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PAGES DU PRATICIEN
Dysfonctionnement hypothalamo-hypophysaire à la suite d'une lésion traumatique cérébrale et d'une hémorragie anévrismale sous-arachnoidienneUne revue systématique
Harald Jörn Schneider, MD;
Ilonka Kreitschmann-Andermahr, MD;
Ezio Ghigo, MD;
Günter Karl Stalla, MD;
Amar Agha, MD
RÉSUMÉ
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Contexte Un dysfonctionnement neuroendocrinien à la suite
d'une lésion traumatique cérébrale et d'une
hémorragie sous-arachnoïdienne anévrismale peut survenir
avec une prévalence beaucoup plus élevée que ce que l'on
pensait auparavant. Cette séquelle peut être grave mais reste une
complication traitable des lésions cérébrales.
Objectif Revoir les travaux de recherche sur le dysfonctionnement
hypothalamo-hypophysaire en tant que conséquence insuffisamment
diagnostiquée des lésions traumatiques cérébrales
et des hémorragies sous-arachnoïdiennes, l'histoire naturelle de
cette complication et les implications possibles cliniques et de santé
publique de l'hypopituitarisme post-traumatique.
Recueil des preuves La base de données MEDLINE a
été étudiée à la recherche d'articles
publiés entre 2000 et 2007 à l'aide d'une combinaison des mots
suivants : traumatic braininjury ou subarachnoid hemorrhage avec pituitary,
hypopituitarism, growth hormone deficiency, hypogonadism, hypocortisolism,
hypothyroidism, ou diabetes insipidus. Une liste des bibliographies des
articles identifiés par cette stratégie de recherche a aussi
été étudiée. Tous les articles rapportant des
données originales sur les séquelles endocriniennes après
lésion traumatique cérébrale ou hémorragie
sous-arachnoïdienne cérébrale dans les journaux à
comité de lecture centrés sur la prévalence, la
pathogénèse, les facteurs de risques, les séquelles et
l'évolution clinique ont été sélectionnés.
Nous avons regroupé les données et calculé les taux de
prévalence et les intervalles de confiance à 95% (IC).
Résultats Nous avons trouvé 19 études incluant
1137 patients. Les prévalences regroupées d'hypopituitarisme
dans la phase chronique après lésion traumatique
cérébrale et hémorragie anévrismale
sous-arachnoïdienne ont été respectivement de 27.5%
(intervalle de confiance à 95% [CI], 22.8%-28.9%) et 47% (IC 95%,
37.4%-56.8%). La prévalence globale d'hypopituitarisme était
plus élevée chez les patients ayant une lésion
traumatique cérébrale sévère par rapport à
ceux ayant une atteinte légère ou modérée. Les
anomalies neuroendocriniennes précoces ont été
transitoires chez certains patients, tandis que, moins fréquemment, un
hypopituitarisme évoluait avec le temps chez les autres. Les patients
ayant un hypopituitarisme post-traumatique montraient une altération de
la qualité de la vie et des troubles du profil métabolique.
Conclusion L'hypopituitarisme est une complication fréquente
à la fois des lésions cérébrales traumatiques et
des hémorragies sous-arachnoïdiennes anévrismales et peut
contribuer à la morbidité et à une mauvaise
récupération après lésion
cérébrale.
JAMA.
2007;298(12):1429-1438
Les lésions traumatiques cérébrales (LTC)
constituent un problème majeur de santé publique avec une
incidence globale de 235 pour 100 000 personnes par an1 et environ 80
personnes pour 100 000 sont hospitalisées pour LTC aux Etats-Unis
chaque
année.2
Les lésions traumatiques cérébrales sont la cause
principale de décès et de handicap chez les jeunes
adultes.3 Les
hémorragies sous-arachnoïdiennes anévrismales (HSA)
surviennent chez 6 à 10 personnes pour 100 000 chaque
année.4
Les LTC et les HSA laissent de nombreux survivants porteurs de
séquelles physiques et psychologiques significatives à la suite
du
traumatisme.5,6
L'hypopituitarisme secondaire à une LTC a été
rapporté pour la première fois en
1918,7
seulement 4 ans après la description initiale de l'hypopituitarisme.
Toutefois, au cours des décennies ultérieures, les LTC ont
été considérées comme étant une cause rare
d'hypopituitarisme. En 2000, une revue rapportait 367 cas d'hypopituitarisme
post-traumatique.8
Les HSA ont été considérées comme une cause encore
plus rare d'hypopituitarisme presqu'aucune donnée n'étant
publiée jusqu'à récemment.
Au cours des dernières années, toutefois, un certain nombre
d'études systématiques ont montré que l'hypopituitarisme
était une complication fréquente à la fois des LTC et des
HSA.
10-29
Ceci ajoute une nouvelle et importante dimension à la
compréhension actuelle de ces pathologies et soulève des
questions sur le besoin d'un dépistage pituitaire chez ces patients.
Les signes et symptômes d'hypopituitarisme peuvent être
subtils30 et
se confondre avec les séquelles neurologiques et psychiatriques des
traumatismes de la tête et des HSA
(TABLEAU 1). Ceci peut
expliquer pourquoi le diagnostic d'hypopituitarisme est souvent manqué
ou retardé à la suite de ces atteintes—avec des
conséquences pouvant être graves et menaçant parfois le
pronostic vital des patients affectés. Cet article passe en revue la
recherche sur le dysfonctionnement hypothalamopituitaire comme consé-
quence insuffisamment diagnostiqué des LTC et des HSA, l'histoire
naturelle de cette complication et les implications potentielles cliniques et
de santé publique de l'hypopituitarisme post-traumatique.
