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Suppression androgénique et radiothérapie vs radiothérapie seule dans le cancer de la prostateUne étude randomisée
Anthony V. D'Amico, MD, PhD;
Ming-Hui Chen, PhD;
Andrew A. Renshaw, MD;
Marian Loffredo, RN, OCN;
Philip W. Kantoff, MD
RÉSUMÉ
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Contexte Les comorbidités peuvent majorer les effets
négatifs de certains traitements anticancéreux
spécifiques comme la suppression androgénique (SA).
Objectifs Comparer 6 mois de suppression androgénique et de
radiothérapie (RT) à la RT seule, et évaluer
l'interaction entre le niveau de comorbidité et la mortalité
toutes causes confondues.
Schéma, cadre et participants Dans des centres
médicaux universitaires et communautaires du Massachussetts, entre le
1er décembre 1995 et le 15 avril 2001, 206 hommes avec un cancer de la
prostate localisé mais à pronostic défavorable ont
été randomisés pour recevoir une RT seule ou un
traitement combinant RT et SA. Les estimations de la mortalité toutes
causes confondues stratifiée en fonction du groupe de traitement, puis
stratifiée dans une analyse post-randomisation en fonction du score de
comorbidité Adult Comorbidity Evaluation 27, ont été
comparées à l'aide d'un test du log-rank.
Principal critère de jugement Délai à la
mortalité toutes causes confondues.
Résultats À la date du 15 janvier 2007, avec un suivi
médian de 7,6 (étendue, 0,5-11,0) ans, 74 décès
étaient recensés. Une augmentation significative du risque de
mortalité toutes causes (44 vs 30 décès ; rapport des
risques instantanés [RRI], 1,8 ; intervalle de confiance [IC] à
95 %, 1,1-2,9; p = 0,01) a été observée chez les hommes
randomisés à la RT comparé à l'association RT et
SA. Cependant, le risque majoré de mortalité toutes causes
confondues ne semblait s'appliquer qu'aux hommes recevant la RT seule et
présentant une comorbidité nulle ou minimale (31 vs 11
décès ; RRI, 4,2 ; IC 95 %, 2,1-8,5 ; p < 0,001). Parmi les
hommes ayant une comorbidité modérée ou
sévère, ceux randomisés à la RT seule vs RT plus
SA ne présentaient pas de risque majoré de mortalité
toutes causes confondues (13 vs 19 décès ; RRI, 0,54 ; IC 95 %,
0,27-1,10 ; p = 0,08).
Conclusions L'adjonction de 6 mois de SA à la RT a
entraîné une prolongation de la survie globale chez les hommes
avec un cancer de la prostate localisé mais à pronostic
défavorable. Ce résultat pourrait ne concerner que les hommes
sans comorbidité modérée ou sévère, mais ce
point nécessiterait d'être approfondi dans une étude
clinique spécifiquement conçue pour évaluer cette
interaction.
Trial Registration
clinicaltrials.gov
Identifier: NCT00116220
JAMA.
2008;299(3):289-295
Plusieurs études
randomisées1-5
ont documenté une prolongation de la survie globale, de la survie
spécifique au cancer de la prostate, ou des deux, lors de l'association
d'un traitement par suppression androgénique (SA) à la
radiothérapie (RT) externe comparé à la RT seule, dans la
prise en charge des cancers de la prostate localisé défavorable
et localement avancé. En conséquence, la RT et la SA sont
devenues des traitements de référence chez les hommes
présentant ces stades de la maladie.
Cependant, les données des analyses groupées d'études
randomisées,6
ainsi que celles de grandes études de
cohortes7,8
suggèrent que l'administration d'une SA est associée à un
risque majoré d'événements cardiovasculaires
fatals6 et non
fatals7,8
chez les hommes d'âge avancé. Cette association pourrait
s'expliquer par le fait que le vieillissement chez l'homme s'accompagne
souvent d'un développement de comorbidités susceptibles de
majorer les effets négatifs de certains traitement anticancéreux
spécifiques comme la SA. Il est ainsi possible que le
bénéfice en termes de survie, observé lors de
l'association d'une SA à la RT, varie dans des sous-groupes
spécifiques de patients, définis par leur profil de
comorbidités.
