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  Vol. 298 No. 8, 22/29 août 2007 TABLE OF CONTENTS
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Prise en charge de la rétinopathie diabétique

Une revue systématique

Quresh Mohamed, MD; Mark C. Gillies, MD, PhD; Tien Y. Wong, MD, PhD


RÉSUMÉ

Contexte: La rétinopathie diabétique (RD) est la première cause de cécité dans la population active aux États-Unis. De nombreuses interventions récentes sont disponibles dans le traitement de cette pathologie, mais les données soutenant leur utilisation sont inégales.

Objectif: Examiner les meilleures données relatives aux interventions primaires et secondaires dans la prise en charge de la RD, incluant l'œdème maculaire diabétique.

Acquisition des données: Revue systématique de tous les articles de langue anglaise, obtenus en effectuant une recherche par mots-clés sur MEDLINE (de 1966 à mai 2007), EMBASE, la base de données Cochrane, celle de l'ARVO (Association for Research in Vision and Ophthalmology), et la base de données d'études cliniques des NIH (National Institutes of Health), suivie par des recherches manuelles dans les listes de références des articles de revue majeurs sélectionnés. Toutes les études contrôlées randomisées (ECR) de langue anglaise avec plus de 12 mois de suivi, ainsi que les méta-analyses ont été incluses. Des critères de consensus Delphi ont été utilisés pour identifier les études bien menées.

Synthèse des données: Quarante-quatre études (dont 3 méta-analyses) répondaient aux critères d'inclusion. Le contrôle strict de la glycémie et de la pression artérielle réduit l'incidence et la progression de la RD. La photocoagulation panrétinienne au laser réduit de 50 % le risque de perte visuelle modérée et sévère chez les patients avec rétinopathie sévère non proliférante et proliférante. La photocoagulation au laser focale réduit le risque de perte visuelle modérée de 50 % à 70 % chez les patients atteints d'œdème maculaire. La vitrectomie précoce améliore la récupération visuelle chez les patients avec rétinopathie proliférante et hémorragie vitréenne sévère. Les injections intra-vitréennes de stéroïdes peuvent être envisagées en cas de perte visuelle persistante, réfractaire au traitement conventionnel. Il existe peu de données concernant la tolérance ou l'efficacité du traitement hypolipémiant, des interventions médicales, ou des inhibiteurs des facteurs de croissance endothéliale vasculaire sur l'incidence ou la progression des RD.

Conclusions: Le contrôle strict de la glycémie et de la pression artérielle reste la pierre angulaire dans la prévention primaire de la RD. Les techniques de photocoagulation au laser panrétinienne et focale réduisent le risque de perte visuelle chez les patients ayant respectivement une RD sévère et un œdème maculaire. Les données sont actuellement insuffisantes pour recommander l'utilisation en routine des autres traitements.

JAMA. 2007,298(8):902-916


Le diabète sucré affecte 200 millions de personnes à travers le monde,1 dont 20 millions rien qu'aux États-Unis.2 Dans ce pays, la rétinopathie diabétique (RD), qui est une complication micro-vasculaire spécifique du diabète, est la première cause de cécité dans la population active.2 La prévalence de la RD augmente avec la durée du diabète;3 la quasi-totalité des personnes ayant un diabète de type 1 et plus de 60% de celles avec un diabète de type 2 développent une rétinopathie au bout de 20 ans. Les facteurs de risque majeurs de RD ont été rapportés dans des études épidémiologiques,3,4 et sont résumés dans l'Encadré.

La rétinopathie diabétique peut être classifiée en 2 stades, non proliférante et proliférante. Les premiers signes visibles de la RD non proliférante sont des microanévrismes et des hémorragies rétiniennes (Figure, A). La non-perfusion capillaire progressive s'accompagne du développement de nodules cotonneux, de veines moniliformes, et d'anomalies microvasculaires intra-rétiniennes. La RD proliférante survient avec l'ischémie rétinienne subséquente, et se caractérise par la prolifération de néovaisseaux à la surface de la rétine ou de la papille optique (Figure, B). Ces vaisseaux anormaux peuvent saigner, entraînant une hémorragie vitréenne, une fibrose, et un décollement de rétine tractionnel. L'œdème maculaire diabétique (OMD), qui peut survenir à tous les stades de la RD, se caractérise par une hyperperméabilité vasculaire et le dépôt d'exsudats secs au centre de la rétine (Figure, A). L'œdème maculaire est aujourd'hui la principale cause de cécité chez les diabétiques.


Figure 1
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Figure.. Rétinopathie diabétique non proliférante et proliférante

A, Rétinopathie diabétique non proliférante modérée avec microanévrismes, hémorragies rétiniennes, et œdème maculaire caractérisé par une hyperperméabilité vasculaire et la formation d'exsudats durs au centre de la rétine. B, Rétinopathie diabétique proliférante avec néovaisseaux et tissu fibreux tractionnel se développant à partir de la papille.


Les interventions primaires, comme le contrôle de la glycémie et de la pression artérielle, peuvent réduire l'incidence des RD, tandis que les interventions secondaires, notamment la photocoagulation au laser, peuvent empêcher leur progression et la perte de la vue. Il existe de nombreuses interventions nouvelles, mais les données soutenant leur utilisation sont inégales. Le présent article fournit une revue systématique de la littérature visant à déterminer les meilleures données relatives aux traitements primaires et secondaires de la RD.


