayant des symptômes dépressifs majeurs ont un risque faiblement élevé de développer un diabète de type 2 durant leur suivi, indépendamment des facteurs sociodémographiques, économiques, et métaboliques. Bien que cette association n'ait été plus statistiquement significative après ajustement sur les facteurs de style de vie, l’évaluation des scores a été en grande partie inchangée après ajustement, suggérant que l'association entre les symptômes dépressifs et un diabète incident de type 2 n'est pas entièrement expliquée par les facteurs de risque liés au style de vie. Nous avons également trouvé que, chez les individus sans symptômes dépressifs majeurs à l’état initial, un diabète de type 2 traité était associé à une chance significativement plus élevée de développer des symptômes dépressifs lors du suivi, indépendamment de l’IMC, du statut socio-économique, et des comorbidités.

Contrairement aux résultats observés pour le diabète de type 2 traité, les personnes ayant une glycémie à jeun anormale et ceux ayant un diabète de type 2 non traité avaient une réduction du risque de symptômes dépressifs incidents, bien que l'association avec un diabète de type 2 non traité ait été estimée de façon imprécise et n'ait pas atteint le niveau pré-spécifié de signification statistique en raison des faibles nombres. Dans les deux analyses, les résultats étaient comparables suivant la race/appartenance ethnique. À notre connaissance, il s’agit de la première étude de population montrant une association longitudinale bidirectionnelle entre le diabète de type 2 et des symptômes dépressifs majeurs dans la même cohorte.

Symptômes dépressifs et diabète incident de type 2

Plusieurs autres études de population montrent une association entre symptômes dépressifs et diabète incident de type 2.4-12 Les symptômes dépressifs sont associés à plusieurs facteurs de risque métaboliques et comportementaux de diabète de type 2. En premier, les individus déprimés ont moins de probabilité de se conformer aux recommandations diététiques et de perte de poids43 et plus de probabilité d’être physiquement inactifs, 6-10,12 ce qui contribue à l'obésité, un important facteur de risque. Les participants à notre étude ayant plus de symptômes dépressifs avaient des comportements de santé inadaptés au risque de diabète. Ceci corrobore les résultats des études antérieures montrant que les personnes déprimés ont un apport calorique plus élevé, 8,20 ont moins d’activité physique, 6-10,12 et sont des fumeurs. 6-9,12 Cependant, l’ajustement sur ces caractéristiques dans nos analyses a permis de diminuer de façon minimale l'association entre symptômes dépressifs et diabète de type 2 incident, suggérant que l'association n’est pas entièrement expliquée par ceci. En second, les symptômes dépressifs sont associés à une activation du système hypothalamo-hypophysaire-surrénalien 44 et une augmentation. 18,19,44,45 Les marqueurs inflammatoires sont des facteurs de risque connus de diabète de type 2, 46 et nous a observé des taux plus élevés d'IL-6 et de CRP chez les personnes déprimées comparées à celles sans symptômes dépressifs majeurs. Mais, dans notre étude, l'ajustement sur les marqueurs de l'inflammation n'a pas sensiblement changé ou n'a pas expliqué l’association observée. Enfin, l'utilisation d’antidépresseurs peut entraîner une prise de poids et une obésité, 47,48 facteurs de risque de diabète de type 2. Nous n'avons pas eu assez de participants (n=374) sous antidépresseurs pour examiner l'association entre le diabète incident de type 2 et les antidépresseurs.

Diabète de type 2 et symptômes dépressifs incidents

Dans notre étude transversale précédente, un diabète de type 2 traité, mais une glycémie à jeun normale ou un diabète de type 2 non traité, était associé à des symptômes dépressifs.20 La conclusion de notre analyse actuelle montrant que le diabète de type 2 traité est associé à des symptômes dépressifs incidents confirme notre observation transversale antérieure et ceux de 2 études antérieures.21,22 Mais, bien que notre analyse antérieure n'ait montré aucune association transversale entre glycémie à jeun anormale, diabète de type 2 non traité et symptômes dépressifs, 20 l'analyse actuelle suggère un moindre risque de symptômes dépressifs chez ces patients. Nos résultats sur une association entre diabète de type 2 traité mais pas diabète de type 2 non traité suggère que la contrainte psychologique liée à la gestion du diabète peut conduire à des symptômes dépressifs majeurs. En outre, les adultes ayant un diabète de type 2 traité peuvent avoir un plus grand nombre de complications et de comorbidités que ceux non traités et ces complications et comorbidités peuvent entraîner des symptômes dépressifs majeurs. Les études antérieures ont montré que des symptômes dépressifs étaient associés à la néphropathie, 49 rétinopathie, 50,51 neuropathie, 52,53 et maladie macro-vasculaire. 54,55 Certaines études, 54,56-61 mais pas toutes, 62-66 rapportent une association positive entre la présence et le nombre de complications du diabète et les symptômes dépressifs. Miraldi et coll. 22 ont constaté que l'association entre diabète de type 2 et symptômes dépressifs incidents sont atténués après ajustement sur les comorbidités. Dans notre étude, cependant, l'ajustement sur les comorbidités, dont les dyslipidémies, l’hypertension, et la micro-albuminurie, n'a pas expliqué cette association, bien que nous ayons manqué de données plus spécifiques sur les complications diabétiques potentiellement handicapantes, telles que la rétinopathie et la neuropathie.

