Contexte Les 3ème et 4ème bruits
du coeur détectés par phonocardiographie sont
considérés comme représentant les critères de
référence des bruits de galop, mais leurs
caractéristiques prédictives n'ont pas été
explorées.
Objectif Déterminer la valeur diagnostique prédictive
des 3ème et 4ème bruits du coeur (B3 et B4) dans la dysfonction
ventriculaire gauche à l'aide d'un algorithme informatisé de
détection des bruits du coeur.
Schéma, environnement et participants Etude prospective
portant sur 90 patients adultes subissant une cathétérisation
programmée du coeur gauche dans un seul centre universitaire
américain entre août 2003 et juin 2004. L'âge moyen
était de 62 ans (DS, 13) (extrêmes, 24-90 ans) et 61 (68 %)
étaient de sexe masculin. Durant une période de 4 heures, les
participants avaient une analyse informatisée phonocardiographique des
bruits du coeur, une cathétérisation cardiaque, une
échocardiographie transthoracique et une prise de sang pour
évaluer B3/B4, la pression ventriculaire gauche en fin de diastole
(LVEDP), la fraction d'éjection ventriculaire gauche (LVEF) et le
peptide natriurétique de type B (BNP), respectivement.
Principaux critères de jugement Caractéristiques
diagnostiques de B3 et B4 à la phonocardiographie informatisée
en utilisant les marqueurs de la fonction ventriculaire gauche comme
critères de référence.
Résultats La (DS) LVEDP moyenne était
significativement élevée (18,4 [6,9] mm Hg vs 12,1
[7,3] mm Hg; p < 0001), la (DS) LVEF moyenne était
réduite (49,4 % [20,2 %] vs 63,6 % [14,8 %]; p <
0,001) et le BNP médian (extrêmes interquartiles) était
élevé (330 [98-1155] pg/ml vs 86 [41-192] pg/ml;
p < 0,001) chez les patients ayant un B3, B4 comparés aux
patients dans bruit du coeur diastolique. Les sensibilités de ces
bruits du coeur pour détecter une élévation de la LVEDP,
une diminution de la LVEF ou une élévation du BNP étaient
respectivement de 41 %, 52 % et 32 % pour B3 et de 46 %, 43 % et 40 % pour B4.
Pour des taux anormaux des mêmes marqueurs de fonction ventriculaire,
les spécificités de B3 étaient respectivement de 92 %, 87
% et 92 %, tandis que les spécificités de B4 étaient de
80 %, 72 % et 78 %.
Conclusions Ni le B3 phonocardiographique, ni le B4 ne sont des
marqueurs sensibles de la dysfonction ventriculaire gauche. Le B3
phonocardiographique est spécifique d'une dysfonction ventriculaire
gauche et semble supérieur à la spécificité
modérée du B4 phonocardiographique.
JAMA. 2005;293:2238-2244.