ACQUISITION DES DONNÉES

Sources de données

Nous avons effectué une recherche dans la littérature pour identifier les études contrôlées randomisées (ECR) de langue anglaise ou les méta-analyses évaluant les traitements de la RD. Les articles ont été obtenus par une recherche sur MEDLINE (de 1966 à mai 2007), EMBASE, la base de données Cochrane, celle de l'ARVO (Association for Research in Vision and Ophthalmology), ainsi que la base de données des études cliniques des NIH (National Health Institutes) jusqu'en mai 2007. Les termes de recherche incluaient les variations des mots-clés rétinopathie, diabète, RD, OMD, néovascularisation rétinienne, étude clinique contrôlée, et étude contrôlée randomisée (ECR). Cette procédure a été complétée par une recherche manuelle dans les listes de références des articles de revue majeurs. Dans la mesure où nous étions essentiellement intéressés par des résultats à moyen terme, nous avons exclu les articles comportant moins de 12 mois de suivi et ceux qui ne séparaient pas les données des différents troubles rétiniens (par exemple, œdème maculaire du diabétique vs occlusion veineuse rétinienne). Nous avons également exclu les complications secondaires des RD proliférantes comme le glaucome et les décollements tractionnels, qui dépassaient le cadre de cette revue.

Nous avons utilisé la liste des critères de consensus Delphi pour sélectionner les études bien menées.21 Les études étaient évaluées sur un formulaire d'extraction des données standardisé pour (1) la validité de la méthode de randomisation, (2) l'attribution aveugle du traitement, (3) la similarité des groupes à l'inclusion concernant les facteurs pronostiques majeurs, (4) les critères d'éligibilité clairement spécifiés, (5) l'aveugle des évaluateurs, (6) l'aveugle des fournisseurs de soins, (7) l'aveugle des patients, (8) le rapport d'estimations en pourcentage et d'évaluations de variabilité des critères, (9) l'analyse en intention de traiter, et (10) le taux de perdus de vue acceptable, non susceptible de produire un biais. Les études étaient notées sur un maximum de 10, et celles ayant un score supérieur à 5 étaient considérées comme étant de qualité supérieure. Pour chaque intervention, nous avons coté la qualité globale de la preuve en niveaux I, II ou III, et la gradation des recommandations cliniques en niveaux A, B et C, en utilisant des critères rapportés précédemment.22

Critères d'évaluation

Pour les interventions primaires, les critères d'évaluation incluaient l'incidence de nouvelle RD et le taux d'effets indésirables de l'intervention. Pour les interventions secondaires, les critères incluaient la progression de la RD, les changements dans l'acuité visuelle et l'épaisseur maculaire, et les taux de cécité légale et d'effets indésirables. L'accent était mis sur les études dans lesquelles la meilleure acuité visuelle corrigée était évaluée en aveugle en utilisant le protocole ETDRS (Early Treatment Diabetic Retinopathy Study). Certaines ECR évaluaient simultanément des interventions primaires (incidence de RD) et secondaires (progression des RD). Les études utilisaient différentes méthodes pour évaluer la rétinopathie, notamment l'ophtalmoscopie clinique, la photographie rétinienne, et/ou l'angiographie fluorescéinique.23 Elles différaient également dans la classification des RD, la plupart utilisant la classification de Airlie House24 modifiée.25 Cette méthode d'évaluation de référence consiste en la cotation de sept clichés stéréoscopiques à 30° de la rétine (7 champs standard), chaque cliché étant comparé à des photographies standard. Un score, s'échelonnant de 10 (pas de rétinopathie) à 85 (RD proliférante évoluée), est ensuite attribué à chaque œil, et les cotes des deux yeux sont combinées dans une échelle graduelle. L'OMD était généralement classifié comme absent ou présent. Les définitions de la progression des RD étaient également variables. L'étude DCCT (Diabetes Control and Complications Trial)26,27 définissait la progression par au moins 3 stades d'aggravation par rapport à l'inclusion, tandis que l'étude UKPDS (United Kingdom Prospective Diabetes Study)28 la définissait par une évolution de 2 stades par rapport à l'inclusion. Les autres études utilisaient l'augmentation du nombre de microanévrismes ou la nécessité d'une photocoagulation au laser comme indicateurs de progression.


Encadré. Résumé des facteurs de risque de rétinopathie diabétique identifiés dans des études épidémiologiques/de cohortes

Facteurs de risque régulièrement observés

Durée du diabète3,5,6

Hyperglycémie/valeur

d'hémoglobine glycosylée3,5-7

Hypertension3,8-10

Hyperlipidémie8,11-13

Grossesse14

Néphropathie/maladie rénale15,16

Facteurs de risque moins régulièrement observés

Obésité8

Tabagisme17

Consommation d'alcool

modérée18,19

Inactivité physique20



SYNTHÈSE DES DONNÉES

Un total de 782 citations a été évalué, sur lequel 44 études (dont 3 méta-analyses) d'interventions pour la RD répondaient à nos critères d'inclusion.