Nous avons été surpris de constater qu’une glycémie à jeun anormale était associée à un moindre risque de symptômes dépressifs majeurs. Ceci peut être dû au rapport complexe entre l'obésité et les symptômes dépressifs, les études transversales montrant une association inverse, positive, ou l'absence d'association entre les deux.26 Dans une grande cohorte européenne d’âge moyen, Lawlor et coll. 26 ont prouvé que les obèses ont un risque inférieur de dépression sur une période de 29 ans. La résistance à l’insuline a également été associée à un risque inférieur de dépression incidente, 27,28 mais pas dans toutes les études. 67 Bien que ceci puisse expliquer notre conclusion d’une association entre glycémie à jeun anormale, état pré-diabétique et un moindre risque de symptômes dépressifs, l’IMC était semblable chez les personnes ayant une glycémie à jeun anormale et un diabète de type 2, et les évaluations des scores n'avait pas été changé après ajustement sur l’IMC. Enfin, le diabète de type 2 non traité n'a pas été associé à l'incidence de symptômes dépressifs majeurs, qui peut être liée à une maladie moins grave ou à peu de comorbidités. Les participants ayant un diabète de type 2 non traité avaient une prévalence légèrement inférieure de micro-albuminurie et d'hypertension que ceux ayant un diabète de type 2 traité. Mais, l'ajustement sur ces facteurs n'a pas significativement affecté les associations entre diabète de type 2 non traité et traité et les symptômes dépressifs incidents. D'autres études sont nécessaires 1) pour confirmer qu’une glycémie à jeun glucose anormale et un diabète de type 2 non traité sont inversement associés alors qu’un diabète de type 2 traité est directement associé aux symptômes dépressifs et 2) pour s'assurer complètement des mécanismes à la base de ces associations.

Forces

Cette étude était bien adaptée pour évaluer l'association complexe entre symptômes dépressifs et diabète de type 2 car elle incluait des mesures répétées des deux paramètres avec le temps avec la caractérisation de nombreuses complications du diabète. En conséquence, nous avons pu examiner les 2 hypothèses temporelles au sein de la même cohorte tout en étudiant simultanément les mécanismes pouvant expliquer ces associations. En outre, les participants avaient été sélectionnés sur la base de l'absence de maladie coronarienne à l’état initial, une maladie chronique également connue pour être associée au développement de symptômes dépressifs, qui aurait pu être un facteur de confusion des associations observées.

Limites

La CES-D n'est pas conçue pour évaluer la dépression clinique ; il s’agit plutôt d’un rapport spontané des symptômes au cours de la semaine passée qui ne devrait pas être employé comme outil diagnostique psychiatrique de la dépression. Cependant, la CES-D est un outil efficace et valide pour les études épidémiologiques 68 utilisé généralement pour évaluer dépressions légères à modérées et les dysthymies dans les études épidémiologiques réalisées aux Etats-Unis. 69 En outre, les symptômes dépressifs ont seulement été évalués à un temps de suivi sur une durée relativement courte. Bien que l'inclusion d’utilisation d'antidépresseurs dans la définition des symptômes dépressifs majeurs ait pu mal catégoriser les participants qui prenaient des antidépresseurs pour d'autres raisons, les résultats étaient semblables lorsque seuls les scores de la CES-D étaient utilisés pour définir les symptômes dépressifs majeurs. Par ailleurs, une étude récente illustre l'utilité d'employer les deux marqueurs pour définir la dépression car les participants traités peuvent avoir des scores de CES-D normaux. 70 Bien que nous n'ayons pas trouvé d’interactions significatives selon la course/appartenance ethnique ou le sexe, l'étude a pu manquer de puissance pour examiner complètement ces interactions. Cependant, la direction des associations était semblable pour toutes les appartenances ethniques dans les deux analyses. Pour l'analyse des symptômes dépressifs et du diabète incident de type 2, nous avions des données limitées sur les marqueurs inflammatoires et aucune donnée sur les marqueurs neuroendocriniens, ce qui limitait notre capacité d'exploration de ces hypothèses biologiques dans nos analyses. Enfin, pour l'analyse du diabète de type 2 traité et des symptômes dépressifs incidents, nous avions des données limitées sur les autres comorbidités spécifiques du diabète et leur sévérité, ce qui a altéré notre capacité à déterminer si ceci expliquait l'association observée.


