|
|
Risque familial de carcinome pulmonaire dans la population islandaise
Steinn Jonsson, MD;
Unnur Thorsteinsdottir, PhD;
Daniel F. Gudbjartsson, PhD;
Hjortur H. Jonsson, MSc;
Kristleifur Kristjansson, MD;
Sigurdur Arnason, MD;
Vilmundur Gudnason, MD, PhD;
Helgi J. Isaksson, MD;
Jonas Hallgrimsson, MD;
Jeffrey R. Gulcher, MD, PhD;
Laufey T. Amundadottir, PhD;
Augustine Kong, PhD;
Kari Stefansson, MD, PhD
RÉSUMÉ
| |
Contexte Le rôle dominant de la fumée de tabac comme
facteur causal du carcinome pulmonaire est bien documenté, mais une
prédisposition transmise héréditairement peut
également être un facteur important de susceptibilité au
carcinome pulmonaire.
Objectif Explorer la contribution des facteurs
génétiques au risque de développement de carcinome
pulmonaire dans la population islandaise.
Schéma, environnement et participants Les risques relatifs
(RR) de carcinome pulmonaire chez les parents de premier, deuxième et
troisième degré de patients atteints de carcinome pulmonaire ont
été estimés en regroupant les dossiers du Registre du
Cancer Islandais (ICR) des 2 756 patients ayant un diagnostic de cancer
pulmonaire au sein de la population islandaise entre le 1er janvier
1955 et le 28 février 2002, avec une importante base de données
généalogique de tous les islandais vivants et de la plupart de
leurs ancêtres depuis l'établissement en Islande. Le RR de
tabagisme a été estimé pareillement à l'aide d'un
échantillon aléatoire ayant pour base une cohorte de population
de 10 541 fumeurs appartenant à la Reykjavik Heart Study qui
avaient fumé pendant plus de 10 ans. Parmi ces fumeurs, 562 avaient
développé un cancer du poumon d'après la liste des
patients atteints de cancer pulmonaire de l'ICR.
Principaux critères de jugement Estimation des RR des parents
proches et distants des patients ayant un carcinome pulmonaire et comparaison
des RR des parents proches et distants des fumeurs.
Résultats Il a été montré qu'un facteur
familial de carcinome pulmonaire s'étendait bien au-delà le
noyau familial, comme le démontrait l'augmentation significative des RR
pour les parents de premier degré (pour les parents: RR, 2,69; IC 95 %
[IC], 2,20-3,23; pour la fratrie: RR, 2,02; IC 95 %, 1,77-2,23; et pour les
enfants: RR, 1,96; IC 95 %, 1,53-2,39), les parents de second degré
(pour les oncles/tantes: RR, 1,34; IC 95 %, 1,15-1,49; et pour les
neveux/nièces: RR, 1,28; IC 95 %, 1,10-1,43), et les parents de
troisième degré (pour les cousins: RR, 1,14; IC 95 %, 1,05-1,22)
des patients atteints de carcinome pulmonaire. Cet effet a été
plus fort pour les parents de patients ayant eu un début précoce
de la maladie (âge de début < 60 ans) (pour les parents: RR,
3,48; IC 95 %, 1,83-8,21; pour la fratrie: RR, 3,30; IC 95 %, 2,19-4,58; et
pour les enfants: RR, 2,84; IC 95 %, 1,34-7,21). L'hypothèse que cette
augmentation du risque soit due seulement aux effets du tabagisme a
été rejetée pour toutes les relations, à
l'exception des cousins et des époux, par un test unilatéral du
RR de cancer pulmonaire vs RR de tabagisme.
Conclusions Ces résultats soulignent l'importance d'une
prédisposition génétique dans le développement du
carcinome pulmonaire, avec un impact plus important chez les patients ayant un
début précoce de la maladie. Mais la fumée de tabac joue
un rôle dominant dans la pathogenèse de cette affection,
même chez les individus qui sont génétiquement
prédisposés au carcinome pulmonaire.
JAMA. 2004;292:2977-2983.
|