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FACTEUR DE CROISSANCE PLACENTAIRE URINAIRE ET RISQUE DE PRÉ-ÉCLAMPSIE
Richard J. Levine, MD, MPH;
Ravi Thadhani, MD, MPH;
Cong Qian, MS;
Chun Lam, MD;
Kee-Hak Lim, MD;
Kai F. Yu, PhD;
Anastasia L. Blink, MPH;
Benjamin P. Sachs, MD, DPH;
Franklin H. Epstein, MD;
Baha M. Sibai, MD;
Vikas P. Sukhatme, MD, PhD;
S. Ananth Karumanchi, MD
RÉSUMÉ
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Contexte Une pré-éclampsie peut être la
conséquence d'un déséquilibre des facteurs
angiogéniques. Nous avons précédemment
démontré que des taux élevés sériques de
fms-like tyrosine kinase 1 soluble (sFlt1), une protéine
anti-angiogénique, et des taux bas de facteur de croissance
placentaire, une protéine angiogénique, prédisaient le
développement ultérieur d'une pré-éclampsie. En
l'absence d'atteinte glomérulaire accompagnée d'une
protéinurie, la sFlt1 a un poids moléculaire trop important pour
être filtrée dans les urines, alors que PlGF est
filtrée.
Objectif Evaluer l'hypothèse que le PlGF urinaire est
diminué avant le début de l'hypertension artérielle et de
la protéinurie et que cette diminution est prédictive d'une
pré-éclampsie.
Schéma, environnement et patients Etude cas-témoins au
sein de l'essai Calcium for Preeclampsia Prevention chez des femmes
nullipares en bonne santé, incluses dans 5 centres médicaux
universitaires américains, entre 1992 et 1995. Chaque femme ayant une
pré-éclampsie était appariée à une femme
témoin normotendue par site d'inclusion, selon l'âge de la
gestation au moment du recueil du premier échantillon sérique et
la durée du stockage de l'échantillon à -70 °C.
Cent-vingt paire de femmes ont été choisies de façon
aléatorie pour les analyses sériques et d'urines recueillies
avant le travail.
Principal critère de jugement Concentrations transversales
urinaires de PlGF, avant et après normalisation en fonction de la
créatinine urinaire.
Résultats Chez les femmes témoins ayant une pression
artérielle normale, le PlGF urinaire augmentait durant les deux
premiers trimestres, avec un pic entre les 29 et 32 semaines et diminuait par
la suite. Chez les cas, avant le début d'une
pré-éclampsie, le profil du PlGF était similaire, mais
les taux étaient significativement réduits entre la
25e et la 28e semaine. Il existait des
différences particulièrement importantes entre les femmes
témoins et les cas de pré-éclampsie ayant un début
précoce net de la maladie ou avec des nourrissons petits pour
l'âge de la gestation. Après le début de la maladie
clinique, la moyenne du PlGF urinaire chez les femmes ayant une
pré-éclampsie était de 32 pg/ml, par rapport à 234
pg/ml chez les femmes témoins pour des foetus de même âge
gestationnel (p < 0,001). L'odds ratio ajusté pour le
risque qu'une pré-éclampsie commence avant la 37e de
gestation pour les échantillons recueillis entre les semaines 21
à 32, qui se situaient dans les quartiles les plus bas des
concentrations témoins de PlGF (< 118 pg/ml), par rapport à
l'ensemble des autres quartiles, était de 22,5 (intervalle de confiance
à 95 %, 7,4-67,8).
Conclusion Une diminution du PlGF urinaire en milieu de gestation
est fortement associée à un développement net et
précoce de pré-éclampsie.
JAMA. 2005;293:77-85.
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