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Tableau 1.. Conséquences cliniques des déficits en hormone
pituitaires
Abréviations: FSH, follicle-stimulating hormone; LH, luteinizing
hormone.
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RECUEIL DES PREUVES
Nous avons cherché dans la base de données MEDLINE les
articles publiés entre 2000 et 2007. Nous avons utilise l'association
des mots suivants traumatic brain injury ou subarachnoid hemorrhage avec celle
de pituitary, hypopituitarism, growth hormone deficiency, hypogonadism,
hypocortisolism, hypothyroidism, ou diabetes insipidus. De plus, nous avons
cherché les listes bibliographiques d'articles identifiés par
cette stratégie de recherche. Nous avons LTC et HSA anévrismale
en prenant en compte la prévalence, la pathogénèse, les
facteurs de risque, les résultats et l'évolution clinique
(FIGURE). En raison des
modifications fonctionnelles et adaptatives endocriniennes de la phase
aiguë qui interfèrent avec l'évaluation de la fonction
pituitaire, nous n'avons pas sélectionné les articles rapportant
exclusivement les observations endocriniennes de la phase aiguë.
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Figure.. Distribution des études
LTC indique lésion traumatique cérébrale; HSA,
hémorragie sous-arachnoïdienne.
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Nous avons regroupé les données en ajoutant les nombres
absolus des patients inclus dans les études sélectionnées
et les patients ayant un hypopituitarisme (si disponible) et les
déficiences de chaque axe hypophysaire. Nous avons calculé les
pourcentages d'hypopituitarisme avec des intervalles de confiance à 95%
(IC) dans chaque étude simple et dans les données
regroupées. Nous avons utilisé la version 13 de SPSS (SPSS Inc,
Chicago, Illinois) pour calculer les IC 95%.
Les rapports de cas ont été seulement cités si aucune
autre donnée n'était disponible. Les revues d'articles ont
été citées pour donner une information contextuelle plus
générale sur le sujet.
SYNTHESE DES PREUVES
Nous avons trouvé 19 études cliniques sur la fonction
pituitaire après LTC ou HAS, incluant un total de 1137
patients.10-29
Parmi ceux-ci, 2 études avec 74 patients
pédiatriques,24,25
tandis que les autres 17 études portaient sur les populations adultes.
Dans certaines études, les patients ont été
évalués plus d'une fois à différents temps tandis
que dans d'autres publications, les données à la fois sur les
LTC et le HAS ont été rapportées. Pour des raisons de
clarté, nous avons pris en compte les rapports de différentes
publications sur des mêmes populations d'étude (évident
à partir de la publication) comme une seule étude et les
rapports sur les LTC et les HSA dans une seule publication comme deux
études.
La plupart des études étaient transversales alors que 5
études étaient prospectives et longitudinales avec au moins deux
évaluations endocrinienne à des temps spécifiés.
Les TABLEAUX 2 et 3
résument le schéma, la sélection des patients et les
caractéristiques des différentes études. Concernant la
pathogénèse potentielle, nous avons trouvé 6
études systématiques évaluant la pathologie pituitaire
chez 638 personnes ayant une
LTC31-35
et 2 études évaluant la lésion hypothalamique chez 106
personnes avec une LTC et 102 personnes avec
HSA.34,36
La plupart des études pathologiques que nous avons trouvées
avaient été publiées voici plusieurs
décennies.
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Tableau 2.. Etudes évaluant la fréquence de l'hypopituitarisme
après lésion traumatique cérébrale
aIl y avait 1015 patients avec une lésion traumatique
cérébrale et 240 patients lors du suivi.
bEvalué par le score de la Glasgow Coma Scale
après réanimation (sévère: 3-8;
modérée: 9-12; légère: 13-15).
cDéfini par 250 µg.
dFaible dose définie par 1 µg.
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Tableau 3.. Etudes évaluant la fréquence de l'hypopituitarisme
après hémorragie sous-arachnoïdienne anévrismale
aIl y avait 122 patients avec une hémorragie
sous-arachnoidienne et 32 patients lors du suivi.
bEvalué par le score de Hunt et Hess
(sévérité clinique allant de 0 [symptômes] à
5 [coma profond).
cFaible dose définie par 1 µg.
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Prévalence d'un hypopituitarisme antérieur après LTC et HSA
La glande hypophysaire antérieure produit plusieurs hormones
peptidiques qui agissent sur les organs cibles en périphérie:
l'hormone adrénocorticotrope (ACTH), l'hormone stimulatrice de la
thyroïde (TSH), l'hormone lutéinisante (LH), l'hormone
stimulatrice du follicule (FSH), la prolactine, et l'hormone de
croissance(GH). La sécrétion des hormones pituitaires est
contrôlée par des hormones stimulatrices hypothalamiques et des
facteurs inhibiteurs (qui sont libérés dans la circulation
portale de la tige pituitaire) et par un feedback négatif des hormones
périphériques. Un dysfonctionnement pituitaire peut se produire
au niveau de l'hypothalamus, de la tige pituitaire ou au niveau de
l'hypophyse.
A la suite d'une LTC, la prévalence d'un dysfonctionnement
endocrinien dans toutes les études cliniques allait de 15% à 68%
et la prévalence suivant une HSA allait de 37.5% à 55%.
Toutefois, il existait des désaccords importants sur la
fréquence relative des différents axes hypophysaires
antérieurs affectés.
