Contexte Les conférences de morbidité et de
mortalité des programmes de résidanat sont destinées
à discuter les événements indésirables et les
erreurs avec pour objectif l'amélioration des soins du patient. On ne
sait pas si les programmes de formation des résidents atteignent cet
objectif.
Objectif Déterminer la fréquence à laquelle les
présentations de cas au cours des conférences de
morbimortalité incluent des événements
indésirables et des erreurs et si ces erreurs sont discutées et
attribuées une cause particulière.
Schéma, environnement et participants Enquête
prospective menée par des observateurs, médecins formés,
entre juillet 2000 et avril 2001 lors de 332 présentations de cas et
discussions dans des conférences de morbi-mortalité en
médecine interne (n = 100) et chirurgie (n = 232) dans 4 US
hôpitaux académiques.
Critères principaux de jugement Fréquences de
présentation des effets indésirables et des erreurs, discussion
des erreurs et attribution de celles-ci.
Résultats En médecine interne, les conférences
de morbi-mortalité, les présentations de cas et les discussions
ont été trois fois plus longues que lors des conférences
de chirurgie (34,1 minutes vs 11,7 minutes; P = 0,001), un temps plus
long a été passé à écouter des orateurs
invités (43,1% vs 0%; P < 0,001) et moins de temps a
été consacré aux questions de l'auditoire (15,2% vs
36,6%; P <_0,001). Moins de présentations de cas en
médecine interne concernaient des effets indésirables (37 [37%]
vs 166 présentations de cas en chirurgie [72%]; P < 0,001)
ou des erreurs ayant entraîné un événement
indésirable (respectivement, 18 [18%] vs 98 [42%]; P = 0,001).
Lorsqu'une erreur entraînait un événement
indésirable, l'erreur était discuté en tant qu'erreur
moins souvent en médecine interne (10 erreurs [48%] vs 85 erreurs en
chirurgie [77%]; P = 0,02). Les erreurs ont été
attribuées à une étiologie particulière moins
souvent dans les conférences de médecine qu'en chirurgie (8
erreurs [38%] sur 21 en médecine vs 88 erreurs [79%] sur 112 en
chirurgie; P < 0,001). Dans les discussions des cas comportant des
erreurs, les maîtres de conférence à la fois en
médecine interne et en chirurgie utilisaient peu fréquemment un
langage clair pour signaler qu'une erreur avait été
discutée et reconnaissaient peu fréquemment avoir fait une
erreur.
Conclusions Nos observations remettent en question le fait de savoir
si les événements indésirables ou les erreurs sont
discutées systématiquement dans les programmes de formation en
médecine interne. Bien que les événements
indésirables et les erreurs aient fréquemment été
discutés dans les cas chirurgicaux, les enseignants à la fois en
chirurgie et en médecine interne manquent l'occasion de préciser
l'erreur et d'utiliser un langue clair dans les discussions de celles-ci en
reconnaissant leurs expériences personnelles.
JAMA. 2003;290:2838-2842.