Dans cette étude, nous rapportons tout d'abord les résultats
du suivi à long terme d'une étude randomisée de 6 mois
sur l'association SA et RT vs RT seule. Les résultats du suivi à
moyen terme, soit à 4,5 ans, ont été rapportés
précédemment.5
En outre, nous avons effectué une analyse de la survie globale dans des
sous-groupes définis par leur niveau de comorbidité au moment de
la randomisation, et évalué s'il existait une interaction entre
le niveau de comorbidité et le groupe de traitement au regard du
délai à la mortalité toutes causes confondues.
MÉTHODES
Population de patients et traitement
Dans des centres médicaux universitaires (Dana-Farber Cancer
Institute, Brigham and Women's Hospital, et Beth Israel Deaconess Medical
Center) et en communauté (St Anne's Hospital, Metrowest Medical Center,
et Suburban Oncology Center) du Massachussetts, entre le 1er décembre
1995 et le 15 avril 2001, 206 hommes (âge médian, 72,5 ans ;
étendue, 49-82 ans) ayant un adénome prostatique de stade
clinique T1b à T2b N0 M0, selon la classification de l'American Joint
Commission on Cancer (AJCC) publiée en
1992,9 et au moins 1
facteur pronostique défavorable, ont été
randomisés pour recevoir une RT seule ou associée à 6
mois de SA. La radiothérapie seule consistait en une RT
conformationnelle tridimensionnelle. Le traitement par suppression
androgénique consistait en l'administration d'un agoniste de l'hormone
de libération de la lutéostimuline (LH-RH) et de
l'anti-androgène flutamide.
Les facteurs pronostiques défavorables incluaient un taux
d'antigène prostatique spécifique (PSA) de plus de 10 ng/mL
(maximum, 40 ng/mL) ; un score de Gleason sur biopsie de 7 à 10 ; un
cancer ou des signes radiographiques d'extension extra-capsulaire ; et/ou une
invasion des vésicules séminales observée à
l'imagerie par résonance magnétique (IRM) endorectale. Le
recueil complet des troubles médicaux et des comorbidités
préexistants était effectué par le médecin
traitant et consigné à l'inclusion avant la randomisation, pour
vérifier la présence du critère d'inclusion selon lequel
le patient devait avoir une espérance de vie d'au moins 10 ans excluant
le décès du cancer de la prostate, et un statut de performance
ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 0 ou 1, 0 correspondant à
une activité complète, avec un patient capable d'effectuer toute
activité prémorbide sans restriction, et 1 correspondant
à une restriction dans les activités physiquement intenses, mais
avec un patient ambulatoire et capable d'effectuer des tâches
légères ou sédentaires (travaux ménagers
légers, travail de bureau, par
exemple).10 Les
patients avec un antécédent d'affection maligne, à
l'exception du cancer cutané non mélanome, et une histoire de RT
pelvienne ou de SA, étaient exclus. Les biopsies prostatiques ont
été examinées centralement par un pathologiste (A.A.R.)
expérimenté en pathologie génito-urinaire. Avant
inclusion dans l'étude, tous les hommes ont signé un formulaire
de consentement éclairé spécifique au protocole,
approuvé par le comité d'éthique, conformément aux
directives fédérales et institutionnelles.
Randomisation et stratification
La randomisation était centralisée au service d'assurance
qualité du Dana Farber/Harvard Cancer Center de Boston
(Massachussetts). Un algorithme de randomisation par blocs de permutation a
été utilisé, avec une taille de bloc de 4. Les facteurs
de stratification étaient basés sur le taux de PSA initial, le
score de Gleason évalué centralement, ou les résultats de
l'IRM endorectale, et étaient définis comme suit : pour le
groupe 1, un taux de PSA de plus de 20 à 40 ng/mL ; pour le groupe 2,
un score de Gleason de 7 à 10 ; pour le groupe 3, un taux de PSA de
plus de 10 à 20 ng/mL et un score de Gleason de 6 ou moins ; et pour le
groupe 4, une extension extra-capsulaire ou une invasion des vésicules
séminales observées à l'IRM endorectale, ainsi qu'un
risque faible (défini par un PSA < 10 ng/mL, un score de Gleason
6, et une classification TNM AJCC T1c ou T2a).