Le TABLEAU 4 résume
les résultats de 13 études incluant 809 patients atteints de LTC
et de 102 patients ayant une HSA anévrismale qui ont été
réalisées au moins 5 mois après la
lésion12,14-23,27-29
(nous avons exclu les études à la phase précoce de la
lésion10,11,13,26
pour éviter l'effet de confusion d'une maladie aiguë critique sur
la fonction neuro-endocrinienne et les études sur les études de
population pédiatrique pour des raisons
d'homogénéité24,25).
Parmi celle-ci, les prévalences groupées d'un hypopituitarisme
antérieur après LTC et HSA anévrismal étaient
respectivement 27.5% (IC 95%, 22.8%-28.9%) et 47% (IC 95% 37.4%-56.8%). La HSA
anévrismale était associée à des fréquences
significativement plus élevées d'hypopituitarisme global, de
déficit en GH et en ACTH que les LTC. Après LTC, les
déficits en LH/FSH et en GH étaient significativement plus
fréquents que le déficit en ACTH, qui était plus
fréquent que les déficits en TSH. A la suite d'une HSA, les
déficits en GH et ACTH étaient plus fréquents que les
déficits en LH/FSH et TSH.
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Tableau 4.. Fréquences de l'hypopituitarisme antérieure chez des adultes
à la phase chronique suivant une lésion traumatique
cérébrale (LTC) ou une hémorragie sous-arachnoidienne
(SAH)a
Abréviations: FSH, follicle-stimulating hormone; LH, luteinizing
hormone; TSH, thyroid-stimulating hormone.
a Défini par au moins 5 mois.
bSignificatif par rapport à la LTC.
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En interprétant ces résultats, toutefois, il est
nécessaire de considérer qu'une valeur de laboratoire
inférieure à un seuil ne reflète pas
nécessairement une altération cliniquement significative de la
fonction pituitaire correspondante. En général, les valeurs
normales endocriniennes sont établies au sein de populations saines,
d'âge moyen et de poids normal. Les patients ayant des pathologies
cérébrales évaluées dans ces études et
inclus dans cette revue clinique, souvent diffèrent de ces
caractéristiques. Des altérations non spécifiques de la
santé de ces patients peuvent aussi avoir une influence sur les taux
hormonaux.
Aussi, idéalement, des groupes témoins sans pathologie
cérébrale appariées sur le sexe, l'âge, l'index de
masse corporelle et la sévérité de l'atteinte, auraient
dû être inclus dans ces études.
Ceci n'a pas été le cas, mais dans 4 études, des
groupes de sujets sains, appariés sur le sexe, l'âge et l'index
de masse corporelle ont été inclus dans l'évaluation d'au
moins certains tests critiques
endocriniens.10,15,17,21
Dans les études de Kelly et al10 et Popovic et
al,17 des
valeurs obtenues dans les groupes témoins ont été
utilisées pour établir des fourchettes de
référence pour les patients étudiés ayant une LTC.
Dans les études de Agha et
al15 et
Schneider et
al,21 il
était en plus indiqué comment les témoins et les patients
avaient des valeurs inférieures au seuil respectif. Pour
l'évaluation de la fonction somatotrope, 0 témoins sur 31 (0%)
et 1 sur 38 (2.6%) n'ont pas répondu aux tests de stimulation
respectifs dans les études d'Agha et
al15 et
Schneider et al, 21 tandis que 18 patients sur 102 (17.6%) et 7 sur 77 (9.2%)
patients avec une TLC n'ont pas répondu à ces mêmes tests.
Ceci indique que des valeurs hormonales anormales sont retrouvées chez
les patients ayant une LTC avec une fréquence beaucoup plus
élevée qu'au sein de la population témoin.
Hypopituitarisme postérieur
La glande hypophysaire postérieure est un organe de stockage des
hormones hypothalamiques, l'ocytocine et l'hormone antidiurétique (ou
vasopressine). A la suite d'une LTC ou d'une HSA, un hypopituitarisme
postérieur se présente sous la forme d'un diabète
insipide (avec une hypernatrémie potentiellement létale si le
patient a une altération de la soif ou un apport liquidien
inadéquat). Dans une étude transversale et prospective
longitudinale de la fonction pituitaire postérieure après LTC,
la prévalence du diabète insipide, diagnostiqué à
l'aide du critère de référence de privation hydrique,
était de 26% en phase
aiguë19
et de 6.9% chez les survivants à long
terme.16
Chez les 40 patients étudiés par Kreitschmann-Andermahr et
al27 durant
au moins 1 année à la suite d'une HSA anévrismale, aucun
patient n'avait de preuve clinique de diabète insipide, tandis
qu'Aimaretti et
al14
rapportaient un diabète insipide—évalué par
diurèse, densité urinaire et natrémie, et
osmolalité plasmatique—chez 2.8% des 32 survivants de la HSA 12
mois après l'événement.
Signification clinique
L'hypopituitarisme non traité est associé à une
morbidité
sévère30,37-39
et une mortalité
prématurée.40,41
Des crises surrénaliennes graves et menaçant le pronostic vital
secondaires à un déficit aigu en hormone
adrénocorticotrope chez les patients ayant une LTC ont
été soulignés dans la
littérature42,43
avec une amélioration considérable avec un traitement de
remplacement
corticoïde.42
Il a été également rapporté une augmentation de la
morbidité neuropsychiatrique chez les patients ayant une TLC avec une
insuffisance en
GH.44 Dans
une large étude récente sur 104 patients ayant une TLC, un
hypopituitarisme post-traumatique était associé de façon
indépendante à une mauvaise qualité de vie (en
particulier pour les scores d'énergie, de sommeil et de mobilité
physique), une composition anormale de l'organisme et une anomalie du profil
métabolique, des altérations aussi observées chez les
patients ayant hypopituitarisme lié à d'autres
étiologies.45
Chez les patients ayant une HSA, les données préliminaires
montrent que les troubles neuro-endocriniens contribuent à une
perturbation de la qualité de vie, à la dépression et aux
troubles du
sommeil.46
Ces observations indiquent qu'un hypopituitarisme après à la
fois une TLC et une HSA est associé à une
récupération médiocre et un plus mauvais pronostic.
