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PAGES DU PRATICIEN
Traitement de resynchronisation cardiaque chez les patients avec dysfonctionnement ventriculaire gauche systoliqueUne revue systématique
Finlay A. McAlister, MD, MSc;
Justin Ezekowitz, MBBCh, MSc;
Nicola Hooton, MPH;
Ben Vandermeer, MSc;
Carol Spooner, BScN, MSc;
Donna M. Dryden, PhD;
Richard L. Page, MD;
Mark A. Hlatky, MD, MPH;
Brian H. Rowe, MD, MSc
RÉSUMÉ
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Contexte : Le dysfonctionnement ventriculaire gauche systolique
génère une morbidité et une mortalité
substantielles, même en présence d'une pharmacothérapie
optimale. En 2001, les stimulateurs cardiaques atrio-biventriculaires
(traitement de resynchronisation cardiaque [TRC]) ont été
approuvés par la US Food and Drug Administration (FDA) pour le
traitement de patients sélectionnés avec dysfonctionnement
systolique du ventricule gauche.
Objectif : Analyser la base de données actuelle relative
à l'efficacité, le bénéfice et la tolérance
du TRC chez des patients atteints d'un dysfonctionnement systolique du
ventricule gauche.
Acquisition des données : Une recherche menée dans
plusieurs bases de données électroniques jusqu'à novembre
2006 a été complétée par des recherches manuelles
dans les listes de référence des études et des articles
de revue inclus, les présentations de congrès et les rapports de
la FDA, ainsi que par contact des auteurs des études primaires et des
fabricants d'appareils. Au total, 14 études randomisées (4 420
patients) ont été incluses dans l'analyse d'efficacité du
TRC et 106 études (9 209 patients) dans l'analyse du
bénéfice ; 89 études (9 677 patients) ont rapporté
des données de tolérance relatives à l'implantation d'un
dispositif de TRC.
Synthèse des données : Tous les patients inclus dans les
études sur la resynchronisation cardiaque présentaient un
dysfonctionnement ventriculaire gauche systolique (étendue moyenne de
la fraction d'éjection ventriculaire gauche [FEVG], 21 %-30 %), un
élargissement du QRS (étendue moyenne, 155-209 millisecondes),
et 91 % avaient des symptômes d'insuffisance cardiaque de classe NYHA
(New York Heart Association) III ou IV malgré une
pharmacothérapie optimale. Le TRC améliorait la FEVG
(différence moyenne pondérée, 3,0 %; intervalle de
confiance [IC] à 95 %, 0,9%-5,1%), la qualité de vie
(réduction moyenne pondérée du score du Minnesota Living
With Heart Failure Questionnaire, 8,0 points; IC 95 %, 5,6-10,4 points), et le
statut fonctionnel (améliorations 1 classe NYHA observées
chez 59 % des receveurs de TRC dans les études randomisées). Le
TRC réduisait les hospitalisations de 37 % (IC 95 %, 7 %-57 %) et la
mortalité toutes causes confondues de 22 % (IC 95 %, 9 %-33 %). Le taux
de succès des implantations était de 93,0 % (IC 95 %, 92,2
%-93,7 %), et le taux de patients décédés pendant
l'intervention de 0,3 % (IC 95 %, 0,1 %-0,6 %). Pendant un suivi médian
de 11 mois, 6,6 % (IC 95 %, 5,6 %-7,4 %) de problèmes de sonde et 5 %
(IC 95 %, 4 %-7 %) de défaillances ont été
observés dans les dispositifs de TRC.
Conclusions : La resynchronisation cardiaque réduit la
morbidité et la mortalité chez les patients avec un
dysfonctionnement ventriculaire gauche systolique, un élargissement du
complexe QRS, et des symptômes de classe NYHA III ou IV, lorsqu'elle est
associée à une pharmacothérapie optimale. Les
bénéfices additionnels du TRC associé au
défibrillateur cardiaque implantable versus TRC seul chez les patients
avec dysfonctionnement ventriculaire gauche systolique restent
indéterminés.
JAMA.
2007;297:2502-2514
Affiliations des auteurs : The University of Alberta Evidence
based Practice Center, Edmonton, Alberta (Drs McAlister, Ezekowitz, Dryden et
Rowe, Mr Vandermeer, Mss Hooton et Spooner); Division of General Internal
Medicine (Dr McAlister), Division of Cardiology (Dr Ezekowitz), and Department
of Emergency Medicine (Dr Rowe), University of Alberta, Edmonton; Division of
Cardiology, University of Washington School of Medicine, Seattle (Dr Page);
Department of Health Research and Policy, Stanford University, Stanford, Calif
(Dr Hlatky).
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