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LE DÉPISTAGE DU TROUBLE BIPOLAIRE EN PRATIQUE DE SOINS MÉDICAUX PRIMAIRES
Amar K. Das, MD, PhD;
Mark Olfson, MD, MPH;
Marc J. Gameroff, PhD;
Daniel J. Pilowsky, MD, MPH;
Carlos Blanco, MD, PhD;
Adriana Feder, MD;
Raz Gross, MD, MPH;
Yuval Neria, PhD;
Rafael Lantigua, MD;
Steven Shea, MD;
Myrna M. Weissman, PhD
RÉSUMÉ
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Contexte Le trouble bipolaire comprend des épisodes de
symptômes maniaques et dépressifs. Les tentatives de
dépister une dépression en contexte de soins primaires sans
évaluation des symptômes antérieurs maniaques peut
conduire à porter un diagnostic et à traiter incorectement le
trouble bipolaire.
Objectifs Dépister le trouble bipolaire chez des patients
adultes en soins primaires et évaluer son tableau clinique et son
impact sur l'état fonctionnel.
Schéma, environnement et participants Echantillon
systématique comprenant 1157 patients, âgés de 18 à
70 ans, venus consulter en soins primaires dans un centre urbain de
médecine générale desservant une population à
faible revenus. L'étude a été conduite entre
décembre 2001 et janvier 2003.
Principaux critères de jugement Prévalence du trouble
bipolaire, son traitement et état fonctionnel du patient. Les
paramètres de l'étude incluaient le Mood Disorder
Questionnaire, le PRIME-MD Patient Health Questionnaire, the Medical
Outcomes Study 12-Item Short Form health survey, the Sheehan Disability
Scale, des données sur les traitements antérieurs
psychiatriques, et une revue des dossiers médicaux ainsi que le codage
ICD-9 (International Classification of Diseases, 9e
Révision) à chaque date de consultation six mois avant le
jour de dépistage.
Résultats La prévalence d'avoir des résultats
positifs de dépistage d'un trouble bipolaire au cours de la vie
était de 9,8 % (n = 112; intervalle de confiance à 95 %, 8.0
%-11,5 %) et ne différait pas significativement en fonction de
l'âge, du sexe ou de la race/ethnie. Quatre-vingt-un patients (72,3 %)
positifs pour un trouble bipolaire étaient venus consulter pour leurs
symptômes, mais seulement 9 (8,4 %) rapportaient avoir été
diagnostiqués en tant que trouble bipolaire. Soixante-quinze patients
(68,2 %) positifs pour un trouble bipolaire avaient un épisode
dépressif majeur ou un trouble anxieux ou d'abus de substance. Chez 112
patients, seuls 7 (6,5 %) ont rapporté avoir pris un agent
stabilisateur de l'humeur au cours du mois précédent. Les
médecins de soins primaires ont enregistré des signes de
dépression en cours chez 47 patients (49,0 %) positifs pour trouble
bipolaire, mais n'ont pas indiqué le diagnostic de trouble bipolaire ni
dans la facturation administrative ou le dossier médical d'un de ces
patients. Les patients qui étaient positifs pour un trouble bipolaire
rapportaient une moins bonne qualité de vie liée à leur
santé que ceux négatifs.
Conclusions Dans une consultation urbaine de médecine
générale, le dépistage positif de trouble bipolaire
semble fréquent, cliniquement significatif et insuffisamment reconnu.
En raison des risques associés au traitement du trouble bipolaire par
des antidépresseurs en monothérapie, des efforts sont
nécessaires pour éduquer les médecins de soins primaires
en matière de dépistage, de prise en charge et de
pharmacothérapie des troubles bipolaires.
JAMA. 2005;293:956-963.
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