Interventions primaires

Contrôle glycémique. De premières études épidémiologiques ont montré une relation constante entre les taux d'hémoglobine glycosylée (HbA1c) et l'incidence de RD.5,7 Cette observation majeure a été confirmée dans de vastes ECR démontrant que le contrôle strict de la glycémie réduisait tant l'incidence que la progression de la RD (Tableau 1). L'étude DCCT,26,27,29,45 menée entre 1983 et 1993, randomisait 1 441 patients avec un diabète de type 1 pour recevoir un traitement intensif ou conventionnel de la glycémie. Sur un suivi de 6,5 ans, le traitement intensif (HbA1C médiane, 7,2 %) réduisait l'incidence de RD de 7,6% (intervalle de confiance [IC] à 95%, 62%-85%) et la progression de RD de 54 % (IC 95 %, 39 %-66 %) comparé au traitement conventionnel (HbA1c médiane, 9,1 %).26,27,29,45


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Tableau 1.. Études contrôlées randomisées évaluant le rôle du contrôle glycémique dans la rétinopathie diabétique


L'étude UKPDS31 rapportait des résultats similaires dans le diabète de type 2. Cette étude randomisait 3 867 patients avec un diabète de type nouvellement diagnostiqué pour recevoir un traitement intensif ou conventionnel. Le traitement intensif réduisait les événements microvasculaires de 25 % (IC 95 %, 7 %-40 %) et le recours à la photocoagulation au laser de 29%. Les données de cotation photographique rétinienne d'un sous-groupe de participants montraient une association similaire.17 Ces résultats ont été reproduits dans d'autres études,33,46 dont une méta-analyse antérieure à l'étude DCCT34 (Tableau 1).

Les données observationnelles à long terme de l'étude DCCT ont montré qu'en dépit d'une égalisation graduelle des valeurs de HbA1C après la fin de l'étude, le taux de progression des RD dans le groupe initialement traité de manière intensive restait significativement inférieur au groupe de traitement conventionnel,27,30 soulignant l'importance d'instituer un contrôle glycémique strict précocement au cours du diabète. Ce concept est soutenu par les résultats d'une autre ECR,47 dans laquelle les participants initialement assignés à un contrôle glycémique intensif vs traitement conventionnel avaient une incidence inférieure de rétinopathie sévère à 10 ans.48

Le contrôle glycémique strict comporte deux effets indésirables cliniquement majeurs. Le premier est un risque d'aggravation précoce de la RD. Dans l'étude DCCT, cet effet a été observé dans 13,1 % du groupe de traitement intensif vs 7,6 % du groupe de traitement conventionnel.49 Cependant, cet effet s'inversait à 18 mois, et aucun cas d'aggravation précoce n'a entraîné de déficience visuelle grave. Des taux d'événements indésirables similaires ont été rapportés dans une méta-analyse.35 Les participants à risque de développer cette aggravation précoce avaient des taux supérieurs de HbA1c à l'inclusion et présentaient une réduction plus rapide des taux de HbA1c dans les 6 premiers mois, suggérant la nécessité d'éviter les réductions rapides des taux de HbA1c dans la mesure du possible. Deuxièmement, le contrôle glycémique strict est un facteur de risque connu d'épisodes hypoglycémiques et d'acidocétose diabétique.34 Une méta-analyse de 14 ECR, incluant l'étude DCCT,50 indiquait que le traitement intensif est associé à un risque triplé d'hypoglycémie et un risque de 70 % supérieur d'acidocétose comparé au traitement conventionnel. Le risque d'acidocétose était 7 fois supérieur chez les patients utilisant exclusivement des pompes à insuline,50 suggérant que l'injection d'insuline pluriquotidienne pourrait constituer une stratégie mieux tolérée.

Contrôle de la pression artérielle.

Dans les études épidémiologiques, il n'a pas été démontré que la pression artérielle était un facteur de risque constant d'incidence et de progression des RD.8,9,51,52 Les données des ECR indiquent cependant que le contrôle strict de la pression artérielle est un facteur modifiable majeur de l'incidence et la progression des RD (Tableau 2). L'étude UKPDS28 randomisait 1 048 patients avec hypertension pour recevoir un contrôle strict de la pression artérielle (pression artérielle systolique/diastolique cible, <150/ <85 mm Hg) ou un contrôle conventionnel (cible, < 180/< 105 mm Hg). Après 9 ans de suivi, les patients avec un contrôle strict présentaient une réduction de 34 % (IC 99 %, 11 %-50 %) dans la progression de la RD, une réduction de 47 % (IC 99 %, 7 %-70 %) dans la dégradation de l'acuité visuelle, et de 35 % de la photocoagulation au laser comparé à ceux avec un contrôle conventionnel.


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Tableau 2.. Études contrôlées randomisées évaluant le rôle du contrôle de la pression artérielle dans la rétinopathie diabétique


Les résultats de l'étude UKPDS s'opposent à ceux de l'étude ABCD (Appropriate Blood Pressure Control in Diabetes),54-57 qui randomisait 470 patients avec diabète de type 2 et hypertension pour recevoir un contrôle tensionnel intensif ou modéré. Sur 5 ans, aucune différence intergroupe n'était observée dans la progression de la RD. L'absence d'efficacité relevée dans cette étude pourrait être liée au contrôle glycémique plus faible, au suivi plus court, et aux niveaux de pression artérielle inférieurs à l'inclusion comparés à l'étude UKPDS. Il n'est pas clairement déterminé s'il existe un seuil au-delà duquel une nouvelle réduction de la pression artérielle n'a plus d'effet sur la progression de la RD.

