Contexte Il a été démontré que
l'activité physique diminue l'incidence du cancer du sein, mais les
effets sur la récurrence ou la survie après un diagnostic de
cancer du sein ne sont pas connus.
Objectif Déterminer si l'activité physique chez les
femmes ayant un cancer du sein diminue le risque de décès
lié au cancer du sein par rapport à des femmes plus
sédentaires.
Schéma, environnement et participants Etude prospective et
descriptive se basant sur les réponses de 2 987 infirmières
diplômées de sexe féminin appartenant à la cohorte
de la Nurses'Health Study qui avaient été diagnostiquées
comme ayant un cancer du sein de stade I, II ou III entre 1984 et 1998 et qui
avaient été suivies jusqu'au décès ou jusqu'en
juin 2002, le premier événement étant retenu.
Principal critère de jugement Risque de mortalité par
cancer du sein en fonction de l'activité physique (< 3, 3-8,9,
9-14,9, 15-23,9, ou > 24 heures par semaine d'activité en
équivalents métaboliques [MET]).
Résultats Par rapport aux femmes qui participaient à
moins de 3 heures MET par semaine d'activité physique, le risque
relatif ajusté (RR) de décès par cancer du sein
était de 0,80 (intervalle de confiance à 95 % [IC], 0,60-1,06)
pour 3 à 8,9 MET-heures par semaine; 0,50 (IC 95 %, 0,31-0,82) pour 9
à 14,9 MET-heures par semaine; 0,56 (IC 95 %, 0,38-0,84) pour 15
à 23,9 heures MET par semaine; et 0,60 (IC 95 %, 0,40-0,89) pour 24 ou
plus heures MET par semaine (p pour la tendance = 0,004). Trois
heures MET sont équivalentes à une marche à une allure
moyenne de 3,6 à 5 km par heure. Le bénéfice de
l'activité physique était particulièrement net chez les
femmes ayant des tumeurs hormono-dépendantes. Le RR de cancer du sein
chez les femmes ayant des tumeurs hormono-dépendantes participant
à 9 heures MET ou plus par semaine d'activité comparées
aux femmes ayant des tumeurs hormono-dépendantes participant à
moins de 9 heures MET par semaine était de 0,50 (IC 95 %, 0,34-0,74).
Par rapport aux femmes participant à moins de trois heures MET par
semaine d'activité, la réduction absolue du risque de
mortalité non ajustée était de 6 % à 10 ans chez
les femmes qui participaient à 9 heures MET ou plus par semaine.
Conclusions L'activité physique après un diagnostic de
cancer du sein peut diminuer le risque de décès lié
à cette affection. Le bénéfice est apparu plus important
chez les femmes qui effectuaient un équivalent de marche de 3 à
5 heures par semaine à une allure moyenne, avec peu de preuves de
l'existence d'une corrélation entre l'augmentation du
bénéfice et d'une consommation plus importante
énergétique. Les femmes ayant un cancer du sein qui suivent les
recommandations américaines concernant l'activité physique
peuvent améliorer leur survie.
JAMA. 2005;293:2479-2486.