Ce message apparaît peut-être en raison d'une inadaptation de votre moteur de recherché aux références internet requises. Comprenez la raison de l'apparition de ce message et ce que vous pouvez faire pour mieux connaître le site.


Recherche avancée

Institution: STANFORD Univ Med Center  | Mon compte | s'inscrire


  Vol. 298 No. 21, 5 décembre 2007 TABLE OF CONTENTS
  Couverture
 Cet Article
 •PDF
 •Sauvegarder dans Citation Manager
 •Permissions
 Contenu en rapport
 •Articles similaires dans ce journal

Bernardo Strozzi (1581-1644)

Jean Gavaudan, MD

Bernardo Strozzi est né à Gênes bien qu'il soit considéré comme l'un des peintres majeurs de l'école vénitienne. Cette renommée, il la doit d'abord à son talent personnel, bien que fortement influencé par Rubens et Van Dyck, (ils avaient tous deux séjourné à Gênes), mais aussi au Caravage, dont la marque est manifeste dans son oeuvre. Malgré l'apport puissant de ces aînés, Strozzi a su développer son propre style, plus léger, plus aérien et plus lumineux que les maîtres l'ayant influencé. L'évolution de sa peinture s'explique par sa migration de Gênes à Venise où la mode picturale était plus portée vers le soleil, la lumière et la légèreté que vers l'école flamande.


Figure 1
Voir une version plus large (146K):
[dans cette fenêtre]
[dans une nouvelle fenêtre]  
C. Monteverdi, 1640.


Pourquoi a-t-il quitté Gênes alors que l'école génoise de peinture était extrêmement influente à l'époque de Strozzi ? Parce que les circonstances de la vie ont fait de ce peintre génois, un maître vénitien.

Né en pleine époque du baroque, il rejoint à l'âge de 17 ans un monastère de Capucins, branche de l'ordre des Franciscains. L'ordre des Capucins, à cette époque, n'est pas pour un jeune homme, plein de vie, la chose la plus aisée à aborder. Les Capucins, vivent dans le dénuement, la pauvreté. Ils font voeu de pauvreté et vivent d'aumônes par delà les chemins, et, même si une décision papale les avaient pour un temps confinés pour des raisons politiques dans leurs couvents, leur mission restait bien d'aller de par le monde. En 1574, dès que Grégoire XIII leur redonne leur liberté, ils se répandent en Europe et arrivent avec Catherine de Médicis en France où ils prennent une part active à la contre-réforme. Ils seront à l'origine de la partition entre Flamands et Wallons, au-delà des barrières linguistiques. Deux capucins joueront un rôle important dans nos sociétés, le premier le père Joseph du Tremblay (dit père Joseph), ombre pensante et serviteur zélé du Cardinal de Richelieu, et plus récemment un homme que nos générations connaissent pour son aura médiatique et son action contre la pauvreté, l'Abbé Pierre.

Mais nous partageons la vie d'un jeune homme de 17 ans à qui l'on demande de renoncer à tout et de se consacrer à la pauvreté. Difficile, même à cette époque ! Bernardo Strozzi le fait (avec bonne ou mauvaise grâce). Lorsque son père meurt en 1608, sa mère malade et désormais veuve sans ressources est la raison suffisante pour quitter son ordre et se consacrer à son assistance.

Il peint pour assurer les ressources nécessaires à sa mère et à lui-même. Nous sommes toutefois dans une Italie dominée par la toute puissante église catholique romaine qui voyait le diable et le mal à peu près partout, sauf où il était probablement, c'est-à-dire au Vatican.

On l'accuse de pratiquer la peinture de façon illégale, il s'empresse de regagner l'ordre des Capucins. Ceci n'empêche pas malheureusement de l'envoyer en prison à Gênes.

Pour échapper à l'emprisonnement définitif dans un monastère en 1631, sa mère étant décédée en 1630, il s'échappe vers Venise la libérale. On l'appellera pendant le reste de sa vie, il prete genovese (le prêtre de Gênes).

Sa renommée vénitienne, il la doit à une commande de Claudio Monteverdi, que nous présentons en couverture. Désormais, son talent s'affirme, il peint de nombreux portraits et tableaux religieux dans lesquels il exprime toute l'émotion du Caravage, les influences de Rubens et de Véronèse, mais aussi son âme propre, dans un style plus aérien et moins sombre que celui du Caravage. Il est aussi probable quand on examine le portrait de Monteverdi qu'il a été fortement influencé par Velasquez (qui avait visité Gênes en 1629-30). Monteverdi est, au début de ce 17ème siècle, un musicien majeur. Il est non seulement considéré comme le créateur de l'opéra, mais son aura dépasse déjà la seule ville de Venise. On sait quelle influence aura Monteverdi sur toutes les générations futures de musiciens d'Haendel à Mozart en passant par Jean-Sébastien Bach. Lorsque Strozzi peint Monteverdi, celui-ci a déjà 73 ans, il est malade et vit les dernières années de sa vie (il mourra trois ans plus tard). Strozzi a peint un Monteverdi à son avantage, le teint est encore frais, le visage n'est pas ridé, bien que la barbe et les cheveux soient grisonnants, il pose les mains sur une partition ou un livret et regarde fixement le peintre. C'est son immortalité que nous rend Strozzi.

Monteverdi mourra à Venise en 1643. Strozzi le suivra un an après.







Accueil | Numéro Actuel | Numéros Précédents | Page du Patient | Le JAMA-français
Conditions d'utilisation | Politique de confidentialité | Contactez-nous (Anglais)
 
Copyright© 2007 American Medical Association. Tous Droits Réservés.