Contexte Bien que la capacité de communication des
médecins ait été associée aux résultats
cliniques et à la satisfaction du patient, l'enseignement de la
communication n'a pas été complètement
intégré dans de nombreux cycles de Facultés de
Médecine et évalué correctement par des essais
comparatifs à large échelle.
Objectif Déterminer si la formation à la communication
des étudiants en médecine améliore les compétences
spécifiques considérées comme pouvant modifier le
résultat des soins.
Schéma et environnement Un cycle de communication
institué en 2000-2001 dans 3 Facultés de Médecine
américaines a été évalué par des examens
cliniques objectifs structurés (ECOS). Les mêmes ECOS ont
été pratiqués sur une cohorte d'étudiants au cours
de l'année précédant l'intervention.
Participants Cent trente huit étudiants
sélectionnés de façon aléatoire (38 % des
étudiants éligibles) dans la cohorte de comparaison,
testée au début et à la fin de leur 3e
année (1999-2000) et 155 étudiants dans la cohorte
d'intervention (42 % d'étudiants éligibles), testés au
début et à la fin de leur 3e année
(2000-2001).
Intervention Cycles approfondis de communication
développés dans chaque Faculté à l'aide d'un
modèle validé de formation pour enseigner et pratiquer la
communication et engager les étudiants à réfléchir
à leur performance. L'enseignement de la communication était
intégré à la clinique au cours de la 3e
année, demandait la rédaction de dossiers cliniques et
était soutenue par un développement formel à la
faculté.
Critères principaux de jugement Des patients de
référence évaluaient la performance des étudiants
par des ECOS sur 21 questions associées à 5 taches clés
des soins du patient: développement et maintien d'une relation,
évaluation du patient, éducation et conseils, négociation
et partage de la prise de décision et contrôle de l'organisation
et du temps. Les scores étaient calculés sous la forme de
pourcentage de la performance maximale possible.
Résultats Après ajustement sur les différences
initiales, les étudiants ayant bénéficié de
l'intervention ont surpassé significativement ceux de la cohorte de
comparaison sur les ECOS globaux (65,4 % vs 60,4 %; différence 5,1 %;
intervalle de confiance à 95 % [IC]: 3,9 %-6,3 %; P <
0,001), développement et maintien d'une relation (différence:
5,3 %; IC à 95 %: 3,8 %-6,7 %; P < 0,001), contrôle
de l'organisation et du temps (différence 1,8 %; IC 95 %: 1,0 %-2,7 %;
P < 0,001) et sousgroupes de cas répondant à
l'évaluation des patients (différence 6,7 %; IC à 95 %:
5,9 %-7,8 %; P < 0,001), négociation et partage de la prise
de décision (différence 5,7 %; IC à 95 %: 4,5 %-6,9 %;
P < 0,001). Des effets similaires ont été
observés dans chacune des trois Facultés de Médecine,
bien que différents en importance.
Conclusions Des cycles de communication utilisant un modèle
validé de formation ont amélioré significativement les
compétences en matière de communication d'étudiants de
3e année, de même que leur capacité à
construire une relation, à contrôler leur organisation et leur
temps et à partager la prise de décision, taches qui sont
importantes pour un résultat positif pour le patient. Des
améliorations ont été observées dans chacune des
trois Facultés de Médecine en dépit de l'adaptation aux
cycles d'enseignement locaux et à la culture locale.
JAMA. 2003;290:1157-1165.