Contexte Des interactions avec les cellules T étant
impliquées dans la physiopathologie du psoriasis, un traitement par un
modulateur des cellules T pourrait avoir des effets bénéfiques
sur la sévérité du psoriasis et sur la qualité de
vie d'un point de vue sanitaire.
Objectif Evaluer l'efficacité et la tolérance de
l'éfalizumab, un modulateur des cellules T, chez des patients atteint
de psoriasis en plaque.
Schéma, environnement et patients Essai de phase III,
randomisé, en double insu, en groupes parallèles et contre
placebo portant sur 556 patients adultes ayant un psoriasis en plaque
modéré à sévère mais stable, et mené
dans 30 centres d'étude aux Etats-Unis et au Canada entre janvier et
juillet 2002.
Traitements Les patients étaient randomisés en vue de
recevoir selon un rapport 2/1 soit 12 doses hebdomadaires d'éfalizumab
sous-cutanée à raison de 1 mg/kg (n = 369) soit un placebo
identique (n = 187).
Critères principaux de jugement Amélioration d'au
moins 75% de la zone touchée par le psoriasis et de l'index de
sévérité (PASI-75); amélioration de l'index de la
qualité de vie globale sur le plan dermatologique (Dermatology Life
Quality Index [DLQI]), de l'échelle analogue visuelle du prurit (VAS)
et de l'évaluation des symptômes du psoriasis (PSA) à la
12e semaine vs initialement.
Résultats Les patients traités par éfalizumab
ont eu une amélioration significativement meilleure pour tous les
critères de jugement par rapport aux patients sous placebo. Vingt-sept
pour cent des patients traités ont atteint un index PASI-75 contre 4%
dans le groupe placebo (P < 0,001). Les patients traités
ont eu lors de la première évaluation une amélioration en
pourcentage significativement plus importante que les patients sous placebo de
l'index global DLQI (47% vs 14%; P < 0,001), de l'échelle
visuelle analogue du prurit (38% vs -0,2%; P < 0,001) et des
sous-échelles de fréquence et de sévérité
PSA (respectivement 48% vs 18% et 47% vs 17%; P < 0,001 pour les
deux). L'éfalizumab a été sûr et bien
toléré, avec des effets indésirables légers
à modérés.
Conclusion Dans cette étude de 12 semaines,
l'éfalizumab a permis d'améliorer significativement les
critères de jugement clinique, dont les mesures d'évaluation du
médecin et du patient lui-même sur sa qualité de vie sur
le plan dermatologique, chez des patients atteints d'un psoriasis en plaque
modéré à sévère.
JAMA. 2003;290:3073-3080.