Les effets du traitement par antihypertenseurs sont également visibles chez les patients diabétiques normotendus. Dans un autre groupe de l'étude ABCD,57 parmi 480 patients non hypertendus avec un diabète de type 2, le contrôle intensif de la pression artérielle réduisait significativement la progression de la RD sur 5 ans comparé au contrôle modéré. L'étude EUCLID (EURODIAB Controlled Trial of Lisinopril in Insulin-Dependent Diabetes Mellitus)56 évaluait les effets de l'inhibiteur de l'enzyme de conversion (IEC) lisinopril sur la progression de la RD chez des patients normotendus, normoalbuminuriques, avec diabète de type1. Sur 2 ans, le lisinopril réduisait la progression de RD de 50 % (IC 95 %, 28 %-89 %) et l'évolution vers la RD proliférante de 80 %.56 L'étude EUCLID était limitée par des différences intergroupes dans les taux glycémiques initiaux (taux de HbA1c inférieurs dans le groupe de traitement) et un suivi limité à 2 ans. Cette étude, parallèlement à une autre ECR plus petite,58 suggérait que les IEC pourraient avoir un bénéfice additionnel sur la progression de la RD, indépendamment de l'abaissement de la pression artérielle. Cependant, les données des études UKPDS53 et ABCD54,57 n'ont pas démontré de supériorité des IEC sur les autres traitements antihypertenseurs.

La question de savoir si les antihypertenseurs plus récents ont des effets bénéfiques additionnels reste à résoudre. Une récente petite ECR (n = 24) avec un suivi court (4 mois) a rapporté une aggravation de l'OMD chez les patients traités par l'antagoniste de l'angiotensine II (Sartan) losartan comparé aux témoins.59 Deux vastes ECR sont actuellement en cours. L'étude ADVANCE (Action in Diabetes and Vascular Disease) évaluera les effets de l'association perindoprilindapamide sur l'incidence de RD,60 et l'étude DIRECT (Diabetic Retinopahty Candesartan Trial) évaluera le sartan candésartan.61 Traitement hypolipémiant. Les études observationnelles suggèrent que la dyslipidémie augmente le risque de RD, et plus particulièrement de l'OMD.8,11 Une petite ECR menée chez 50 patients avec RD a trouvé une tendance non significative en faveur d'une amélioration de l'acuité visuelle chez les patients recevant un traitement par simvastatine,62 tandis qu'une autre étude a rapporté une réduction des exsudats durs, mais une absence d'amélioration dans l'acuité visuelle chez les patients avec un OM clinique, traités par clofibrate.63

Dans l'étude FIELD (Fenofibrate Intervention and Event Lowering in Diabetes) (Tableau 3),64 sur 9 795 participants avec diabète de type 2, ceux traités par fénofibrate étaient moins susceptibles que les témoins de nécessiter un traitement au laser (5,2 % vs 3,6 %, p < 0,001). Cependant, la sévérité de la RD, les indications du traitement au laser, et le type de traitement laser (focal ou panrétinien), n'étaient pas rapportés. L'étude CARDS (Collaborative Atorvastatin Diabetes Study), une ECR de 2 830 patients avec diabète de type 2, n'a pas démontré d'efficacité de l'atorvastatine dans la réduction de la progression des RD.75,76 L'étude était limitée par des données manquantes substantielles (seuls 65 % des patients avaient un statut de rétinopathie documenté à l'inclusion) et l'absence de cotation photographique des RD. Plusieurs ECR en cours, notamment l'étude ASPEN (Atorvastatin Study for Prevention of Coronary Endpoints in NIDDM),77 évalueront également les effets de l'atorvastatine sur la RD.


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Tableau 3.. Études contrôlées randomisées sur les traitements médicaux de la rétinopathie diabétique



Interventions secondaires

Traitements médicaux. Antiagrégants plaquettaires. L'étude ETDRS a démontré que l'aspirine (650 mg/j) n'avait aucun effet bénéfique sur la progression de la RD ou la perte d'acuité visuelle chez les patients avec OMD ou RD non proliférante sévère, pendant 9 mois de suivi (Tableau 3).65,66 Le traitement par aspirine n'était pas associé à un taux majoré de vitrectomie.65,66 Une ECR plus petite, évaluant l'aspirine seule et en association avec le dipyridamole, rapportait une réduction des micro-anévrismes à l'angiographie fluorescéinique dans les deux groupes comparés au placebo.67 Une tendance similaire était observée dans une petite ECR68 évaluant la ticlopidine, bien que ses résultats n'aient pas été statistiquement significatifs.

Inhibiteurs de la protéine kinase C. L'hyperglycémie induit la synthèse de diacylglycérol dans les cellules vasculaires, entraînant l'activation des isoenzymes de la protéine kinase C(PKC). L'activation excessive de PKC pourrait être impliquée dans la physiopathologie de la RD. La ruboxistaurine, un inhibiteur de la PKC actif oralement, a été évaluée dans l'étude PKC-DRS (Protein Kinase C Diabetic Retinopathy Study) (Tableau 3),69 qui randomisait 252 patients avec RD non proliférante modérée à sévère pour recevoir de la ruboxistaurine (8,16 ou 32 mg) ou un placebo. Aucune différence significative n'était observée dans la progression de la RD après 36 mois de suivi, bien que les patients traités par 32 mg de ruboxistaurine aient présenté une réduction significative du risque de déficience visuelle moyenne. Le traitement était bien toléré, avec peu d'événements indésirables, essentiellement constitués de symptômes gastro-intestinaux légers. Une étude plus vaste, PKC-DRS2, qui randomisait 685 patients, a démontré des résultats similaires.70

L'étude PKC-DMES (Tableau 3) ne rapportait aucune réduction significative dans la progression des RD ou l'incidence d'OMD chez 686 patients avec RD non proliférante minime à modérée et sans traitement au laser antérieur.71,78 Une tendance était observée en faveur d'une réduction de l'OMD clinique chez les patients traités par 32 mg de ruboxistaurine (p =0,04), avec un effet plus marqué lors de l'exclusion des patients ayant des taux de HbA1c de 10 % ou plus (p = 0,02).

