Contexte De récentes études suggèrent que des
facteurs autres que le degré de sténose carotidienne sont
impliqués dans la pathogenèse des AVC, en particulier les
modifications de la composition de la plaque et les complications
associées.
Objectif Evaluer le rôle de la rupture d'une plaque
carotidienne et de la thrombose dans la pathogenèse des AVC
ischémiques chez des patients subissant une endartériectomie,
à l'exclusion de ceux pouvant avoir une embolie d'origine cardiaque ou
avec une sténose sévère du cercle de Willis.
Schéma, environnement et patients Au total, 269 plaques
carotidiennes choisies dans une banque inter-établissements de tissu
carotidien ont été étudiées par histologie
après endartériectomie chirurgicale entre janvier 1995 et
décembre 2002. Au total, 96 plaques provenaient de patients ayant eu un
AVC ipsilatéral majeur, 91 plaques de patients ayant eu un accident
vasculaire transitoire (AIT) et 82 plaques de patients sans
symptômes.
Principaux critères de jugement Différences de
fréquence de la thrombose, rupture de la plaque, érosion de la
plaque, infiltration inflammatoire et facteurs de risque cardio-vasculaires
majeurs entre les groupes de l'étude.
Résultats Une plaque carotidienne thrombotiquement active
avec un important inflitrat inflammatoire a été observée
chez 71 patients (74,0 %) sur 96 patients ayant un AVC ipsilatéral
majeur (et dans les 32 plaques des patients opérés au cours des
deux mois après le début des symptômes) par rapport
à 32 patients (35,2 %) sur 91 patients ayant eu un AIT sans
symptômes (P < 0,001). De plus, une thrombose récente
a été observée chez 53,8 % des patients ayant un AVC
opéré 13 à 24 mois après l'événement
cérébrovasculaire. Une thrombose aiguë était
associée à une rupture de la plaque pour 64 plaques
thrombosées (90,1 %) sur 71 chez les patients ayant un AVC et à
une érosion de la plaque pour les 7 cas restants (9,9 %). Les plaques
rompues des patients ayant un AVC étaient caractérisées
par la présence d'un infiltrat inflammatoire plus sévère,
constitué de monocytes, de macrophages et de lymphocyte T en
comparaison de celui observé dans les AIT et les groupes
asymptomatiques (P = 0,001). Il n'y avait pas de différence
significative entre les groupes pour les facteurs de risque majeurs
cardio-vasculaires.
Conclusion Ces résultats démontrent le rôle
majeur de la thrombose et de l'inflammation carotidienne dans les AVC
ischémiques chez les patients ayant une maladie carotidienne
athéroscléreuse.
JAMA. 2004;292:1845-1852.