En admettant que l'hypopituitarisme semble être une survenue
fréquence dans les suites d'une TLC et d'une HSA, la plupart des cas
sont probablement non reconnus et non traités. Par ailleurs, d'autres
études suggèrent que d'autres causes de lésion
cérébrale dont les accidents vasculaires ischémiques, la
radiothérapie crânienne ou la chirurgie pour tumeurs non
pituitaires, et ceci peut être des facteurs de risque importants mais
incorrectement évalués de dysfonctionnement
hypothalamohypophysaire.47-49
Bien que certains déficits en hormones pituitaires mis en
évidence dans différentes études soient partiels et
puissent être de signification fonctionnelle incertaine chez les
personnes saines, ils peuvent avoir une autre signification chez les patients
ayant une TLC à la fois en phase aiguë et au cours de la
récupération, justifiant ainsi le dépistage des patients
ayant une TLC ou une HSA et qui ont un risque de survenue de cette
complication majeure mais traitable.
Facteurs de risque d'hypopituitarisme post-traumatique
L'échelle de Glasgow Coma Scale (GCS) après
réanimation est la plus largement utilisée pour évaluer
la sévérité d'une lésion cérébrale
en pratique clinique. Elle évalue l'ouverture des yeux, l'expression
orale et les réponses motrices sur une échelle allant de 3
à 15. La sévérité de la lésion
cérébrale est cotée comme étant
sévère (score GCS de 3-8), modérée (9-12), et
légère
(13-15).50
Certaines études inclut des patients ayant tous les grades de
sévérité d'une
TLC,12,14,21,22
tandis que d'autres incluent des patients ayant une TLC modérée
à
sévère15,17
ou seulement
sévère.18,23
Dans certaines études, aucune association entre hypopituitarisme et
sévérité de la TLC n'a été
rapportée,14,15,17,21-23
alors que d'autres ont trouvé un hypopituitarisme plus fréquent
chez les patients ayant une TLC plus
sévère.12,29
Nous avons par ailleurs analysé toutes les études qui incluaient
tous les grades de TLC en phase chronique et rapportaient la prévalence
d'un hypopituitarisme selon le score GCS après
réanimation.12,14,21,22,29
Les prévalences regroupées d'hypopituitarisme avec une TLC
sévère, modérée ou légère
(défini par le GCS) étaient respectivement de 35.3% (IC 95%,
27.3%-44.2%), 10.9% (IC 95%, 5.1%-21.8%), et 16.8% (IC 95%, 10.9%-25.0%).
Aucune association entre hypopituitarisme et résultats de l'imagerie
cérébrale par scanner n'a été trouvée dans
une
étude15
tandis qu'une petite étude a trouvé une association entre
hypopituitarisme et œdème diffus cérébral au CAT
Scan
cérébral.15
Dans une ré-analyse de l'étude de Schneider et
al,21 une
lésion axonale diffuse et une fracture basale crânienne
étaient les facteurs de risque d'hypopituitarisme post-traumatique.
51 Une autre
étude rapportait une augmentation de la pression
intracérébrale comme facteur prédictif hypopituitarisme
post-traumatique.29
Herrmann et
al23 ont
trouvé une association entre la durée du séjour en soins
intensifs et l'hypopituitarisme. Dans une analyse rétrospective, des
anomalies à l'IRM ou au scanner hypophysaire ont été
observées chez 80% des patients ayant une TLC avec hypopituitarisme par
rapport à seulement 29% des patients sans
hypopituitarisme.52
Le diabète insipide n'était pas associé à la
présence d'un hypopituitarisme antérieur mais à un
traumatisme céphalique plus sévère et à la
présence d'oedème cérébral au
scanner.16
Chez les patients ayant une HSA, aucune association entre l'état
clinique à l'admission à l'hôpital mesuré sur
l'échelle de Hunt et Hess (allant d'un méningisme léger
à un
coma),53 la
quantité de sang sur le scanner initial (Fisher CT
score),54 ou
tout autre paramètre clinique connu pour être associé
à un mauvais pronostic après HSA et au risque d'hypopituitarisme
n'a été
trouvée.14,27,28
En résumé, la sévérité clinique d'une
HAS anévrismale n'aide pas à distinguer entre les patients
à haut risque et à faible risque de développer un
hypopituitarisme, mais les patients ayant une TLC sévère ont un
risque plus important d'hypopituitarisme. Toutefois, même les patients
ayant une TLC légère ont encore un risque certes plus mais
substantiel d'hypopituitarisme. Aussi, en général, tous les
patients hospitalisés pour TLC ou HSA doivent être pris en compte
pour évaluation de la fonction endocrinienne. Toutefois, une attention
spéciale doit être accordée aux TLC sévères,
aux fractures de la base du crâne, aux lésions axonales diffuses,
à une augmentation de la pression intracrânienne et à une
prolongation du séjour en soins intensifs.