Inhibiteurs de l'aldose réductase. L'aldose réductase, enzyme limitante de la voie des polyols dans le métabolisme du glucose, est impliquée dans la pathogenèse de la RD. Deux inhibiteurs de l'aldose réductase, le sorbinil (Pfizer, New York, New York) et le tolrestat (Wyeth-Ayerst, St Davids, Pennsylvanie), n'ont démontré aucun effet statistiquement significatif dans la réduction de l'incidence ou de la progression des RD dans des ECR de 3 à 5 ans.72

Inhibiteurs de l'hormone de croissance/facteur de croissance analogue à l'insuline. Des observations relatives à l'amélioration des RD après hypophysectomie chirurgicale79,80 et à l'augmentation des taux sériques et oculaires du facteur de croissance analogue à l'insuline (IGF) chez des patients avec RD sévère, ont justifié des études évaluant l'utilisation d'inhibiteurs de la voie IGF/hormone de croissance dans la prévention des RD.81 Une petite ECR, menée sur 15 mois chez 23 patients, a rapporté une réduction de la sévérité de la rétinopathie sous octréotide, un analogue de synthèse de la somatostatine qui bloque l'hormone de croissance,74 mais une autre ECR réalisée sur 1 an chez 20 patients,82 évaluant l'injection sous-cutanée continue d'octréotide, n'a démontré aucun bénéfice significatif. Deux ECR plus vastes en cours, évaluant l'injection d'octréotide à libération prolongée,83,84 ont rapporté des résultats préliminaires peu concluants,85 avec des effets indésirables significatifs (diarrhées, calculs biliaires, épisodes hypoglycémiques). Traitements laser et chirurgical des RD proliférantes et non proliférantes sévères. Photocoagulation panrétinienne au laser. La photocoagulation panrétinienne au laser (PPR), qui consiste à appliquer des brûlures laser sur l'ensemble de la rétine en épargnant la macula centrale, est une technique reconnue dans le traitement des RD proliférantes et non proliférantes sévères86 (Tableau 4).


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Tableau 4.. Études contrôlées randomisées sur le traitement au laser des rétinopathies diabétiques non proliférantes et proliférantes et de l'œdème maculaire diabétique


Les données les plus concluantes sont issues de 2 ECR associées, menées dans les années 1970 et 1980, les études DRS (Diabetic Retinopathy Study)86,88 et ETDRS.102 L'étude DRS randomisait 1 758 patients avec RD proliférante dans au moins 1œil ou RD non proliférante sévère bilatérale, pour recevoir une PPR ou aucun traitement. À 2 ans, une perte visuelle sévère (acuité visuelle <5/200 à 2 visites successives) était observée dans 6,4 % des yeux traités vs 15,9 % des yeux non traités, le bénéfice le plus important étant obtenu dans les yeux présentant des caractéristiques de haut risque (néovaisseaux papillaires ou hémorragie du vitré avec néovaisseaux par ailleurs [Figure, B]), dans lesquels le risque de déficience visuelle sévère était réduit de 50 %.86 L'étude ETDRS102 randomisait 3711 patients avec une RD moins sévère et une acuité visuelle supérieure à 20/100 pour recevoir une PPR précoce ou différée (4 mois d'observation et traitement en cas de développement d'une RD proliférante à haut risque). Le traitement précoce par PPR réduisait le risque de RD proliférante à haut risque de 50% comparé au traitement différé, bien que l'incidence de perte visuelle sévère ait été faible dans les deux groupes (2,6 % vs 3,7 %). D'autres ECR91-93 et une méta-analyse incluant les données combinées de 2 243 patients87 ont confirmé l'efficacité de la PPR.

Les effets indésirables de la PPR incluent la diminution du champ visuel (avec répercussions sur la conduite103,104), la cécité nocturne, l'altération de la perception des couleurs, les brûlures laser involontaires, l'œdème maculaire, le glaucome aigu, et le décollement de rétine par traction.105 Une perte visuelle peut également survenir immédiatement après la PPR. L'étude DRS a rapporté une perte de vision de 2 à 4 lignes dans les 6 semaines suivant la PPR chez 10 % à 23 % des patients vs 6 % des témoins.106

