Contexte On pense que le début de la ménopause humaine
est lié seulement à l'insuffisance ovarienne et à la
déplétion en ovocytes. Cependant, les symptômes cliniques
et certaines données récentes chez les femmes
périménopausées suggèrent une implication du
système nerveux central.
Objectif Déterminer si les modifications de la réponse
hypothalamo-pituitaire aux mécanismes de feedback aux
oestrogènes surviennent chez les femmes âgées encore en
période reproductrice comme mécanisme du début de la
ménopause.
Schéma, environnement et participants L'étude Study
Women's Health Across the Nation (SWAN) est une étude descriptive
multi-ethnique de cohorte sur la transition ménopausique menée
chez 3 302 femmes dans 7 centres américains. Sur la sous-cohorte de 840
femmes qui participaient à l'étude Daily Hormone Study entre
1997 et 1999, 680 avaient des signes d'activité lutéale. Les 160
femmes restantes (19 %) n'avaient pas d'activité lutéale et font
l'objet de ce rapport.
Principaux critères de jugement Taux urinaires quotidiens des
métabolites des estrogènes et dela progestérone, LH et
FSH.
Résultats Trois groupes de femmes ont été
étudiées: celles ayant des augmentations des hormones avec un
pic de LH, celles ayant une augmentation des hormones sans pic de LH et celles
n'ayant aucun des deux. Il n'y avait pas de différence pour l'âge
ou pour l'ethnie dans les trois groupes de femmes. Les femmes du
3ème groupe (pas d'augmentation) ont eu plus de
symptômes ménopausiques (bouffées de chaleur) que les
femmes des autres groupes ayant des augmentations des oestrogènes. Chez
les femmes plus âgées toujours en âge de reproduction,
l'existence fréquente de cycles anovulatoires avec des pics
d'oestrogènes, équivalents à ceux qui entraînent
une montée de la LH chez les femmes plus jeunes, mais sans apparition
d'une montée de la LH, indique une insuffisance du feed-back positif
des oestrogènes sur la sécrétion de LH. Dans les autres
cycles anovulatoires, les taux d'oestrogènes en phase folliculaire
n'ont pas abaissé la sécrétion de LH comme on le voit au
cours des cycles des femmes plus jeunes, indiquant une diminution du feed-back
négatif des oestrogènes sur la sécrétion de
LH.
Conclusion Nos observations sont compatibles avec une
insensibilité hypothalamo-pituitaire aux oestrogènes chez les
femmes au moment de la périménopause.
JAMA. 2004;292:2991-2996.