Evolution clinique de l'hypopituitarisme post-traumatique
Le TABLEAU 5 résume
les résultats des études prospectives analysant la fonction
pituitaire à différents moments suivant une TLC. Dans deux
études, l'évaluation initiale était
réalisée à la phase
aiguë,19,22
tandis que dans les deux autres études, l'évaluation initiale
était effectuée à 3 mois après le
traumatisme.14,21
Toutes les études répétaient l'évaluation 12 mois
après le traumatisme. Dans une étude, la fonction endocrinienne
était évaluée par ailleurs 6 mois après la
TLC.19 Dans
toutes les études, il y avait une tendance à
l'amélioration de la fonction pituitaire avec le temps et certaines des
anomalies précoces étaient transitoires avec une
récupération complète. Inversement, l'hypopituitarisme
évoluait avec le temps chez certains patients et devenait
détectable à la phase aiguë ou plus tard au cours de la
réhabilitation. Dans une étude, une amélioration de la
fonction pituitaire était survenue entre 6 et 12 mois après le
traumatisme.
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Tableau 5.. Etudes prospectives de la fonction hypophysaire antérieure
après lésion traumatique cérébrale
Abréviations: FSH, follicle-stimulating hormone; LH, luteinizing
hormone.
aComparé à la phase aiguë, le nombre de
nouveaux déficits était de 8 et le nombre de
récupérations de 39.
bComparé à la phase de 6 mois, le nombre de
nouveaux déficits était de 0 et le nombre de
récupérations de 6.
cComparé à la phase aiguë, le nombre de
nouveaux déficits était de 27 et le nombre de
récupérations de 30.
dComparé à la phase de 3 mois, le nombre de
nouveaux déficits était de 4 (n = 2 patients avec une fonction
pituitaire normale à 3 mois ont développé une
altération de la fonction pituitaire; tous les déficits d'un
seul axe à 12 mois) et le nombre de récupérations
était de 11.
eComparé à la phase de 3 mois, le nombre de
nouveaux déficits était de 11 (n = 5 patients avec une fonction
pituitaire normale à 3 mois ont développé une
altération de la fonction pituitaire; tous les déficits d'un
seul axe à 12 mois) et le nombre de récupérations
était de 27.
fComparé à la phase aiguë et à la
phase de 3 mois, le nombre de nouveaux déficits sur la fonction d'un
seul axe hormonal était de 50 et le nombre de
récupérations était de 113.
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De nouveaux déficits ont été observes entre 0 et 6
mois, mais aucun déficit n'est survenu par la
suite.19
Dans d'autres études de nouveaux déficits ne sont survenus que
rarement (5%) après 3 mois et ces déficits ont portés
seulement sur un seul axe. Seule une étude a évalué la
fonction pituitaire 3 et 12 mois après la HSA. Le taux de
dysfonctionnement pituitaire a aussi diminué de 47% à 38%
à 1
an.14
Aucun nouveau déficit n'est survenu chez les patients ayant une
fonction pituitaire normale après HSA.
Mécanisme des lésions
Le fait qu'un dysfonctionnement neuroendocrinien cérébral
induit par la lésion ait attiré peut d'attention pendant tant de
décennies est, rétrospectivement, surprenant car de grandes
études neuropathologiques, incluant au total 638 cas ont établi
une fréquence élevée trouble hypothalamo-hypophysaire
allant de 26.4% à 86% chez les patients décédés
à la suite d'une
TLC.31-35,55
Les résultats de l'autopsie ont montré différents types
de lésions allant de lésions de la capsule hypophysaire (la
forme la plus fréquente de lésion pituitaire après TLC,
survenant dans 23.3%-59% dans cas) aux lésions des lobes
antérieure et postérieurs et de la tige pituitaire sous la forme
d'hémorragie, de nécrose et de fibrose.
Harper et
al35 ont
observé des infarctus pituitaires chez 38 patients consécutifs
sur 100 décédés à la suite de lésions
cérébrales non missiles. Dans cette investigation, tous les
patients ayant des infarctus pituitaires de grande taille ou de taille moyenne
avaient une augmentation de la pression intracrânienne à un
moment ou un autre. L'interruption de l'apport sanguine portal
hypothalamo-hypophysaire (en raison de l'augmentation de la pression
intracrânienne) a été considérée comme
étant un mécanisme possible d'infarctus du lobe
antérieur.31,35
Une autre étude 55 a confirmé qu'un infarctus aigu
était la cause sous-jacente adréno-hypophysaire chez les
patients ayant une TLC qui ne décédaient pas
instantanément après le traumatisme. Chez 13 patients sur 30
ayant des échantillons pituitaires qui avaient survécu à
une TLC entre 3 heures et 7 jours, des infarctus aigus de taille varié
(jusqu'à la nécrose subtotale du lobe antérieur) ont
été notés, tandis qu'aucun infarctus n'a
été observé dans les glandes hypophysaires des patients
décédés immédiatement (n=12). Aucune investigation
systématique neuro-pathologique de la glande pituitaire après
HSA anévrismale n'a été menée, mais des
hémorragies de l'hypophyse ont été décrites dans
un rapport de
cas.56
Dans une autre série de cas, des lésions hypothalamiques ont
été observées34 chez 45 des 106 cas (42%) consistant en
hémorragie (68.9%), nécrose (57.8%), ou association des deux
(n=12; 26.7%). Une association de lésions hypothalamiques après
TLC avec choc temporo-pariétal et fractures de la fosse moyenne a
été observée dans cette étude. Cette connexion
entre fracture de la fosse moyenne et nécrose hypophysaire
antérieure a été note dans une autre
étude.57
Dans la seule étude neuropathologique systématique portent
spécifiquement sur des lésions hypothalamiques au cours d'une
HSA, une nécrose ischémique, des macro- et
microhémorragies de l'hypothalamus ont été
observées chez 68% patients sur
102.36
Dans le cas d'anévrismes proches de la ligne médiane, des
lésions bilatérales hypothalamiques ont été