ACE-27 (Adult Comorbidity Evaluation 27)
En utilisant les données détaillées sur les troubles
médicaux et les comorbidités préexistants recueillies
à l'inclusion pré-randomisation, un score de comorbidité
a été attribué par l'investigateur principal (A.V.D.),
à l'aide de l'Adult Comorbidity Evaluation 27 (ACE-27), une
échelle de comorbidité validée de 27 items,
destinée aux patients atteints de
cancer.11-13
L'ACE-27 a été retenu parce que les troubles comorbides
cliniquement pertinents utilisés pour obtenir le score de
comorbidité y étaient basés sur de
précédentes recherches
d'experts.14-16
De plus, ces troubles étaient validés spécifiquement pour
les cas de patients nouvellement diagnostiqués avec un cancer.
L'échelle a été utilisée pour classifier les
atteintes spécifiques dans 1 des 4 niveaux de comorbidité (grade
0 [aucune], grade 1 [minimale], grade 2 [modérée], ou grade 3
[sévère]) en fonction de la sévérité de la
décompensation du système organique et de l'impact
pronostique.
Une fois les troubles comorbides individuels classifiés pour chaque
patient, un score de comorbidité global était attribué
sur la base du trouble individuel ayant la note la plus élevée.
Dans le cas où 2 atteintes modérées ou plus
étaient constatées dans différents systèmes
organiques, la comorbidité globale était notée comme
sévère. Ainsi, dans le cas du système cardiovasculaire,
une histoire d'infarctus du myocarde (IDM) survenu dans les 6 mois, plus de 6
mois auparavant, ou un ancien IDM uniquement diagnostiqué par
électro. cardiogramme (date indéterminée), étaient
notés respectivement en comorbidités sévère,
modérée, et minimale. Des informations détaillées
sur cet instrument peuvent être trouvées sur
http://oto.wustl.edu/clinepi/calc.html
Suivi et détermination de la cause du décès
Le suivi a débuté le jour de la randomisation et s'est
achevé à la date de la dernière évaluation du
patient ou de décès jusqu'à la date d'analyse
prédéfinie du 15 janvier 2007, selon l'ordre chronologique ;
aucun patient n'a été perdu de vue. La date médiane de la
dernière observation chez les hommes vivants était le 8
septembre 2006 (étendue, 2 novembre 1998-15 janvier 2007).
L'oncologue traitant qui suivait le patient jusqu'au décès en
déterminait la cause. Pour enregistrer un décès comme
étant dû au cancer de la prostate, un cancer de la prostate
métastatique réfractaire à l'hormonothérapie
devait être documenté, ainsi qu'une élévation du
taux de PSA à la dernière visite de suivi malgré un
traitement de deuxième intention par hormonothérapie et
chimiothérapie cytotoxique avant le décès. Pour
enregistrer un décès comme lié à une maladie
cardiovasculaire, l'IDM aigu devait être déterminé comme
étant la cause immédiate du décès.
Les patients étaient évalués tous les 3 mois pendant 2
ans, puis tous les 6 mois pendant 3 autres années, et annuellement par
la suite. A chaque visite de suivi, un interrogatoire et un examen physique
incluant un toucher rectal étaient effectués, ainsi qu'un dosage
des PSA sériques avant le TR. En cas d'échec biologique
(élévation du PSA), outre l'évaluation de routine, une
tomodensitométrie ou une IRM pelvienne, ainsi qu'une scintigraphie
osseuse, étaient également effectuées. L'administration
du traitement suppresseur androgénique en réponse à
l'échec biologique était recommandée lorsque le taux de
PSA atteignait 10 ng/mL. Trente cas d'utilisation de la SA pour échec
biologique ont été enregistrés chez les 104 hommes
randomisés dans le groupe RT.
Méthodes statistiques
Calcul de la taille d'échantillon et critères de
jugement. L'étude avait une puissance de 80 % avec une erreur de
type 1 de 5 % pour détecter une différence dans le délai
à l'élévation des PSA, en supposant un délai
médian réel jusqu'à l'échec biologique de
respectivement 2,7 ans et 4,8 ans chez les patients traités par RT ou
RT et SA. L'effet complet était attendu après 2,7 ans de suivi
à 100 patients par an et 2 années supplémentaires de
suivi.
