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  Vol. 298 No. 15, 17 octobre 2007 TABLE OF CONTENTS
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Candido Portinari (1903-1962)

Jean Gavaudan, MD

Parmi les peintres majeurs du XXème siècle, on pense toujours aux cubistes, expressionnistes et autres -istes qui ont fait le bonheur des amateurs d'art éclairé et des galéristes, comme celui des commissaires-priseurs sous les marteaux desquels défilaient des millions de francs, de dollars ou d'euros.


Figure 1
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Si l'on ne peut, dans notre monde actuel, dénier une valeur marchande à l'art (et tant mieux pour l'artiste, car le passé nous a trop montré que certains artistes accédaient à la renommée qu'à titre posthume), certains peintres ont dû la leur, non seulement à la valeur de leur art, mais aussi à la cause qu'ils défendaient.

Parmi ceux-ci, Candido Portinari, peintre brésilien, a eu la grande joie de voir son oeuvre reconnue de son vivant (bien que celui-ci fût trop bref) et d'avoir servi l'humanité.

Peintre brésilien dans le courant du néo-réalisme, comme de nombreux peintres sudaméricains, Candido Portinari a couché sur la toile les expériences de son univers poétique, l'expression de ses rêveries, le retour vers l'enfance. Il l'a exprimé avec des couleurs fondamentales. Tout en nuances, Portinari empruntait ses thèmes au folklore brésilien, avec une retenue des couleurs, où dominaient le brun-vert et le bleu-gris, contrastant avec le débridé de son graphisme.

Mais au centre de son œuvre, il a placé avant tout l'être humain et a tiré son inspiration de son engagement politique. Auteur de 4500 à 6000 œuvres et de plus de 25 000 documents, il est surtout célèbre pour ses fresques Guerre et paix, actuellement au siège de l'ONU à New York.

Cette peinture couvre deux étages et éclate aux yeux des délégués qui montent par les escaliers ou empruntent l'ascenseur pour se rendre dans la salle de l'Assemblée Générale. Ils sont alors confrontés à « La Guerre ». Lorsqu'ils sortent des salles de sessions restreintes, comme le Conseil économique et social ou le Conseil de Tutelle, ils découvrent une autre fresque murale, intitulée « La Paix ».

La reconnaissance d'un artiste de cette envergure, dès les années 1940, est celle d'un engagement social, représentant le peuple brésilien, ses luttes, ses souffrances, ses espoirs. C'est aussi la reconnaissance des objectifs de l'humanité, objectifs combien de fois ignorés, bafoués ou reniés, même de nos jours, des plus petites nations aux plus puissantes. Initialement, l'œuvre lui avait été commandée par le gouvernement brésilien pour: « préserver les générations futures du fléau de la guerre. »

On sait ce qu'il advint de cette pieuse demande.

Les deux peintures mesurent chacune 14 mètres sur 10 mètres et sont peintes à l'huile sur du contreplaqué de marine.

En 1957, le gouvernement brésilien les offraient aux Nations-Unies et le 6 mai 1974, l'Union Postale universelle rendait hommage au peintre en émettant un timbre premier jour représentant un détail de « La Paix ».

Enfin, le président brésilien remettait au Pape actuel, Benoît XVI, trois livres contenant les œuvres complètes de Candido Portinari.

Voltaire aurait sans nul doute apprécié ce prénom pour un peintre au réalisme poétique si prononcé dont le jugement sur son époque fut si critique et si vrai.







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