souvent observées. Des microhémorragies hypothalamiques ont
été décrites dans cette
étude36
comme étant "remarquablement sélectives dans leur
localisation et de façon surprenante localisées aux noyaux
para-ventriculaires et supraoptiques, rendant souvent ces noyaux
proéminents à l'œil nu." Une des explications
possibles de ces hémorragies sélectives est qu'une obstruction
temporaire du drainage veineux au sein de ces noyaux particulièrement
vascularisés peut se voir en raison de l'augmentation de la pression de
la citerne chiasmatique après l'hémorragie. D'autres
mécanismes possibles pour les lésions hypothalamiques suivant
une HSA anévrismale incluent une lésion directe des fines
artères hypothalamiques perforantes dans l'espace
sous-arachnoïdien sous l'effet de l'hémorragie, une
vasoconstriction suivant une lésion ischémique et la
présence de sang sous-arachnoïdien forçant les gaines des
artères perforantes suivie d'une rupture dans le parenchyme
cérébral.36
En résumé, des grandes séries neuropathologiques ont
montré des lésions pituitaires de même que des
lésions hypothalamiques après TLC. Dans deux études, une
association entre fractures de la fosse crânienne moyenne et ces
lésions a été observée. Les preuves
neuropathologiques plus rares sur le système hypothalamo-pituitaire
après HSA soulignent le degré important de lésions
hypothalamiques chez les patients ayant une HSA.
CONTROVERSES
Diagnostic de l'hypopituitarisme
Comme il a déjà été mentionné, il existe
une large variation des fréquences des déficits hormonaux
rapportés. La fiabilité des outils méthodologiques
utilises pour évaluer la fonction pituitaire peut être un
important facteur à cet égard. En général,
l'évaluation des axes de la GH et de l'ACTH demandent des tests de
stimulation dynamique pour séparer distinctement les réponses
déficientes et des seuils appropriés devraient être
définis en prenant en compte les influences confondantes des tests
utilisés, des tests de laboratoire, l'âge, l'indice de masse
corporelle et le sexe (revus dans cette étude par Schneider et
al30). En
conséquence, les différences de fréquences
rapportées peuvent être dues à des critères
diagnostiques plus stricts appliqués par certains chercheurs mais pas
par d'autres.
Le test de tolérance à l'insuline évalue
l'intégrité à la fois de la fonction hypothalamique et
hypophysaire par comparaison à beaucoup d'autres tests et a
été considéré comme le critère de
référence pou l'évaluation de la GH et des axes
surrénaliens. Toutefois, il ne peut être réalisé
chez des patients ayant une maladie cardio-vasculaire sévère et
des crises épileptiques sévères, limitant son utilisation
chez les patients ayant une TLC ou une HSA. Le test de tolérance
à l'insuline a été utilisé par certains
auteurs10,15,26,27
sans effet indésirable, mais d'autres auteurs ont utilisé
d'autres tests (Tableau 2).
Différents niveaux de seuils utilisés pour ces tests et
différents tests hormonaux peuvent avoir eu une importante influence
sur la fréquence des patients définie comme étant
hormono-déficients.58
Par ailleurs, certains auteurs ont utilisé 2 tests dynamiques pour
confirmer les anomalies de la fonction
pituitaire15
tandis que dans d'autre cas un seul test était
utilisé.59
En conséquence, la solidité des méthodes utilisées
pour diagnostiquer un hypopituitarisme varie entre les études.
De plus, des biais de publication et des biais de sélection des
patientscertaines études rapportant des fréquences plus
élevées d'hypopituitarisme ayant plus de probabilité
d'être publiées—ne peuvent pas être
complètement éliminés. Toutefois, ceci semble improbable
car ces études rapportant des fréquences plus faibles ont
été publiées dans des journaux extrêmement
cités. De plus, le fait qu'un hypopituitarisme ait été
trouvé plus souvent chez des patients avec lésions
cérébrales que chez les témoins et le fait que les
patients ayant un hypopituitarisme post-traumatique montrent les mêmes
atteintes que les patients ayant d'autres formes d'hypopituitarisme souligne
l'importance du problème.
Remplacement hormonal
Les patients ayant un hypopituitarisme ont besoin d'un remplacement de
l'hormone déficiente comme traitement de référence. Un
remplacement adéquat hormonal peut, en général, inverser
les symptômes d'hypopituitarisme et normaliser les risques
associés à
celuici.30
Chez les patients ayant une lésion cérébrale, toutefois,
les lésions de l'hypophyse peuvent être subtiles et parfois
seulement être seulement des troubles endocriniens limites. Par
ailleurs, ces patients ont souvent des multiples autres séquelles du
traumatisme comme une dépression, des déficits
neuropsychologiques ou des modifications de la personnalité dues aux
psycho-syndrome organique. Aussi, il n'est pas clair de savoir si ces patients
bénéficient d'un traitement hormonal de remplacement de la
même façon que les patients ayant des causes classiques
d'hypopituitarisme. En raison des conséquences sérieuses
possibles des dysfonctionnements corticotrophique, thyrotrophique ou de
l'hypophyse postérieure, il est important de traiter de façon
adéquate ces patients si des preuves convaincantes biochimiques et
cliniques de ces déficits sont présentes. Un déficit en
hormone gonadotrope est souvent transitoire en phase précoce
après lésion
cérébrale.14,15,21,22
A ce jour, il n'y a pas de preuve nette en faveur d'un remplacement des h
hormones sexuelles en phase aiguë d'une TLC ou d'une HSA. Bien que, si un
hypogonadisme persiste en phase chronique, un traitement de remplacement des
hormones sexuelles doit être envisagé comme dans toutes autres
étiologies d'hypopituitarisme.
