Contexte Parmi les troubles dus à l'utilisation de drogues
illégales, les troubles liés à la marijuana sont les plus
prévalents dans la population. Toutefois, l'information sur la
prévalence de troubles type Diagnostic and Statistical Manual of
Mental Disorders, Fourth Edition (DSM-IV) dus à la marijuana et
sur l'évolution de la prévalence sont manquantes.
Objective Evaluer les modifications de la prévalence de
l'utilisation de la majiruana, son usage et la dépendance aux
Etats-Unis entre 1991-1992 et 2001-2002.
Schéma, environnement et participants Des interrogatoires
directs ont été réalisés au cours de deux
importantes enquêtes à 10 ans d'écart: l'enquête
1991-1992 National Longitudinal Alcohol Epidemiologic Survey ([NLAES]
n = 42862) et la 2001-2002 National Epidemiologic Survey on Alcohol and
Related Conditions ([NESARC] n = 43093).
Principaux critères de jugement Les taux d'usage, d'abus et
de dépendance à la marijuana par année
écoulée.
Résultats Dans la population adulte américaine, la
prévalence de l'utilisation de marijuana est restée stable
à environ 4,0 % au cours de la dernière décennie. En
comparaison, la prévalence d'abus ou de dépendance à la
marijuana type DSM-IV avait augmenté significativement (p =
0,01) entre 1991-1992 (1,2 %) et 2001-2002 (1,5 %), les augmentations les plus
importantes étant observées chez les jeunes noirs, hommes et
femmes, (p < 0,001) et les jeunes latino-américains
(p = 0,006). De plus, les troubles liés à l'usage de
marijuana avaient significativement augmenté (p = 0,002) en
l'absence d'une augmentation de la fréquence et de la quantité
d'utilisation de marijuana, suggérant qu'une augmentation concomitante
de la puissance du delta-9-tétrahydrocannabinol (9-THC) peut
avoir contribué à l'élévation des taux.
Conclusions En dépit de la stabilité de la
prévalence globale de l'usage de la marijuana, plus d'adultes aux
Etats-Unis ont un trouble lié à l'usage de la marijuana en
2001-2002 qu'en 1991-1992. Les augmentations de la prévalence de
l'utilisation de la marijuana ont été plus importantes chez les
jeunes noirs, hommes et femmes, et les jeunes latino-américains de sexe
masculin. Bien que les taux de surconsommation de marijuana et de
dépendance n'aient pas augmenté chez les jeunes blancs, hommes
et femmes, leurs taux sont restés élevés. Les
résultats de cette étude soulignent le besoin de
développer et de mettre en place de nouveaux programmes de
prévention et d'intervention ciblant en particulier les jeunes des
minorités.
JAMA. 2004;291:2114-2121.