Le critère de jugement primaire de l'étude originale
était le délai à la reprise de l'élévation
du PSA, qui était définie par un taux de plus de 1,0 ng/mL et
une augmentation de plus de 0,2 ng/mL à 2 visites consécutives
après traitement. Cependant, avant la première analyse
intermédiaire prévue, qui devait être effectuée au
bout de 3 ans, le suivi a été prolongé pour
évaluer les critères secondaires prédéfinis de
survie globale et de mortalité spécifique au cancer de la
prostate(MSCP), à la suite de la publication de
résultats17
révélant une réduction supérieure (de 2 fois)
à celle attendue dans les décès lors d'un traitement
associant la SA à la RT chez des hommes avec un cancer de la prostate
localement avancé. La survie globale stratifiée en fonction du
groupe de traitement randomisé, puis stratifiée en fonction du
score de comorbidité ACE-2711-13 dans une analyse post-randomisation, a
également été analysée.
Survie globale et MSCP. Des statistiques descriptives ont
été utilisées pour caractériser les patients
à l'inclusion. Un test X2
18 a
été utilisé pour comparer la distribution des scores de
comorbidité entre les hommes des 2 groupes de traitement. La
méthode de Kaplan et
Meier19 et
l'incidence
cumulée20
ont été utilisées pour estimer et caractériser
respectivement la survie globale et la MSCP. Les comparaisons de ces
estimations ont été effectuées respectivement à
l'aide d'un test du log-rank et d'un test pour k
échantillons.21
La survie globale était évaluée de la date de
randomisation à la date de décès ou la date de la
dernière observation. À des fins d'illustration, les estimations
de la survie globale stratifiée en fonction du groupe de traitement
dans une analyse prédéfinie, puis stratifiée en fonction
du score de comorbidité défini par
l'ACE-2711-13
dans une analyse post-randomisation, ont été
représentées graphiquement. Une valeur bilatérale de p
< 0,05 était considérée comme statistiquement
significative; des ajustements sur les comparaisons multiples ont
été effectués à l'aide de la correction de
Bonferroni.22 Tous
les résultats rapportés sont issus d'une analyse en intention de
traiter.
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Figure 1.. Estimations de Kaplan-Meier de la survie globale et estimations de
l'incidence cumulée de la mortalité spécifique au cancer
de la prostate pour les 206 hommes, stratifiées par groupe de
traitement
RT indique la radiothérapie ; SA, suppression androgénique.
Les estimations de survie globale sont basées sur la méthode de
Kaplan et Meier,19
et les estimations l'incidence cumulée sont basées sur la
méthode de Gaynor et
coll.20 Les barres
d'erreur à x = 8 ans représentent les intervalles de confiance
à 95 %.
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Évaluation de l'interaction entre le score de comorbidité
et le groupe de traitement. Une analyse multivariée
post-randomisation par régression de
Cox23 a
été effectuée pour déterminer s'il existait une
interaction significative entre le score de comorbidité ACE-2711-13 et
le groupe de traitement, avec ajustement sur les facteurs pronostiques connus.
Les facteurs pronostiques examinés incluaient le taux de PSA, le score
de Gleason biopsique le plus élevé et la classification TNM de
l'AJCC, ainsi que l'âge à la randomisation en plus du score de
comorbidité déterminé par l'ACE-27. Pour évaluer
l'existence d'une interaction entre le score de comorbidité et le
traitement, un terme d'interaction (traitement X score de comorbidité)
a été inclus dans le modèle multivarié en plus des
covariables catégoriques traitement et score de comorbidité.
Pour effectuer un ajustement sur l'utilisation de la SA en réponse
à l'échec biologique, une covariable
temps-dépendante24
appelée AST2 (t) a été incluse dans le modèle
multivarié. Pour les variables catégoriques, les seuils ont
été déterminés avant l'analyse sur la base de
strates cliniquement pertinentes
établies.25
L'âge et le taux de PSA étaient traités en variables
continues, et le taux de PSA a été transformé en log pour
s'assurer que les valeurs étaient distribuées normalement ; le
traitement, le score de Gleason, le score de comorbidité, et la
classification TNM de l'AJCC étaient pris comme variables
catégoriques. Les groupes initiaux des variables catégoriques
étaient définis par un score de comorbidité de 0 (aucune)
ou 1 (minimale), le traitement par RT et SA, un score de Gleason de 6 ou
moins, et une classification clinique T1.
