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Epidémiologie et traitement des procédures douloureuses chez les nouveau-nés en unité de soins intensifs
Ricardo Carbajal, MD, PhD;
André Rousset, MD;
Claude Danan, MD;
Sarah Coquery, MD;
Paul Nolent, MD;
Sarah Ducrocq, MD;
Carole Saizou, MD;
Alexandre Lapillonne, MD, PhD;
Michèle Granier, MD;
Philippe Durand, MD;
Richard Lenclen, MD;
Anne Coursol, MD;
Philippe Hubert, MD, PhD;
Laure de Saint Blanquat, MD;
Pierre-Yves Boëlle, PhD;
Daniel Annequin, MD;
Patricia Cimerman, RN;
K. J. S. Anand, MBBS, DPhil;
Gérard Bréart, MD, PhD
JAMA. 2008;300(1):60-70
RÉSUMÉ
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Contexte Les stratégies efficaces pour améliorer la prise en charge de la douleur chez les nouveau-nés exigent une compréhension claire de l'épidémiologie et de la gestion de la douleur procédurale.
Objectif Rapporter les données épidémiologiques sur la douleur néonatale recueillies dans région géographiquement définie, basée sur l'observation directe au chevet des nouveau-nés.
Schéma, environnement et patients Entre septembre 2005 et janvier 2006, les données des procédures douloureuses et stressantes et la thérapie analgésique correspondante au cours des 14 premiers jours suivant l'admission ont été recueillies pendant 6 semaines chez 430 nouveau-nés admis dans des centres de soin tertiaires de la région de Paris, France (habitants, 11.3 millions) dans le cadre de létude EPIPPAIN (Epidemiology of Procedural Pain in Neonates).
Principal critère de jugement Nombre de procédures considéré douloureuses ou stressantes par le personnel de santé et la thérapie analgésique correspondante.
Résultats Lâge moyen de la grossesse (écart-type) et du séjour en unité de soins intensifs a été de 33.0 semaines (4.6) et 8.4 jours (4.6), respectivement. Les nouveau-nés ont eu 60 969 premières tentatives de procédures, avec 42 413 (69.6%) procédures douloureuses et 18 556 (30.4%) stressantes ; 11 546 tentatives supplémentaires ont été réalisées durant des procédures dont 10 366 (89.8%) pour des procédures douloureuses et 1180 (10.2%) pour des procédures stressantes. Chaque nouveau-né a eu une médiane de 115 (extrêmes, 4-613) procédures au cours de la période d'étude et de 16 (extrêmes, 0-62) procédures par jour d'hospitalisation. Parmi ces dernières, chaque nouveau-né a eu une médiane de 75 procédures douloureuses (extrêmes, 3-364) au cours de la période d'étude et de 10 (extrêmes, 0-51) procédures douloureuses par jour d'hospitalisation. Parmi les 42 413 procédures douloureuses, 2.1% ont été réalisées sous thérapie pharmacologique; 18.2% sous intervention non pharmacologique, 20.8% avec un traitement pharmacologique, non pharmacologique, ou les deux ; 79.2% sans analgésie spécifique, et 34.2% ont été exécutés alors que le nouveau-né recevait des perfusions analgésiques ou anesthésiques concourantes pour d'autres raisons. La prématurité, le type de procédure, la présence parentale, la chirurgie, la journée, et le jour de la procédure après le premier jour de l'admission étaient associés à une utilisation plus importante d'une analgésie pré-procédurale spécifique, alors que la ventilation assistée, la ventilation non invasive et l'administration dune analgésie concourante non spécifique étaient associées à une moindre utilisation d'une analgésie pré-procédurale spécifique.
Conclusion Lors des soins intensifs néonatals dans la région de Paris, un grand nombre de procédures douloureuses et stressantes sont réalisées dont la majorité nest pas accompagnée d'analgésie.
ARTICLE EN RAPPORT
Cette semaine dans le JAMA français
JAMA. 2008;300:9.
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