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Traitement hormonal substitutif et risque de maladie cardio-vasculaire selon l'âge et les années après la ménopause
Jacques E. Rossouw, MD;
Ross L. Prentice, PhD;
JoAnn E. Manson, MD, DrPH;
LieLing Wu, MSc;
David Barad, MD;
Vanessa M. Barnabei, MD, PhD;
Marcia Ko, MD;
Andrea Z. LaCroix, PhD;
Karen L. Margolis, MD;
Marcia L. Stefanick, PhD
RÉSUMÉ
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Contexte Le moment de l'instauration d'un traitement hormonal peut
influencer son effet sur la maladie cardio-vasculaire.
Objectif Evaluer si les effets d'un traitement hormonal sur le
risque de maladie cardio-vasculaire varient selon l'âge et les
années après la ménopause.
Schéma, environnement et participants Analyse secondaire des
essais comparatives et randomisés de la Women's Health Initiative (WHI)
sur le traitement hormonal dans laquelle 10 739 femmes
ménopausées ayant eu une hystérectomie étaient
randomisées vers un traitement d'œstrogènes équins
(EE) ou un placebo et 16 608 femmes ménopausées qui n'avaient
pas eu d'hystérectomie randomisées vers un traitement comprenant
EE plus acétate de médroxyprogestérone (EE+MPA) ou un
placebo. Les femmes âgées de 50 à 79 ans avaient
été incluses dans l'étude dans 40 centres cliniques
américains entre septembre 1993 et octobre 1998.
Principaux critères de jugement Test statistique pour la
tendance de l'effet du traitement hormonal sur la maladie coronarienne et les
accidents vasculaires cérébraux en fonction des
catégories d'âge et d'années suivant la ménopause
dans les essais combinés.
Résultats Dans les essais combinés, il y a eu 396 cas
de maladie coronarienne et 327 cas d'AVC dans le groupe traitement hormonal vs
379 cas de maladie coronarienne et 239 cas d'AVC dans le groupe placebo. Chez
les femmes ayant moins de 10 ans après la ménopause, le risque
relative (RR) de maladie coronarienne était de 0.76 (intervalle de
confiance à 95% [IC], 0.50-1.16); de 10 à 19 ans, 1.10 (IC 95%,
0.84-1.45); et 20 ans ou plus, 1.28 (IC 95%, 1.03-1.58) (P pour la tendance
=0.02). L'excès estimé de risque absolu de maladie coronarienne
chez les femmes dans le délai de 10 années de ménopause
était de -6 pour 10 000 personnes-années; pour les femmes ayant
10 à 19 ans depuis la ménopause, 4 pour 10 000
personnes-années et pour les femmes ayant 20 ans ou plus depuis le
début de la ménopause, 17 pour 10 000 personnes-années.
Pour le groupe d'âge allant de 50 à 59 ans, le RR de maladie
coronarienne était de 0.93 (IC 95%, 0.65-1.33) et le risque absolu en
excès de -2 pour 10 000 personnes-années; de 60 à 69 ans,
0.98 (IC 95%, 0.79-1.21) et de -1 pour 10 000 personnes-années; entre
70 et 79 ans, 1.26 (IC 95%, 1.00-1.59) et 19 pour 10 000
personnes-années (P pour la tendance =0.16). Le traitement hormonal a
augmenté le risque d'AVC (RR, 1.32; IC 95%, 1.12-1.56). Le risque n'a
pas varié significativement selon l'âge ou le moment de la
ménopause. Il y a eu une tendance non significative pour les effets du
traitement hormonal sur la mortalité totale plus favorable chez les
femmes plus jeunes que chez les femmes plus âgées (RR de 0.70
pour 50-59 ans; 1.05 pour 60-69 ans, et 1.14 pour 70-79 ans; P pour la
tendance =0.06).
Conclusions Les femmes qui commencent un traitement hormonal plus
proche de la ménopause tendent à avoir une diminution du risque
de maladie coronarienne comparées à une augmentation du risque
de maladie coronarienne chez les femmes traitées plus à distance
de la ménopause, mais cette tendance n'a pas atteint les
critères de significativité statistique. Une tendance similaire
non significative a été observée pour la mortalité
totale mais le risque d'AVC a été élevé
indépendamment des années après la ménopause. Ces
données doivent être envisagées par rapport au traitement
à court terme des symptômes de la ménopause.
JAMA.
2007;297:1465-1477
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