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Figure 2.. Estimations de Kaplan-Meier de la survie globale pour les 157 hommes avec
une comorbidité nulle ou minimale et pour les 49 hommes avec une
comorbidité modérée ou sévère à la
randomisation, stratifiées par traitement
RT indique la radiothérapie ; SA, suppression androgénique.
Les estimations de survie sont basées sur la méthode de Kaplan
et Meier.19 Les
barres d'erreur à x = 8 ans représentent les intervalles de
confiance à 95 %. La valeur de p < 0,025 (0,05/2) était
considérée comme
significative22.
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Pour toutes les analyses de régression, les hypothèses du
modèle de Cox ont été testées, et aucune violation
n'a été constatée. Les rapports des risques
instantanés (RRI) non ajustés et ajustés sur la
mortalité toutes causes
confondues23 et sur
la MSCP,26 avec les
intervalles de confiance (IC) à 95 % associés et les valeurs de
p, ont été calculés pour chaque covariable des
modèles de régression de
Cox23 et de Fine et
Gray26
respectivement. La régression de Fine et Gray a été
utilisée pour calculer le RRI de la MSCP, avec un modèle de
risques proportionnels prenant en compte les causes concurrentes de
mortalité. Le logiciel R version 2.1.1 (R Foundation for Statistical
Computing, Vienne, Autriche) a été utilisé pour tous les
calculs relatifs au test des k-moyennes de Gray et à la
régression de Fine et Gray. Le logiciel SAS version 9.1.3 (SAS
Institute, Cary, Caroline du Nord) a été utilisé pour
toutes les autres analyses statistiques.
RÉSULTATS
Survie globale et MSCP
Au 15 janvier 2007, avec un suivi médian de 7,6 (étendue,
0,5-11,0) ans, 74 décès ont été recensés
parmi les 206 hommes (44 décès parmi les hommes
randomisés à la RT et 30 chez ceux recevant l'association RT et
SA) (TABLEAU 1). Sur les 74
décès toutes causes confondues, 18 étaient
attribués au cancer de la prostate, et sur ces derniers, 14 et 4 ont
été respectivement observés chez les hommes
randomisés à la RT vs RT et SA. Les estimations de survie
globale étaient significativement supérieures (test du log-rank,
p = 0,01) chez les hommes randomisés dans le groupe RT et SA
comparé à ceux recevant la RT seule, avec des estimations de
survie à 8 ans selon Kaplan-Meier de respectivement 74 % (IC 95 %, 64
%-82 %) et 61 % (IC 95 %, 49 %-71 %)
(FIGURE 1). La
Figure 1 montre
également que les estimations de l'incidence cumulée de MSCP
favorisaient significativement (k échantillon, p = 0,007) le groupe RT
plus SA. Plus spécifiquement, il était observé un risque
majoré de MSCP (14 vs 4 décès ; RRI, 4,1 ; IC 95 %,
1,4-12,1 ; p = 0,01), qui se traduisait par une augmentation du risque de
mortalité toutes causes confondues (44 vs 30 décès ; RRI,
1,8 ; IC 95 %, 1,1-2,9; p = 0,01) chez les hommes du groupe RT comparé
à ceux recevant l'association RT et SA
(TABLEAU 2).
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Tableau 1.. Causes de décès pour tous les hommes et pour ceux avec score
de comorbidité ACE-27 nul ou minimal vs modéré ou
sévère à la randomisation, stratifiées par groupe
de traitement a
Abréviations : RT, radiothérapie ; SA, suppression
androgénique.
a L'ACE-27 (Adult Comorbidity Evaluation 27) est une
échelle de comorbidité validée de 27 items
destinée aux patients atteints de
cancer.11-13
b Inclut la maladie d'Alzheimer, les insuffisances
hépatique ou rénale terminales, l'hémorragie
gastro-intestinale, et l'accident vasculaire cérébral.