Vitrectomie chirurgicale pour l'hémorragie vitréenne et la RD proliférante. La vitrectomie est utilisée dans le traitement des yeux avec une RD évoluée, incluant la RD proliférante avec hémorragie vitréenne non résolutive ou fibrose, des zones de traction impliquant ou menaçant la macula, et plus récemment, de l'OMD persistant avec traction vitréenne (Tableau 5).115 L'étude DRVS (Diabetic Retinopathy Vitrectomy Study) randomisait 616 yeux avec hémorragie vitréenne récente et acuité visuelle de 5/200 ou moins pendant au moins 1 mois, pour être soumis à une vitrectomie précoce dans les 6 mois ou à une observation.107,108,116,117 Après un suivi de 2 ans, 25 % des patients du groupe de vitrectomie précoce vs 15 % du groupe d'observation avaient une vision de 20/40 ou plus, avec des bénéfices persistant à 4 ans et plus chez les individus avec un diabète de type 1. La chirurgie vitréo-rétinienne a considérablement progressé depuis l'étude DRVS. Ces avancées incluent l'imagerie du fond d'œil peropératoire, ainsi que le traitement au laser et et l'instrumentation bi manuelle pour la manipulation de la rétine. Elles ont élargi les indications de la vitrectomie et pourraient améliorer les pronostics.118


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Tableau 5.. Études contrôlées randomisées sur les traitements chirurgicaux de la rétinopathie diabétique proliférante et de l'œdème maculaire diabétique


Traitements laser et chirurgical de l'œdème maculaire diabétique. Traitement localisé au laser. Comme pour la PPR, il existe des données fiables démontrant que le traitement localisé au laser préserve la vision en cas d'OMD. L'étude ETDRS96 randomisait 1 490 yeux avec OMD pour être soumis à un traitement au laser focal ou à une observation. À 3 ans, le traitement réduisait significativement la déficience visuelle moyenne comparé à l'observation,96 les bénéfices les plus importants étant observés chez les patients avec OM clinique.119 Il existe peu de données démontrant un impact du type de laser (argon, diode, colorant, krypton) ou de la méthode utilisés sur les résultats.97,120-122 Les effets indésirables de ce traitement incluent les brûlures involontaires de la fovéa, l'altération du champ visuel central, de la vision des couleurs, la fibrose rétinienne, et l'extension des cicatrices de laser.105,106

Vitrectomie chirurgicale dans l'œdème maculaire diabétique. L'OMD diffus, réfractaire au traitement localisé au laser peut bénéficier de la vitrectomie.123-126 Cependant, les rares ECR réalisées à ce jour avaient des échantillons de petite taille et des suivis courts, avec des résultats irréguliers (Tableau 5). Une ECR de 28 patients avec OMD diffus a rapporté une réduction de l'épaisseur maculaire et une amélioration de l'acuité visuelle à 6 mois, après une vitrectomie vs observation.127 La vitrectomie était supérieure au traitement localisé au laser dans une ECR,128 mais pas dans les autres.112,113 Les complications de la vitrectomie incluent l'hémorragie vitréenne récidivante, les déchirements et le décollement de la rétine, la formation de cataracte, et le glaucome. La présence de traction vitréenne et d'œdème maculaire –désormais facilement documentés avec la tomographie en cohérence optique-associée à la déficience visuelle sont actuellement une indication courante de la vitrectomie.

Corticoïdes intravitréens. Les corticoïdes ont des effets anti-inflammatoires et anti-angiogéniques puissants. La triamcinolone en injection intravitréenne (IVT), c'est-à-dire l'injection d'acétonide de triamcinolone dans le corps vitré,129 est utilisée dans le traitement de l'OMD,130-132 un certain nombre d'ECR démontrant des améliorations significatives de l'OMD et de l'acuité visuelle.133-138 Beaucoup avaient cependant un nombre restreint de participants et une durée de suivi courte. En outre, des effets indésirables substantiels étaient observés, incluant des infections, des glaucomes et la formation de cataracte.109,139-142

Dans la plus vaste ECR avec le plus long suivi rapportée à ce jour, les patients avec OMD persistant étaient randomisés pour recevoir 4 mg d'IVT ou une injection placebo (injection sous-conjonctivale de sérum physiologique).109 Après 2 ans, 19 sur 34 yeux traités par IVT (56%) présentaient une amélioration de l'acuité visuelle de 5 lettres ou plus, comparé à 9 sur 35 yeux traités par placebo (26 %) (p = 0,007). Globalement, les yeux traités par IVT avaient deux fois plus de chance de présenter une amélioration de l'acuité visuelle et deux fois moins de risque de progression de la déficience. Cependant, des injections répétées étaient nécessaires dans de nombreux cas (moyenne, 2,2), et une élévation significative de la pression intraoculaire était observée (≥ 5 mm Hg dans 68% des yeux traités vs 10 % des témoins). La chirurgie de la cataracte était nécessaire pour 55 % des yeux traités par IVT. Ainsi, bien que cette étude ait démontré une efficacité significative de l'IVT dans l'OMD persistant, des ECR plus vastes sont nécessaires pour mieux documenter les bénéfices et la tolérance à long terme du traitement.143 En outre, la dose optimale de triamcinolone reste indéterminée.144

Plus récemment, des implants intravitréens ou rétiniens ont été développés, permettant une libération prolongée de la substance. De l'acétonide de fluocinolone intravitréen implanté chirurgicalement (Retisert; Bausch & Lomb, Rochester, New York) a été évalué chez 97 patients avec OMD, randomisés pour recevoir un implant ou des soins standard (traitement au laser ou observation).110 À 3 ans, 58 % des patients ayant reçu un implant vs 30 % des témoins présentaient une résolution de l'OMD (p < 0,001) associée à une amélioration de l'acuité visuelle. Cependant, les effets indésirables incluaient un risque de formation de cataracte et de glaucome substantiellement supérieur à celui observé chez les patients recevant l'IVT, 5 % nécessitant le retrait de l'implant pour traiter le glaucome.110 Un implant injectable intravitréen de dexaméthasone à libération prolongée, biodégradable (Posurdex; Allergan, Irvine, Californie), a été évalué dans une ECR, avec des améliorations rapportées dans l'acuité visuelle et l'épaisseur maculaire.145 Cependant, cette étude incluait également des patients avec œdème maculaire dus à d'autres causes (occlusion veineuse rétinienne, uvéite, et chirurgie de la cataracte ultérieure) et avait un suivi relativement court. Une ECR plus vaste sur le Posurdex dans le traitement de l'OMD est actuellement en cours.

