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Risque de mortalité cardio-vasculaire dans les maladies rénales chroniquesComparaison des facteurs traditionnels et des nouveaux facteurs de risque
Michael G. Shlipak, MD, MPH;
Linda F. Fried, MD, MPH;
Mary Cushman, MD, MPH;
Teri A. Manolio, MD, PhD;
Do Peterson, MS;
Catherine Stehman-Breen, MD, MS;
Anthony Bleyer, MD;
Anne Newman, MD, MPH;
David Siscovick, MD, MPH;
Bruce Psaty, MD, PhD
RÉSUMÉ
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Contexte Les personnes âgées atteintes d'une maladie
rénale chronique ont un risque substantiel de mortalité
cardio-vasculaire, mais l'importance relative des facteurs de risque
traditionnels et des nouveaux facteurs de risque n'est pas connue.
Objectif Comparer les facteurs de risque traditionnel et les
nouveaux facteurs de risque en tant que facteurs prédictifs de
mortalité cardio-vasculaire.
Schéma, environnement et patients Au total, 5 808 personnes
vivant au sein de la communauté, âgés de 65 ans ou plus
dans 4 communautés des Etats-Unis ont participé à la
cohorte Cardiovascular Health Study. Les participants étaient
initialement recrutés entre 1989 et juin 1990; 687 participants noirs
supplémentaires ont été recrutés en 1992-1993. La
durée moyenne du suivi de cette étude longitudinale a
été de 8,6 ans.
Principaux critères de jugement Mortalité
cardio-vasculaire chez ceux ayant ou n'ayant pas de maladie rénale
chronique. Une maladie rénale chronique était définie par
un taux estimé de filtration glomérulaire inférieure
à 60 ml/min par 1,73 m2.
Résultats Chez les participants, 1249 (22%) avaient une
maladie rénale chronique initialement. La fréquence du risque de
mortalité cardio-vasculaire était de 32 décès/1000
personnes-années chez ceux ayant une maladie rénale chronique vs
16/1000 personnes-années chez ceux sans maladie rénale
chronique. Dans les analyses multivariées, le diabète, une
hypertension artérielle systolique, le tabagisme, une faible
activité physique, l'absence de consommation d'alcool et une
hypertrophie du ventricule gauche étaient des facteurs de
mortalité cardio-vasculaire chez les personnes ayant une maladie
rénale chronique (toutes les valeurs de P < 0,05). Parmi
les nouveaux facteurs de risque, seules les valeurs logarithmiques de la
protéine C réactive (P = 0,05) et de l'interleukine 6
(P < 0,001) étaient associées au pronostic comme
facteurs prédictifs linéaires. Les facteurs de risque
traditionnels étaient associés aux augmentations les plus
importantes en valeur absolue de décès cardio-vasculaire chez
les personnes ayant une maladie rénale chronique: pour l'hypertrophie
ventriculaire gauche, il y avait 25 décès pour 1000
personnes-années; pour un tabagisme actuel, 20 pour 1000
personnes-années; pour la sédentarité, 15 pour 1000
personnes-années; pour une hypertension artérielle systolique,
14 pour 1000 personnes-années; pour le diabète, 14 pour 1000
personnes-années; et pour la non consommation d'alcool, 11 pour 1000
personnes-années vs 5 décès pour 1000
personnes-années chez ceux ayant une augmentation de la protéine
C réactive et 5 pour 1000 personnes-années chez ceux ayant une
augmentation des taux d'interleukine 6. Une analyse ROC a trouvé que
les facteurs de risque traditionnels avaient une aire sous la courbe de 0,73
(intervalle de confiance à 95%, 0,70-0,77) chez ceux ayant une maladie
rénale chronique. L'addition de nouveaux facteurs de risque augmentait
seulement l'aire sous la courbe à 0,74 (intervalle de confiance
à 95%, 0,71-0,78; P pour le différence = 0,15).
Conclusions Les facteurs de risque cardio-vasculaires traditionnels
ont des associations plus importantes avec la mortalité
cardio-vasculaire que les nouveaux facteurs de risque chez les personnes
âgées atteintes de maladie rénale chronique. Les
recherches futures devraient explorer si une intervention intensive sur
l'hygiène de vie chez les patients ayant une maladie rénale
chronique peut diminuer ce risque cardio-vasculaire substantiel.
JAMA. 2005;293:1737-1745.
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