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Tableau 2.. Rapports des risques instantanés de décès en fonction
des caractéristiques des patients et des tumeurs à la
randomisation dans les analyses multivariée et univariée par
régression de Cox pour les 206 hommes de la cohorte
étudiéea
Abréviations : ACE-27, Adult Comorbidity Evaluation 27 ; AJCC,
American Joint Commission on Cancer ; IC, intervalle de confiance ; PSA,
antigène prostatique spécifique ; RRI, rapport des risques
instantanés ; RT, radiothérapie ; SA, suppression
androgénique.
a Les analyses univariée et multivariée par
régression de Cox sont basées sur la méthode de Klein et
Moeschberger.23
Analyse multivariée ajustée sur l'utilisation de la SA en cas
d'échec biologique, l'âge, la comorbidité, le score de
Gleason, le taux de PSA, et la classification TNM de l'AJCC. Le rapport des
risques instantanés est défini par expbêta où
bêta est le coefficient de régression pour une covariable
donnée.
b Échelle de comorbidité validée à
27 items destinée aux patients atteints de
cancer.11-13
c Terme d'interaction entre traitement et score de
comorbidité.
d Un score de Gleason biopsique de 6 ou moins, 7, ou 8 à
10, correspond respectivement à un niveau minimal,
modéré, ou sévère d'agressivité du cancer
de la prostate.
e Basé sur la classification TNM de l'AJCC de
1992.9
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Distribution des scores de comorbidité à la randomisation
Aucune différence significative (p = 0,99) n'a été
observée dans la distribution des scores de comorbidité pour les
104 et 102 hommes randomisés respectivement à la RT vs RT et SA
(TABLEAU 3). Plus
spécifiquement, 68 (65 %), 11 (11 %), 22 (21 %), et 3 hommes (3 %), et
67 (66 %), 11 (11 %), 21 (21 %), et 3 hommes (3 %) randomisés dans les
groupes RT et RT plus SA présentaient des scores de comorbidité
de respectivement 0, 1, 2 et 3. La totalité des 6 hommes avec une
comorbidité initiale sévère (score = 3) atteignaient ces
scores en raison d'une comorbidité modérée (score = 2)
dans 2 systèmes organiques différents.
L'antécédent d'IDM plus de 6 mois avant la randomisation
était la raison la plus fréquente pour attribuer un score de
comorbidité modérée, noté chez 5 des 6 hommes (83
%) avec un score de comorbidité sévère, et chez 11 des 22
hommes (50 %) et 13 des 21 hommes (62 %) avec une comorbidité
modérée, randomisés respectivement dans les groupes RT et
RT plus SA.
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Tableau 3.. Distribution des caractéristiques cliniques et de la stratification
du traitement à la randomisation des 206 hommes formant la cohorte de
l'étudea
Abréviations : ACE-27, Adult Comorbidity Evaluation 27 ; AJCC,
American Joint Commission on Cancer ; ECOG, Eastern Cooperative Oncology Group
; IRM, imagerie par résonance magnétique ; LH-RH, hormone de
libération de la lutéostimuline ; NA, non applicable ; PSA,
antigène prostatique spécifique ; RT, radiothérapie ; SA,
suppression androgénique.
a Les données sont présentées en nombres
(%), sauf indication contraire. Les nombres entre parenthèses
correspondent au pourcentage du total. Les pourcentages peuvent ne pas
totaliser 100 en raison des arrondis.
b Les scores de Gleason de 5 ou 6, 7, ou 8 à 10
correspondent respectivement à un niveau minimal, modéré,
ou sévère, d'agressivité du cancer de la prostate.
c Basé sur la classification TNM de l'AJCC publiée
en 1992.9 Les
cancers T1b sont détectés sur résection endoscopique
transurétrale, les cancers T1c sont révélés par un
taux élevé de PSA, et les cancers T2 par la détection
d'une anomalie au toucher rectal.
d Échelle de comorbidité validée de 27
items destinée aux patients atteints de
cancer.11-13
e Voir chapitre « Méthodes » pour
l'explication du statut de performance
ECOG.10
f Le risque faible se réfère à un PSA de
moins de 10 ng/mL, un score de Gleason inférieur ou égal
à 6, et une classification TNM AJCC T1c ou T2a.
g Pendant l'extension du suivi après l'étude de 6
mois. Il n'y a pas eu de recours à la SA pour échec biologique
pendant la période d'étude initiale de 6 mois. Un patient devait
effectuer la totalité des 6 mois de traitement avant de pouvoir
être considéré en échec biologique.
