Contexte Les études et les méta-analyses contrôlées et randomisées ont montré que la circoncision masculine réduit le risque de contracter une infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) lors des rapports hétérosexuels. On sait moins de choses sur la protection contre l'infection par le VIH chez les hommes circoncis ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (MSM).
Objectifs Revoir quantitativement la puissance de l'association entre circoncision et infection par le VIH et les autres infections sexuellement transmises (MST) dans les études d'observation chez des MSM.
Sources des données Recherche approfondie des bases de données, dont MEDLINE, EMBASE, ERIC, Sociofile, PsycINFO, Web of Science, et Google Scholar, et correspondance avec des chercheurs, pour trouver les articles publiés, des rapports de conférence, et des rapports non publiés jusqu’à février 2008.
Sélection des études Parmi 18 études ayant quantitativement examiné l'association entre circoncision masculine et VIH/MST chez des MSM, 15 (83%) ont répondu aux critères de sélection de la méta-analyse.
Extraction des données Une abstraction indépendante a été menée par des paires de relecteurs employant un formulaire normalisé d'abstraction. La qualité des études était évaluée à l’aide de l’échelle Newcastle Ottawa.
Synthèse des données Au total, 53 567 participants MSM (52% circoncis) ont été inclus dans la méta-analyse. Le risque d'être séropositif n’était pas significativement inférieur chez les MSM circoncis que non circoncis (rapport de cotes, 0.86 ; intervalle de confiance à 95%, 0.65-1.13 ; nombre d'effet taille indépendant [k] =15). Une qualité plus élevée d'étude était associée à une diminution du risque d'infection par le VIH chez les MSM circoncis (β, –0.415 ; P=0.01). Chez les MSM principalement engagés dans des rapports anaux, l'association entre circoncision masculine et VIH était protectrice mais pas statistiquement significative (rapport de cotes, 0.71 ; intervalle de confiance à 95%, 0.23-2.22 ; k=4). La circoncision masculine a montré une association protectrice avec le VIH dans les études sur des MSM conduites avant l'introduction de la thérapie antirétrovirale hautement active (rapport de cotes, 0.47 ; intervalle de confiance à 95%, 0.32-0.69 ; k=3). Ni l'association entre circoncision masculine et tout autre MST (rapport de cotes, 1.02 ; intervalle de confiance à 95%, 0.83-1.26 ; k=8), ni ses rapports avec la qualité de l’étude n’étaient statistiquement significatifs (β, 0.265 ; P=0.47).
Conclusions Les analyses regroupées des études d'observation disponibles sur les MSM n’ont pas montré de preuve suffisante que la circoncision masculine protège contre l'infection par le VIH ou tout autre MST. Cependant, un effet protecteur comparable de la circoncision masculine dans les études chez des MSM entreprises avant l'ère de la thérapie antirétrovirale hautement active, comme dans les études masculines récentes de circoncision chez des hommes africains hétérosexuels, soutient une étude complémentaire sur la circoncision masculine dans la prévention du VIH chez les MSM.