Toutefois, des études prospectives, randomisées sont
nécessaires d'évaluer les effets du remplacement de ces hormones
dans le cas d'anomalies endocriniennes subtiles, de modifications
endocriniennes transitoires et lorsque les signes cliniques de déficit
ne sont pas clairs.
Le traitement de remplacement par GH est indiqué chez les adultes
ayant une déficience sévère en hormone de
croissance60
et ses effets salutaires sont bien
documentés.60
En présence de preuves biochimiques et cliniques de persistance de
déficit sévère en GH et d'autres déficits en
hormones hypophysaires, une substitution en GH doit être
envisagée chez les patients ayant une TLC ou une HSA. Cependant
d'autres études évaluant le bénéfice de
substitution en GH, en particulier sur la récupération, la
réhabilitation, la composition de l'organisme et la fonction
neuropsychiatrique dans ce groupe de patients sont nécessaires.
CONCLUSION ET CONSIDERATiONS PRATIQUES
Implications de santé publique
Compte tenu du grand nombre de personnes qui ont une LTC ou une HSA chaque
année, un hypopituitarisme post-traumatique est d'une importance
majeure en termes de santé publique. En sa basant sur l'incidence des
patients hospitalisés pour LTC ou HSA rapportés dans la
littérature et les fréquences de l'hypopituitarisme chez ces
patients, nous avons précédemment estimé l'incidence de
l'hypopituitarisme causé par ces troubles à plus de 30 patients
pour 100000 population par
an.30 Ceci
dépasse de loin toutes les autres causes bien reconnues
d'hypopituitarisme.62
En raison des limites précédemment mentionnées des
études et d'un biais potentiel de sélection, ceci n'est qu'une
estimation approximative et doit être pris avec prudence. Toutefois, il
est clair qu'un large nombre de patients ayant un hypopituitarisme
après LTC ou HSA reste non diagnostiqué et non
traité.
En conséquence, des programmes de dépistage
intégrés de l'hypopituitarisme post-traumatique doivent
être développés et incorporés dans les soins
cliniques de référence pour le patient ayant une lésion
cérébrale aiguë due à un traumatisme ou une HSA. Une
collaboration étroite entre la neurochirurgie, l'endocrinologie, la
médecine rééducative, et d'autres disciplines
intéressées est essentielle pour s'assurer d'une distribution
optimale des soins.
Dépistage de l'hypopituitarisme dû à une TLC ou une HSA
Un dysfonctionnement pituitaire post-traumatique précoce peut
être transitoire dans de nombreux cas et inversement, un
hypopituitarisme peut évoluer sur plusieurs semaines ou mois
après la
lésion.14,19,21,22
En conséquence, une évaluation périodique la
première année suivant le traumatisme peut être
nécessaire.
En phase aiguë d'une lésion cérébrale, le
diagnostic d'insuffisance surrénalienne ne doit pas être
oublié car il peut être potentiellement
létal.42,43
Les patients doivent être dépistés à la recherche
de signes et symptômes d'hypocortisolisme avec hyponatrémie,
hypotension, et hypoglycémie. En raison de l'évaluation
dynamique de la réserve hormonale adrénocorticotropique qui
n'est pas pratique dans les conditions d'une maladie aiguë, nous
suggérons que les concentrations matinales du cortisol sérique
soient faites au cours des premiers jours suivant le traumatisme ou une
HSA.43 La
définition d'un seuil de cortisol qui aidera au diagnostic
d'insuffisance surrénalienne lors d'une maladie aiguë est
difficile car les valeurs totales du cortisol sérique dans ces
conditions sont influencées par plusieurs facteurs dont le degré
de sévérité de la maladie sous-jacente, le sepsis et les
traitements. Les taux sériques de CBG (cortisol-binding globulin)
peuvent être réduits dans des états cataboliques
résultant en un cortisol total disproportionnellement bas
comparé au cortisol libre (biologiquement actif) (les tests biologiques
qui ne mesurent que le cortisol total comme cortisol libre sont techniquement
difficiles, demandent du temps et sont onéreux). Compte tenu de ces
facteurs de confusion, le taux matinal de cortisol en phase aiguë
inférieur à 7.2 µg/dl (200 nmol/l) peut suggérer une
insuffisance surrénalienne chez des patients ayant une maladie
aiguë avec TLC ou HSA, et un remplacement avec corticoïdes doit
être institué.20 Toutefois, des valeurs entre 7.2 et 18 µg/dl
(200-500 nmol/l) en présence de traits suggestifs d'une insuffisance
surrénalienne, comme une hyponatrémie, une hypoglycémie,
une hypotension, ou une récupération lente peuvent encore
être inappropriées et un essai de corticoïdes doit
être envisagé.