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Évaluation de l'interaction entre le score de comorbidité et le groupe de traitement
Sur les 157 et 49 hommes avec une comorbidité nulle à
minimale ou modérée à sévère,
respectivement 42 (27 %) et 32 (64 %) décès ont
été recensés. Sur ces décès, 17 (40 %) et 1
(3 %) étaient dus au cancer de la prostate, suggérant que le
cancer de la prostate n'était pas un facteur contributif majeur
à la mortalité toutes causes confondues chez les hommes avec une
comorbidité modérée à sévère.
Après ajustement sur l'utilisation de la SA après échec
biologique, l'âge, la comorbidité et le score de Gleason, le taux
de PSA et le classement TNM/AJCC, les hommes recevant la RT comparés
à ceux avec RT et SA restaient à risque majoré de
mortalité toutes causes confondues (44 vs 30 décès ; RRI
ajusté, 3,0 ; IC 95 %, 1,5-6,4 ; p = 0,003)
(Tableau 2).
Une interaction significative était constatée entre le score
de comorbidité et le traitement (RRI ajusté, 0,14 ; IC 95 %,
0,05-0,39 ; p < 0,001) (Tableau
2 et FIGURE 2).
Plus spécifiquement, pour les 157 hommes avec des scores de
comorbidité nul ou minimal, le traitement par RT et SA comparé
à la RT seule était associé à une survie
significativement supérieure (31 vs 11 décès ; RRI, 4,2 ;
IC 95 %, 2,1-8,5 ; p < 0,001), avec des estimations de survie à 8
ans de Kaplan-Meier de respectivement 90 % (IC 95 %, 79 %-95 %) et 64 % (IC 95
%, 49 %-75 %) (Figure 2). Parmi
les 49 hommes avec une comorbidité modérée ou
sévère, ceux randomisés dans le groupe RT seule vs RT et
SA ne présentaient pas de risque majoré de mortalité
toutes causes confondues (13 vs 19 décès ; RRI, 0,54 ; IC 95 %,
0,27-1,10 ; p = 0,08). Pour les hommes randomisés pour recevoir la RT
et la SA comparé à la RT seule, les estimations de survie
à 8 ans selon Kaplan-Meier étaient respectivement de 25 % (IC 95
%, 9 %-44 %) et 54 % (IC 95 %, 32 %-72 %)
(Figure 2).
COMMENTAIRE
Nos résultats soutiennent la continuité du
bénéfice en termes de survie globale rapporté
précédemment,5
lors de l'administration d'une radiothérapie et de 6 mois de SA
comparé à la RT seule chez des hommes avec un cancer de la
prostate localisé mais à pronostic défavorable,
d'âge médian de 72,5 ans. De précédents
investigateurs12,27
ont indiqué que la comorbidité est un facteur pronostique
indépendant chez les hommes ayant reçu un diagnostic et un
traitement du cancer de la prostate localisé ou localement
avancé. D'autres ont néanmoins suggéré que les
tables d'espérance de
vie28 pouvaient
surestimer la survie chez les hommes traités par radiothérapie
pour le cancer de la prostate en raison des causes coexistantes de
mortalité. En conséquence, dans la présente étude,
une analyse en sous-groupes post-randomisation générant une
hypothèse a été effectuée pour évaluer la
survie globale chez les hommes randomisés pour recevoir une RT et 6
mois de SA ou une RT seule, stratifiée à l'aide d'une
échelle de
comorbidité11-13
validée chez des individus atteints de cancer.
Pour l'étude globale, un risque de décès
multiplié par 1,8 fois a été observé ; cependant,
ce risque était multiplié par 4 chez les hommes avec une
comorbidité nulle ou minimale, randomisés pour recevoir la RT
comparé à la RT et la SA. Ce risque se traduisait par une
amélioration absolue de 13 % et 26 % dans la survie globale à 8
ans pour respectivement tous les hommes et ceux ayant une comorbidité
nulle ou minimale, qui recevaient l'association RT et SA comparé
à la RT seule. Cependant, les hommes avec une comorbidité
modérée à sévère à la randomisation,
assignés au groupe de traitement combiné, ne présentaient
pas de survie prolongée comparé aux hommes recevant la RT seule.
