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Comparaison des infections communautaires et nosocomiales à Staphylococcus aureus méthicillinerésistant
Timothy S. Naimi, MD, MPH;
Kathleen H. LeDell, MPH, RN;
Kathryn Como-Sabetti, MPH;
Stephanie M. Borchardt, MPH;
David J. Boxrud, MS;
Jerome Etienne, MD, PhD;
Susan K. Johnson, BS;
Francois Vandenesch, MD, PhD;
Scott Fridkin, MD;
Carol O'Boyle, PhD, RN;
Richard N. Danila, PhD, MPH;
Ruth Lynfield, MD
RÉSUMÉ
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Contexte Les staphylocoques dorés
méthicilline-résistants (MRSA) sont habituellement
considérés comme des agents pathogènes à
transmission nosocomiale, apparaissant chez des patients ayant des facteurs de
risque documentés. Cependant, les MRSA apparaissent chez des patients
sans facteurs de risque documentés (MRSA communautaires).
Objectif Définir les caractères
épidémiologiques et microbiologiques des cas de MRSA
communautaires comparés aux cas de MRSA nosocomiaux.
Schéma, environnement et patients Etude prospective de
cohorte portant sur des patients ayant une infection par MRSA
diagnostiquée dans 12 centres biologiques du Minnesota entre le
1er janvier et le 31 décembre 2000, comparant les cas
communautaires (âge médian: 23 ans) aux cas de MRSA nosocomiaux
(âge médian: 68 ans).
Critères principaux de jugement Les infections cliniques
associées avec soit un MRSA communautaire soit un MRSA nosocomial, les
caractéristiques microbiologiques des isolats de MRSA, comprenant des
tests de sensibilité, une électrophorèse sur gel à
champ pulsé et un test génétique de l'exotoxine du
staphylocoque.
Résultats Parmi les 1 100 infections à MRSA, 131 (12%)
étaient d'origine communautaire et 937 (85%) d'origine nosocomiale; 32
(3%) n'ont pu être classées en raison de l'absence d'information.
Les infections cutanées et des tissus mous ont été plus
fréquentes parmi les cas communautaires (75%) que parmi les cas
d'origine nosocomiale (37%) (odds ratio [OR]: 4,25; intervalle de confiance
à 95% [IC]: 2,97-5,90). Bien que les isolats associés aux MRSA
communautaires aient eu une plus grande probabilité d'être
sensibles à 4 classes antimicrobiales (OR ajustés: 2,44; IC 95%:
1,35-3,86), la plupart des infections communautaires ont été
initialement traitées par des antimicrobiens auquel l'isolat
n'était pas sensible. Les isolats communautaires avaient aussi plus de
probabilité d'appartenir à 1 ou 2 groupes de clones à
l'électrophorèse à champ pulsé à la fois
dans les analyses univariés et dans les analyses multivariées.
Les isolats communautaires avaient typiquement des profils
génétiques différents de l'exotoxine (gènes de la
leucocidine Panton Valentine par exemple) par rapport aux isolats
nosocomiaux.
Conclusions Les cas de MRSA communautaires et nosocomiaux
diffèrent démographiquement et sur le plan clinique, et leur
isolats respectifs sont microbiologiquement distincts. Ceci suggère que
la plupart des souches de MRSA communautaires n'ont pas pour origine un
environnement de soins et que leurs caractéristiques microbiologiques
peuvent avoir contribué à leur émergence au sein de la
communauté. Les praticiens doivent savoir que le traitement par
ß-lactamines ne peut plus constituer le seul traitement empirique des
patients sévèrement atteints dont les infections peuvent avoir
une origine staphylococcique.
JAMA. 2003;290:2976-2984.
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