Contexte On pense généralement que les fractures
provenant de traumatismes violents ne sont pas de nature
ostéoporotique; toutefois, cette hypothèse n'a pas
été évaluée de façon prospective.
Objectif Evaluer l'association entre densité minérale
osseuse (DMO) et fracture par traumatisme violent et les fractures
ultérieures chez des femmes et hommes âgés.
Schéma, environnement et participants Deux études
américaines prospectives de cohorte chez des adultes vivant au sein de
la communauté, âgés de 65 ans ou plus provenant de
régions géographiques diverses. Le Study of Osteoporotic
Fractures a suivi 8022 femmes pendant 9.1 ans (1988-2006). La Osteoporotic
Fractures in Men Study a suivi 5995 hommes pendant 5.1 ans (2000-2007).
Principaux critères de jugement La densité
minérale osseuse de la hanche et du rachis a été
évaluée par absorptiométrie par rayons X à double
énergie. Les nouvelles fractures incidentes n'impliquant pas le rachis
étaient confirmées par un rapport radiologique. Les fractures
étaient classées, sans connaissance de la DMO, comme traumatisme
violent (due à un accident de voiture ou à des chutes de plus de
la hauteur de la taille) ou comme faible traumatisme (due à des chutes
de la hauteur de la taille et à des traumatismes moins
sévères).
Résultats Globalement, 264 femmes et 94 hommes ont eu une
fracture initiale par traumatisme violent et 3211 femmes et 346 hommes ont eu
une fracture initiale due à un faible traumatisme. Chez les femmes,
chaque réduction d'une DS de la DMO de la hanche était
associée à une augmentation du risque de fracture par
traumatisme violent (risque relatif multivarié [RR], 1.45; intervalle
de confiance à 95% [IC], 1.23-1.72) et de fracture due à un
traumatisme mineur (RR, 1.49; IC 95%, 1.42-1.57). Les résultats
étaient consistants chez les hommes (RR de fracture par traumatisme
violent, 1.54; IC 95%, 1.20-1.96; RR de fracture par faible traumatisme, 1.69;
IC 95%, 1.49-1.91). Le risque de fracture ultérieure était de
34% (IC 95%, 7%-67%) plus élevé chez les femmes ayant eu des
fractures initiales dues à des traumatismes violents et de 31% (IC 95%,
20%-43%) plus élevé chez les femmes ayant eu une fracture
initiale due à un faible traumatisme, par rapport respectivement aux
femmes n'ayant pas eu de fracture par traumatisme violent ou mineur. Le risque
de fracture ultérieure n'avait pas fait l'objet d'une
modélisation chez les hommes.
Conclusions Similaires aux fractures par traumatisme mineur
n'impliquant pas le rachis, les fractures par traumatisme violent n'impliquant
pas le rachis sont associées à une faible DMO et une
augmentation du risque de fracture ultérieure chez des adultes
âgés. Les fractures par traumatismes violents n'impliquant pas le
rachis devraient être incluses dans des essais en tant que
critères de mesure de l'ostéoporose et dans des études
descriptives.
JAMA.
2007;298(20):2381-2388