CONCLUSION

Les mécanismes biologiques par lesquels dépression et diabète de type 2 sont associés restent peu clairs. Cependant, cette étude contribue à enrichir la littérature médicale en montrant qu’il existe une association bidirectionnelle entre ces 2 sévères maladies au long cours. Les futures études doivent déterminer si les interventions ciblées sur la modification des facteurs comportementaux liés à la dépression seront un complément des stratégies de prévention actuelles du diabète de type 2. En conclusion, ces résultats suggèrent que les cliniciens doivent être informés du risque plus élevé de symptômes dépressifs majeurs chez les personnes ayant un diabète de type 2 et rechercher systématiquement des symptômes dépressifs chez ces patients.


Informations sur les auteurs

Correspondance: Sherita Hill Golden, MD, MHS, Johns Hopkins University School of Medicine, Division of Endocrinology and Metabolism, 2024 E Monument St, Ste 2-600, Baltimore,MD21205 (sahill{at}jhmi.edu).

Contributions des auteurs: Les Drs Golden et Lazo ont eu un accès complet à toutes les données de l'étude et acceptent la responsabilité de l'intégrité et de l'exactitude de l'analyse des données.

Conception et schéma de l"étude: Golden, Diez-Roux, Lee, Lyketsos.

Analyse et interprétation des données: Lazo, Carnethon, Bertoni, Schreiner, Diez Roux, Lee, Lyketsos.

Rédaction du manuscrit: Golden, Carnethon, Lee.

Revue critique du manuscrit: Lazo, Bertoni, Schreiner, Diez Roux, Lyketsos.

Analyse statistique: Golden, Lazo, Carnethon, Schreiner, Diez Roux.

Obtention du financement: Diez Roux.

Aide administrative, technique et matérielle: Lee.

Supervision de l’étude : Lyketsos.

Liens financiers: Le Dr. Golden déclare qu'elle siège au comité consultatif sur le diabète clinique pour Merck et qu’elle a reçu dans le passé une bourse éducative sans restriction de Nordisk. Le Dr. Lyketsos rapporte qu'il reçoit un soutien sous la forme d’une bourse de la fédération juive associée de Baltimore, de la Weinberg Foundation, de Forrest, de GlaxoSmithKline, d’Eisai, de Pfizer, d'AstraZeneca, de Lilly, de Ortho-McNeil, de Bristol-Myers, et de Novartis. Il déclare qu'il sert de conseiller à AstraZeneca, à GlaxoSmithKline, à Eisai, à Novartis, Forrest, à Supernus, à Adlyfe, à Takeda, à Wyeth, à Lundbeck, et à Merz. Il déclare qu'il a reçu des honoraires et une bourse de voyage de Pfizer, Forrest, de GlaxoSmithKline, et de Health Monitor. Les Drrs Lazo, Carnethon, Bertoni, Schreiner, Roux Diez, et Lee n’ont rien déclaré.

Financement/Soutien: MESA a bénéficié du soutien sous la forme de bourse NO1-HC-95159 à NO1-HC-95165 et NO1 HC-95169 du National Heart, Lung and Blood Institute. Cette recherche a été également soutenue par une bourse 5 K23 DK071565, un prix Patient-Oriented Mentored Scientist Award du National Institute of Diabetes, Digestive, and Kidney Diseases (Dr Golden) et par une bourse RO1 HL076831 (Dr Diez Roux, investigateur principal).

Rôle du sponsor: Le personnel du National Heart, Lung, and Blood Institute a travaillé au schéma et à la conduite de cette étude, au recueil et à la prise en charge des données, et a revu et approuvé le manuscrit.

Présentations antérieures: Une partie de ce résumé a été présentée sous la forme de poster à la soixante-sixième session scientifique annuelle de l'association américaine du diabète, Chicago, Illinois, 22-26 juin 2007.

Autres contributions: Les auteurs remercient les autres investigateurs, le personnel, et les participants de MESA pour leurs contributions précieuses. La liste des investigateurs et des établissements participants à MESA peut être trouvée sur http://www.mesa-nhlbi.org.

Affiliations des auteurs : Departments of Medicine (Drs Golden et Lazo), Epidemiology (Drs Golden et Lazo), et Psychiatry (Drs Lee et Lyketsos), Johns Hopkins University, Baltimore, Maryland; Department of Preventive Medicine, Northwestern University, Chicago, Illinois (Dr Carnethon); Department of Epidemiology and Prevention, Wake Forest University, Winston-Salem, North Carolina (Dr Bertoni); Division of Epidemiology and Community Health, University of Minnesota, St Paul-Minneapolis (Dr Schreiner); et Department of Epidemiology, University of Michigan, Ann Arbor (Dr Diez Roux).

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