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Chlorproguanil-dapsone ou chloroquine dans le traitement du paludisme à Plasmodium vivax en Afghanistan et au PakistanUn essai contrôlé, randomisé
Toby Leslie, MSc;
M. Ismail Mayan, MD;
M. Anwar Hasan, MD;
M. Hanif Safi;
Eveline Klinkenberg, PhD;
Christopher J. M. Whitty, FRCP;
Mark Rowland, PhD
RÉSUMÉ
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Contexte Dans des zones où le Plasmodium falciparum et le
Plasmodium vivax coexistent et où le traitement est spécifique
d'une espèce, un mauvais diagnostic peut conduire à des issues
défavorables dans un cas ou dans l'autre. Un traitement commun,
efficace contre les deux espèces réduirait la dépendance
à la spécificité du diagnostic, qui dans certaines zones,
peut être difficile à maintenir. Les antifolates constituent une
classe importante d'antipaludéens abordables auxquels P vivax est
considéré comme intrinsèquement résistant.
Objectif Evaluer l'efficacité relative et l'innocuité
de deux antifolates sur le paludisme à P vivax et les comparer
séparément à la chloroquine.
Schéma, environnement et patients Un essai ouvert,
randomisé, contrôlé comparant la chloroquine, la
sulfadoxine-pyriméthamine et le chlorproguanil-dapsone dans le
traitement du paludisme à P vivax, mené dans l'est de
l'Afghanistan et le nord-ouest du Pakistan, zones où le paludisme
à P vivax prédomine. Un total de 21 410 patients,
âgés de plus de 3 ans ont été
évalués; 767 patients (315 au Pakistan et 452 en Afghanistan)
ayant un paludisme à P vivax confirmé ont été
inclus et suivis quotidiennement pendant 4 jours, puis toutes les semaines
pendant 28 jours, entre mars 2004 et juin 2006.
Critère d'évaluation principal Elimination totale des
parasites et absence de recrudescence après 14 jours. Les
critères secondaires incluaient l'absence de parasites après 28
jours, l'échec clinique et l'anémie.
Résultats Après 14 jours, seul un patient du groupe
sulfadoxine-pyriméthamine avait des parasites. Après 28 jours,
le taux d'échecs se composait de 2 patients sur 153 (1.3%) du groupe
chloroquine, 5 sur 290 (1.7%) du groupe sulfadoxine-pyriméthamine et 27
sur 272 (9.9%) du groupe chlorproguanil-dapsone. Le chlorproguanil-dapsone
était moins efficace que la sulfadoxine-pyriméthamine (rapport
de cotes ajusté [RCA] 6.4; intervalle de confiance [IC] 95%, 2.4-17.0;
P < 0.01) et la chloroquine (RCA 8.4, IC 95%, 2.0-36.5, P=0.004). La
chloroquine et la sulfadoxine-pyriméthamine ont eu une
efficacité similaire à 28 jours (RCA 1.3, IC 95%, 0.3-7.0,
P=0.73). La chloroquine a éliminé les gamétocytes et les
parasites asexués plus rapidement que la
sulfadoxine-pyriméthamine ou le chlorproguanil-dapsone. Tous les
médicaments ont été bien tolérés.
Conclusion Même si la chloroquine demeure le médicament
de choix, les antifolates sont utilisés efficacement contre le
paludisme à P vivax en Asie du sud. Ces médicaments pourraient
être appropriés pour un traitement commun, très
probablement combinés à d'autres molécules actives,
lorsqu'un diagnostic spécifique des espèces n'est pas
disponible.
Numéro d'enregistrement de l'essai
clinicaltrials.gov
Identifiant: NCT00158561
JAMA.
2007;297:2201-2209
Affiliations des auteurs: HealthNet TPO Malaria and Leishmaniasis
Control Programme, Peshawar, Northwest Frontier Province, Pakistan; Department
of Infectious and Tropical Diseases, London School of Hygiene and Tropical
Medicine, London, England.
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