Anti-angiogéniques intravitréens. Plusieurs ECR en cours évaluent 3 inhibiteurs du facteur de croissance endothéliale vasculaire (VEGF) dans le traitement de l'OMD. Le pegaptanib (Macugen; Pfizer, New York, New York) cible l'isoforme VEGF-165 dans le traitement de la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) néovasculaire. Une ECR de 172 patients avec OMD, randomisés pour recevoir des injections intra-vitréennes répétées de pegaptanib ou des injections placebo, a démontré que les yeux traités étaient plus susceptibles de présenter une amélioration de l'acuité visuelle de 10 lettres ou plus (34 % vs 10 %, p = 0,03), de l'épaisseur maculaire (p = 0,02), et de la nécessité d'un traitement au laser focal (p = 0,04), à 36 semaines.146 Des infections graves sont survenues dans 1 des 652 injections (0,15 %), mais n'étaient pas associées à une perte visuelle sévère.146 L'analyse des données rétrospectives de 16 yeux avec RD proliférante a également démontré une régression de la néovascularisation.147

Le ranibizumab (Lucentis; Genen-tech, South San Francisco, Californie), autre anti-VEGF utilisé dans le traitement de la DMLA néovasculaire,148,149 peut également être utile dans le traitement de la RD et de l'OMD.150 Une ECR de phase2 (étude RESOLVE) évalue actuellement le ranibizumab dans l'OMD. Enfin, le bevacizumab (Avastine, Genentech) est un anti-VEGF similaire au ranibizumab, qui est approuvé dans le traitement du cancer colorectal généralisé, mais non indiqué en usage intraoculaire. Il semble cependant présenter une efficacité similaire dans le traitement de la DMLA néovasculaire, et pourrait également être efficace dans l'OMD et la RD proliférante.151-154 Le bevacizumab suscite l'intérêt en raison de son faible coût, mais sa tolérance systémique est préoccupante.155 Une ECR en cours, organisée par le US National Eye Institute, compare les effets du traitement au laser, du bevacizumab intravitréen, et de l'association bevacizumab intravitréen et laser ou injection placebo, sur l'OMD.156


COMMENTAIRE

Interventions primaires

Il existe des données concluantes soutenant que le contrôle glycémique strict réduit l'incidence et la progression des RD (Tableau 6). Pour le diabète de type 1, l'étude DCCT a démontré que chaque diminution de 10 % du taux de HbA1c (9 % à 8 % par exemple) réduit le risque de RD de 39 %; cet effet bénéfique persiste longtemps après la période de contrôle intensif. Dans le diabète de type 2, l'étude UKPD a démontré que chaque diminution de 10 % du taux de HbA1c réduit de 25 % (IC 95 %, 7 %-40 %) le risque d'événements microvasculaires, dont la RD.


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Tableau 6.. Résumé des recommandations cliniques relatives aux interventions primaires et secondaires dans la rétinopathie diabétique


Il existe également des données fiables soutenant que le contrôle strict de la pression artérielle chez les patients diabétiques avec hypertension est bénéfique dans la réduction de la déficience visuelle due à la RD. L'étude UKPDS a démontré que chaque diminution de 10 mm Hg de la pression artérielle systolique réduit de 13 % le risque de complications microvasculaires, indépendamment du contrôle glycémique. Le bénéfice du traitement de la pression artérielle chez les patients diabétiques normotendus est moins clair.

Les données sur les bénéfices du traitement hypolipémiant dans la prévention des RD restent peu concluantes. Le fait que l'aspirine, d'autres antiagrégants plaquettaires, ou les inhibiteurs de l'aldose réductase confèrent un quelconque bénéfice dans la réduction de la progression des RD est également peu documenté. Le rôle de la PKC et des inhibiteurs de l'hormone de croissance est actuellement indéterminé, et les résultats des études actuelles sont en attente.

Interventions secondaires

RD proliférante. Il existe des données concluantes soutenant que la PPR réduit significativement le risque de déficience visuelle sévère due à la RD proliférante, d'au moins 50 %. Les bénéfices les plus marqués sont observés chez les patients avec RD proliférante à haut risque, chez lesquels la PPR doit être initiée sans délai.89 La vitrectomie précoce doit être envisagée chez les patients avec diabète de type 1 et hémorragie vitréenne persistante ou lorsque l'hémorragie empêche un autre traitement. Les bénéfices de la vitrectomie sont moins clairs chez les patients ayant un diabète de type 2. Avec les avancées réalisées dans la chirurgie vitréo-rétinienne, la vitrectomie pourrait être indiquée plus précocement dans le traitement des yeux avec hémorragie non résolutive.