L'évaluation de la GH, des hormones sexuelles et de l'axe
thyroïdien n'est pas nécessaire en phase aiguë car il n'y a
actuellement pas de preuves qu'un traitement en phase aiguë avec ces
hormones améliore le résultat. Entre 3 et 6 mois après la
lésion, tous les patients devraient subir un dépistage soigneux
pour rechercher des signes cliniques d'hypopituitarisme. Une attention
particulière doit être accordée à une perte
secondaire des cheveux, une nouvelle oligo-ménorrhée ou une
aménorrhée, une altération de la fonction sexuelle, des
modifications de poids, une polydipsie, aux signes précédemment
cités d'hypocorticalisme, et à une mauvaise
récupération. Si un de ces signes est présent, une
évaluation pituitaire doit être faite. Les séquelles de la
lésion cérébrale pouvant masquer les signes
d'hypopituitarisme, le seuil d'évaluation endocrinienne doit être
bas et dans certains cas incertains, une évaluation endocrinienne doit
être réalisée au moins une fois. Chez les patients ayant
une fracture de la base du crâne, des lésions axonales diffuses,
une augmentation de la pression intracrânienne ou une prolongation du
séjour en unités de soins intensifs, une évaluation
pituitaire doit être considérée. Si un hypopituitarisme
est détecté, un traitement hormonal doit être donné
si approprié. Chez les patients ayant un hypopituitarisme
antérieur documenté à 3 et 6 mois après la
lésion, une répétition de l'évaluation de
l'hypophyse antérieure à 1 an peut être envisagée
si les paramètres cliniques ou biochimiques soulèvent la
possibilité d'un retard de la récupération.
En conclusion, un hypopituitarisme est une complication fréquente,
potentiellement sévère mais traitable de la TLC ou d'une HSA.
Une augmentation des niveaux de connaissance chez les médecins de
toutes disciplines impliquées dans le soin des patients ayant une TLC
ou une HSA est nécessaire pour identifier les cas touchés et
pour fournir un traitement hormonal approprié à temps, qui a le
potentiel d'améliorer la récupération, la
réhabilitation et la qualité de vie de ces patients.
Informations sur les auteurs
Correspondance: Harald Jörn Schneider, MD, Neuroendocrinology
Group, Max Planck Institute of Psychiatry, Kraepelinstrasse 10, 80804 Munich,
Germany
(schneider{at}mpipsykl.mpg.de).
Rédacteur en chef de la section Revue Clinique: Michael S. Lauer,
MD. Nous encourageons les auteurs à soumettre des articles en vue de
publication sous la forme de revue clinique. Prière de contacter
Michael S. Lauer, MD, à
michael.lauer{at}jama-archives.org.
Contributions des auteurs: Les Drs Schneider et
Kreitschmann-Andermahr ont eu un accès complet à toutes les
données de l'étude et acceptent la responsabilité de
l'intégrité des données et de la précision de
l'analyse des données. Les Drs Schneider et Kreitschmann-Andermahr ont
contribué de façon égale comme co-auteurs principaux.
Conception et schéma de l'étude: Schneider,
Kreitschmann-Andermahr, Ghigo, Stalla, Agha. Recueil des données:
Schneider, Kreitschmann-Andermahr, Agha.
Analyse et interprétation des données: Schneider,
Kreitschmann-Andermahr, Agha.
Rédaction du manuscrit: Schneider, Kreitschmann-Andermahr,
Agha.
Revue critique du manuscrit: Kreitschmann-Andermahr, Ghigo,
Stalla, Agha.
Analyse statistique: Schneider.
Aide administrative, technique ou matérielle: Schneider,
Agha.
Supervision de l'étude: Ghigo, Stalla, Agha.
Liens financiers: Le Dr Schneider a déclaré avoir
reçu des honoraires d'orateurs et des voyages payés de Pfizer,
eu des voyages payés par Lilly, Novo Nordisk, et Serono. Le Dr
Kreitschmann-Andermahr a rapporté avoir reçu des honoraires
d'orateurs, eu des voyages payés et des bourses de recherche de Pfizer
et NovoNordisk de même que des voyages payés par Ipsen et
Novartis, et d'être membre du bureau allemand KIMS. Le Dr Ghigo a
déclaré avoir reçu des honoraires d'orateurs et/ou de
consultant de Pfizer, Serono, Eli Lilly, Novartis, et d'Ipsen. Le Dr Stalla a
délaré avoir reçu des honoraires d'orateurs et/ou des
consultants de Pfizer, Novartis, Novo Nordisk, et d'Ispen, eu des voyages
payés de Pfizer, et des bourses de recherche de Eli-Lilly, Pfizer,
Novartis, Novo Nordisk, et Ipsen. Le Dr Agha a déclaré avoir
reçu des bourses de recherche éducationnelle de Pfizer Endocrine
Care et Novo Nordisk Pharmaceuticals.
Autres contributions: Alexander Yassouridis, PhD, a fourni des
conseils et réalisé des calculs statistiques. Eva Maria Poll a
apporté son aide éditoriale pour préparer le manuscrit.
Le Dr Yassouridis et Ms Poll n'ont pas été
rémunérés pour leur aide.
Affiliations des auteurs: Clinical Neuroendocrinology Group, Max
Planck Institute of Psychiatry, Munich, Germany; Department of Neurosurgery,
RWTH Aachen University, Aachen, Germany; Division of Endocrinology and
Metabolism, Department of Internal Medicine, University of Turin, Turin,
Italy; and Division of Endocrinology, Beaumont Hospital and the RCSI Medical
School, Dublin, Ireland.
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-740.
PUBMED
ARTICLE EN RAPPORT
Cette semaine dans le JAMA
JAMA. 2007;298:1367.
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