Contexte La majorité des fumeurs de cigarettes qui arrive
à s'abstenir de fumer, rechute au cours de la première
année et a besoin d'essayer plusieurs fois avant d'arriver à
s'arrêter définitivement. Les preuves en faveur du traitement
pharmacologique dans la prévention des rechutes sont insuffisantes.
Objectif Déterminer si les fumeurs qui arrêtent
après 12 semaines de traitement par varénicline, un agoniste
partiel du récepteur 4β2 de l'acétylcholine
nicotinique, arrivent à conserver des taux plus élevés
d'abstinence continue (définie par l'absence de toute
"bouffée" de cigarette) par rapport à des sujets
témoins au cours de 12 semaines supplémentaires de traitement
jusqu'à la 52ème semaine suivant le début du
traitement.
Schéma, environnement et participants Essai randomisé
et comparatif réalisé dans de multiples centres médicaux
de 7 pays avec un suivi de 52 semaines après l'examen initial. Sur les
1927 fumeurs de cigarette recrutés entre avril 2003 et février
2004 et traités pendant 12 semaines en ouvert par varénicline
à raison de 1 mg deux fois par jour, 1236 (64,1 %) ne fumaient pas,
utilisaient un traitement substitutif du tabac ou de la nicotine au cours de
la dernière semaine de traitement; 62,8 % (n = 1210) ont
été randomisés vers un traitement complémentaire
ou un placebo.
Traitement Les participants étaient randomisés en vue
de recevoir soit de la varénicline en double aveugle, à raison
de 1 mg deux fois par jour (n = 603) ou un placebo (n = 607) pendant 12
semaines supplémentaires.
Principaux critères de jugement Abstinence continue
confirmée par monoxyde de carbone au cours des semaines 13 à 24
et 13 à 52 de l'étude.
Résultats Le taux d'abstinence continue confirmée par
monoxyde de carbone était significativement plus élevé
dans le groupe varénicline que dans le groupe placebo durant les
semaines 13 à 24 (70,5 % vs 49,6 %; rapport de cote [OR],
2,48; intervalle de confiance à 95 % [IC], 1,95-3,16; p <
0,001) de même que pendant les semaines 13 à 52 (43,6 %
vs 36,9 %; OR, 1,34; IC 95 %, 1,06-1,69; p = 0,02). Les
événements indésirables rapportés au cours de la
période en ouvert ont été pour la plupart légers;
aucune différence entre la varénicline et le placebo n'a
été observée pour les événements
indésirables au cours de la période en double aveugle.
Conclusions Les fumeurs qui arrivent à s'abstenir de fumer
pendant au moins 7 jours à la fin d'une période de 12 semaines
de varénicline administrée en ouvert puis qui sont
randomisés pour recevoir 12 semaines supplémentaires de
varénicline ont des taux d'abstinence continue significativement plus
élevés lors des semaines 13 à 24 par rapport au placebo.
Cet avantage se maintient au cours de la période de suivi sans
traitement jusqu'à la semaine 52. La varénicline peut être
un agent efficace, sûr et bien toléré pour maintenir une
abstinence tabagique.
Trial Registration
clinicaltrials.gov
Identifier: NCT00143286.
JAMA. 2006 ; 296 :
64-71.