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Resynchronisation cardiaque et décès par insuffisance cardiaque évolutiveUne méta-analyse d'études contrôlées randomisées
David J. Bradley, MD, PhD;
Elizabeth A. Bradley, MD;
Kenneth L. Baughman, MD;
Ronald D. Berger, MD, PhD;
Hugh Calkins, MD;
Steven N. Goodman, MD, PhD;
David A. Kass, MD;
Neil R. Powe, MD, MPH, MBA
Affiliations des auteurs: Divisions of Cardiology, General
Internal Medicine, Department of Medicine; Department of Ophthalmology;
Department of Oncology, Johns Hopkins School of Medicine; Departments of
Biostatistics, Epidemiology, and Health Policy and Management, Johns Hopkins
School of Public Health; Welch Center for Prevention, Epidemiology, and
Clinical Research, Johns Hopkins School of Medicine and School of Public
Health, Baltimore, Md; Department of Ophthalmology, Mayo Clinic and Mayo
Foundation, Rochester, Minn. Dr Baughman is currently with the Division of
Cardiology at Brigham and Women's Hospital, Boston, Mass.
Auteur chargé de la correspondance et des tirés à
part: David J. Bradley, MD, PhD, Division Hopkins Hospital, Carnegie 568,
Baltimore, MD 21287 (e-mail:
DBradley{at}jhmi.edu).
RÉSUMÉ
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Contexte L'insuffisance cardiaque évolutive est le
mécanisme le plus courant de décès chez les patients
présentant une insuffisance cardiaque avancée. La
resynchronisation cardiaque est un traitement de l'insuffisance cardiaque
basé sur l'implantation d'un stimulateur cardiaque qui améliore
les performances cardiaques et la qualité de vie, mais dont l'effet sur
la mortalité demeure incertain.
Objectif Déterminer si la resynchronisation cardiaque
réduit la mortalité par insuffisance cardiaque
évolutive
Sources de données MEDLINE (1966-2002), EMBASE (1980-2002),
registre Cochrane des essais cliniques contrôlés (Cochrane
Controlled Trials Register, deuxième trimestre 2002), base de
données
ClinicalTrials.gov
du National Institute of Health, site Internet de la Food and Drug
Administration des Etats Unis, et rapports présentés lors de
conférences scientifiques (1994-2002). Les termes de recherche
comprenaient stimulateur cardiaque, implantation d'un stimulateur cardiaque,
insuffisance cardiaque, double site, multisite, biventriculaire,
resynchronisation, et pré-excitation ventriculaire gauche.
Critère de sélection des études Pour être
retenues, les études devaient être des études
randomisées, contrôlées, de la resynchronisation cardiaque
dans le traitement du dysfonctionnement ventriculaire gauche chronique
symptomatique. Elles devaient faire référence au
décès, à l'hospitalisation pour insuffisance cardiaque ou
aux arythmies ventriculaires. Parmi les 6 883 rapports identifiés au
départ comme potentiellement pertinents, 11 rapports et 4 études
randomisées, concernant au total 1 634 patients, ont été
inclus dans la méta-analyse.
Extraction des données Les rapports d'études ont
été examinés indépendamment par 2 chercheurs,
selon une méthodologie standardisée, ouverte.
Synthèses des données Dans les études
concernées, la durée du suivi varie de 3 à 6 mois. La
réunion des données des 4 études
sélectionnées a montré que la resynchronisation cardiaque
réduit le nombre des décès par insuffisance cardiaque
évolutive de 51 % par rapport aux sujets contrôles (odds ratio
[OR], 0,49; intervalle de confiance à 95 % [IC]: 0,25-0,93). La
mortalité par insuffisance cardiaque évolutive était de
1,7 % pour les patients avec resynchronisation cardiaque et de 3,5 % pour les
sujets contrôles. La resynchronisation cardiaque a également
réduit les hospitalisations pour insuffisance cardiaque de 29 % (OR,
0,71; IC à 95 %: 0,53-0,96) et montré une tendance à la
réduction de la mortalité, toutes causes confondues (OR, 0,77;
IC à 95 %: 0,51-1,18). La resynchronisation cardiaque n'a pas
été associée à un effet statistiquement
significatif sur la mortalité due à d'autres causes que
l'insuffisance cardiaque (OR, 1,15; IC à 95 %: 0,65-2,02). La
resynchronisation cardiaque n'a pas eu d'impact net sur la tachycardie
ventriculaire ou sur la fibrillation ventriculaire des patients porteurs d'un
défibrillateur cardiaque implantable (OR, 0,92; IC à 95 %:
0,67-1,27).
Conclusions La resynchronisation cardiaque réduit la
mortalité par insuffisance cardiaque évolutive chez les patients
présentant un dysfonctionnement ventriculaire gauche symptomatique.
Cette découverte laisse présumer que la resynchronisation
cardiaque peut avoir un impact considérable sur le mécanisme le
plus courant de décès chez les patients présentant une
insuffisance cardiaque avancée. La resynchronisation cardiaque diminue
également le nombre d'hospitalisations pour insuffisance cardiaque et
montre une tendance à réduire la mortalité, toutes causes
confondues.
JAMA. 2003 ; 289 : 730-740.
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