RD non proliférante. Bien qu'il existe des preuves de niveau I que la PPR précoce réduit le risque de déficience visuelle sévère dans les RD non proliférantes, la réduction absolue du risque liée au traitement par PPR précoce est faible, et les risques du traitement différé sont mineurs. Dans les RD non proliférantes minimes à modérées, les facteurs systémiques, tels que le contrôle de la glycémie et de la pression artérielle, doivent être optimisés graduellement, et la PPR différée avec un suivi rapproché. L'étude ETDRS et d'autres ECR95 suggèrent que la PPR doit être envisagée dans les RD non proliférantes plus sévères, plus particulièrement chez les patients avec un diabète de type 2. Le bénéfice de la PPR doit être envisagé en tenant compte du faible risque de perte visuelle. La PPR précoce est recommandée chez ces patients si un examen de suivi régulier n'est pas réalisable, en cas d'opacité significative ou de cataracte susceptibles d'affecter la capacité ultérieure à appliquer un traitement au laser, ou en présence de facteurs de risque concomitants (grossesse par exemple) de progression rapide.

OEdème maculaire diabétique. Il existe des données concluantes soutenant que la photocoagulation au laser focale réduit d'au moins 50 % le risque de déficience visuelle moyenne dans l'OMD qui pose un risque de fixation (ou OM clinique), tout en augmentant les chances d'amélioration visuelle. Chez les patients avec RD proliférante et OMD associé, le traitement au laser focal concomitant ou précédant la PPR est recommandé.89

Il existe des données de qualité moyenne relatives à l'utilité potentielle de l'IVT dans le traitement de l'OMD et de la perte visuelle persistant malgré un traitement conventionnel, incluant le traitement au laser focal et le contrôle des facteurs de risque systémiques. Les patients doivent être informés des effets indésirables potentiels et de la nécessité de pratiquer des réinjections. De nouvelles études sont nécessaires pour déterminer la dose optimale, ainsi que l'efficacité et la tolérance à moyen terme de ce traitement. Les anti-VEGF intravitréens sont en cours d'évaluation dans plusieurs études cliniques; jusqu'à ce que leurs résultats soient disponibles, les données sont insuffisantes à ce jour pour recommander leur utilisation en routine.

Il existe de faibles niveaux de preuve relatifs au bénéfice potentiel de la vitrectomie chez certains patients avec OMD, particulièrement en présence d'une traction vitréo-maculaire associée; des études bien menées avec un suivi plus long sont nécessaires.


CONCLUSIONS

Bien que la RD reste la première cause de cécité évitable chez les adultes actifs, il existe des interventions primaires et secondaires à l'efficacité démontrée, permettant de limiter la déficience visuelle. Les indications, l'efficacité et la tolérance des traitements médicaux et chirurgicaux plus récents nécessitent cependant des évaluations complémentaires.


Informations sur les auteurs

Correspondance: Tien Y. Wong, MD, PhD, Centre for Eye Research Australia, University of Melbourne, 32 Gisborne St E, Melbourne Victoria, Australia 3002 (twong{at}unimelb.edu.au).

Rédacteur en chef de la section Revue Clinique: Michael S. Lauer, MD.

Nous encourageons les auteurs à soumettre leurs articles en vue de publication dans la section Revue Clinique. Prière de contacter contact Michael S. Lauer, MD, à michael.lauer{at}jama-archives.org.

Contributions des auteurs: Le Dr Wong a eu un accès complet à toutes les données de l'étude et accepte la responsabilité de l'intégrité des données et de l'exactitude de l'analyse des données.

Concept et schéma de l'étude: Mohamed, Gillies, Wong.

Recueil des données: Mohamed, Gillies.

Analyse et interpretation des données: Mohamed, Wong.

Rédaction du manuscrit: Mohamed, Gillies, Wong.

Revue critique du manuscrit: Gillies, Wong.

Analyse statistique: Mohamed, Wong.

Obtention du financement: Gillies.

Aide administrative, technique et matérielle: Mohamed, Gillies, Wong.

Supervision de l'étude: Gillies, Wong.

Liens financiers: Le Dr Gillies déclare qu'il est reconnu comme inventeur de licences pour la formule du triamcinolone dans son utilisation oculaire et son utilisation dans les néo-vascularisations rétiniennes, mais pas dans l'œdème diabétique maculaire. Les Dr Gillies et Wong déclarent avoir siégé aux conseils consultatifs et comme investigateurs dans des essais cliniques sur la rétinopathie diabétique sponsorisés par Pfizer, Novartis, et Allergan et avoir reçu des bourses, honoraires et remboursement de frais de voyages de la part de ces sociétés. Aucun autre lien n'a été rapporté.

Financement/Soutien: Cette étude a été financée par le National Health and Medical Research Council of Australia grant 352312.

Rôle du sponsor: Le National Health and Medical Research Council of Australia n'a joué aucun rôle dans le schéma et la conduite de l'étude, le recueil, l `analyse et l'interprétation des données, la preparation, la revue et l'approbation du manuscrit.

Affiliations des auteurs: Centre for Eye Research Australia, University of Melbourne and Royal Victorian Eye and Ear Hospital, Melbourne, Australia (Drs Mohamed et Wong); Cheltenham General Hospital, Cheltenham, England (Dr Mohamed); Save Sight Institute, University of Sydney, Australia (Dr Gillies); Singapore Eye Research Institute, Yong Loo Lin School of Medicine, National University of Singapore (Dr Wong).


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JAMA. 2007;298:837.
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