Cette absence de bénéfice en termes de survie pouvait
s'expliquer par la présence d'une interaction significative entre le
score de comorbidité et le traitement. De précédentes
études6-8
ont suggéré que l'administration d'une SA pouvait réduire
le délai à l'IDM chez les hommes de plus de 65 ans, et les
résultats de notre étude s'accordent avec ces
données.
D'un point de vue clinique, ces résultats signifient que les
comorbidités préexistantes peuvent majorer les effets
négatifs de certains traitements anticancéreux
spécifiques comme la SA. En conséquence, les futures
études randomisées évaluant l'impact sur la survie de
l'adjonction de nouvelles thérapies aux traitements de
référence actuels, chez des hommes avec un cancer de la prostate
non métastatique cliniquement localisé ou localement
avancé, devront envisager une stratification pré-randomisation
en fonction du score de comorbidité. La réalisation de cette
stratification dans une étude ayant une puissance d'au moins 80 % pour
observer une différence permettrait d'évaluer si un
bénéfice en survie a été obtenu chez tous les
hommes ou seulement chez ceux présentant une comorbidité
minimale ou nulle.
Deux points nécessitent de nouvelles évaluations. Tout
d'abord, d'autres études seront nécessaires pour distinguer les
types spécifiques de comorbidités susceptibles de réduire
l'espérance de vie chez les hommes recevant un traitement par SA. Notre
étude suggérait que la comorbidité sous-jacente
pertinente pouvait avoir été un antécédent d'IDM
plus de 6 mois avant la randomisation, mais l'échantillon était
trop restreint pour exclure d'autres comorbidités comme le
diabète. Par ailleurs, outre l'espérance de vie, les
critères de qualité de vie liée à la santé
nécessitent une étude plus approfondie. Il est notamment
possible, si l'espérance de vie peut ne pas être compromise, que
la qualité de vie liée à la santé soit davantage
affectée chez les hommes avec certaines comorbidités
sous-jacentes lors de l'administration d'une SA. En conséquence,
l'impact de comorbidités spécifiques comme les maladies
cardiovasculaires préexistantes, tant sur l'espérance de vie que
sur la qualité de vie liée à la santé, devra
être étudié prospectivement dans de futures études
randomisées, chez des hommes atteints de cancer de la prostate.
En conclusion, l'adjonction de 6 mois de SA à la
radiothérapie a induit une augmentation de la survie globale chez les
hommes avec un cancer de la prostate localisé mais à risque
défavorable. Ce résultat pourrait ne concerner que les hommes
sans comorbidité modérée ou sévère, mais
cette question devra être approfondie dans une étude clinique
spécifiquement conçue pour évaluer cette interaction.
Informations sur les auteurs
Correspondance: Anthony V. D'Amico, MD, PhD, Brigham and Women's
Hospital, Department of Radiation Oncology, 75 Francis St, L-2 Level, Boston,
MA 02115
(adamico{at}partners.org).
Contributions des auteurs : Le Dr D'Amico a eu un accès
complet à toutes les données de l'étude et accepte la
responsabilité de l'intégrité des données et de
l'exactitude de l'analyse des données.
Conception et schéma de l'étude: D'Amico.
Recueil des données: Renshaw, Loffredo.
Analyse et interprétation des données: D'Amico,
Chen, Kantoff.
Recueil du manuscrit: D'Amico, Chen, Loffredo, Kantoff.
Revue critique du manuscrit: D'Amico, Chen, Renshaw, Loffredo,
Kantoff.
Analyse statistique: Chen.
Aide administrative, technique et matérielle: D'Amico,
Loffredo, Kantoff.
Supervision de l'étude: D'Amico.
Liens financiers: Aucun déclaré.
Affiliations des auteurs: Departments of Radiation Oncology,
Pathology, and Medical Oncology, Brigham and Women's Hospital and Dana Farber
Cancer Institute, Boston, Massachusetts; and Department of Statistics,
University of Connecticut, Storrs.
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JAMA. 2008;299:253.
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