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  Vol. 298 No. 8, 22/29 août 2007 TABLE OF CONTENTS
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Comparaison entre ré-intervention par laparotomie programmée vs à la demande chez les patients ayant une péritonite sévère.

Un essai randomisé.

Oddeke van Ruler, MD; Cecilia W. Mahler, MD; Kimberly R. Boer, MSc; E. Ascelijn Reuland, MSc; Hein G. Gooszen, MD, PhD; Brent C. Opmeer, PhD; Peter W. de Graaf, MD, PhD; Bas Lamme, MD, PhD; Michael F. Gerhards, MD, PhD; E. Philip Steller, MD, PhD; J. W. Olivier van Till, MD; Corianne J. A. M. de Borgie, PhD; Dirk J. Gouma, MD, PhD; Johannes B. Reitsma, MD, PhD; Marja A. Boermeester, MD, PhD; the Dutch Peritonitis Study Group


RÉSUMÉ

Contexte Chez les patients atteints d'une péritonite secondaire sévère, deux traitements chirurgicaux sont possibles après une première laparotomie d'urgence: une réintervention par laparotomie programmée ou une ré-intervention par laparotomie uniquement si l'état du patient le requiert ("à la demande"). L'approche "à la demande" pourrait permettre de réduire la mortalité, la morbidité, le recours aux soins de santé, et les coûts. Toutefois aucun essai n'a été réalisé sur ce sujet.

Objectifs Comparer l'évolution des patients, le recours aux soins de santé, et les coûts entre la ré-intervention par laparotomie programmée et à la demande.

Conception, cadre et patients Essai clinique ouvert, randomisé, mené dans 2 hôpitaux universitaires et 5 hôpitaux régionaux aux Pays-Bas, de novembre 2001 à février 2005. Les patients présentaient une péritonite secondaire sévère et un score APACHE-II (Acute Physiology and Chronic Health Evaluation) de 11 ou plus.

Intervention Assignation aléatoire des patients à la ré-intervention programmée ou à la réintervention à la demande.

Critères d'évaluation principaux Le premier critère était la mort et/ou une morbidité associée à la péritonite sur un suivi de 12 mois. Les critères secondaires étaient le recours aux soins de santé et les coûts.

Résultats Un total de 232 patients (116 à la demande et 116 planifiée) ont été randomisés. Un patient du groupe «à la demande» a été exclu après le diagnostic opératoire d'une pancréatite, et dans chaque groupe 3 ont été perdus de vue ou se sont rétractés. Aucune différence significative n'a été observée pour le critère d'évaluation primaire (57% à la demande [n = 64] vs 65% programmée [n =73]; P= 0.25), pour la mortalité seule (29% à la demande [n=32] vs 36% programmée [n=41]; P=0.22), ou la morbidité seule (40% à la demande [n=32] vs 44% programmée [n=32]; P=0.58). Quarante-deux pour cent des patients du groupe «à la demande» ont eu une ré-intervention par laparotomie vs 94% pour le groupe « programmée » (P< 0.001). Trente-et-un pour cent des premières ré-interventions ont été négatives pour le groupe « à la demande » contre 66% pour le groupe « programmée » (P < 0.001). Un temps médian plus court en soins intensifs (7 vs 11 jours; P= 0.001) et en hospitalisation (27 vs 35 jours; P= 0.008) a été observé dans le groupe « à la demande », comme pour les coûts directs par patient réduits de 23%.

Conclusions Les patients du groupe « à la demande » n'ont pas montré un taux significativement plus bas de mortalité ou de morbidité majeure comparés à ceux du groupe laparotomie programmée, mais ont montré une réduction notable des ré-interventions par laparotomie, recours aux soins de santé, et coûts médicaux.

Trial Registration isrctn.org Identifier: ISRCTN51729393

JAMA. 2007;298(8):865-873


Les péritonites secondaires sont associées à une mortalité élevée (20%-60%), Lune durée d'hospitalisation longue, et une une morbidité élevée due au développement de sepsis associé à de multiples insuffisances fonctionnelles.1-4 Elles concernent environ 9.3/1000 des admissions aux urgences aux Etats-Unis.1-4 Par ailleurs, un nombre important de patients (12%-16%) ayant eu une chirurgie abdominale élective développent une péritonite postopératoire.5,6 Le recours aux soins de santé dans ce cadre est extensif, avec des interventions chirurgicales visant la source d'infection (laparotomie)7 et une prise en charge multidisciplinaire en soins intensifs. Après une première laparotomie, des réinterventions peuvent être nécessaires pour venir à bout d'une péritonite persistante ou un nouveau foyer infectieux.8-10 Les deux approches les plus courantes sont la ré-intervention par laparotomie, lorsque l'état du patient le demande ("à la demande"), et la réintervention programmée. Le but de l'approche à la demande est de ne réaliser l'opération que chez les patients susceptibles d'en bénéficier, comme ceux qui montrent une détérioration clinique ou une absence d'évolution positive. Dans l'approche programmée, une laparotomie est réalisée toute les 36 ou 48 heures, permettant la surveillance, les drainages, et les lavages péritonéaux jusqu'à ce que les résultats soient négatifs pour la péritonite traitée. L'approche programmée rend possible la détection précoce de péritonites persistantes ou de nouveaux foyers infectieux, mais pose le problème d'une intervention potentiellement inutile sur un patient dans un état critique, tandis que l'approche à la demande s'accompagne du risque de perdre un temps précieux dans la détection des sources d'infections.11 La surveillance des patients selon des critères cliniques, les données de laboratoire, et les résultats en tomodensitométrie informatisée (Scanner/TDM) permettent de reconnaître suffisamment tôt les candidats à une réintervention dans l'approche à la demande. De plus, cette approche offre le temps de réaliser un drainage percutané des abcès guidé par TDM, moins invasif, au lieu d'une laparotomie. Le consensus général le considère comme l'approche de premier choix dans le traitement des péritonites peu sévères. (Score APACHE-II [Acute Physiology and Chronic Health Evaluation] <10).4,12-14

Malgré l'absence de preuves provenant d'essais randomisés, le soutien en faveur de l'approche à la demande, même pour les patients ayant une péritonite sévère, ne cesse de croître,4,12,13,15,16 mais les deux approches sont toujours utilisées en pratique clinique.17,18 Le débat sur la meilleure approche remonte à 1990, lorsque le Groupe d'Etude Mixte Nord-américain et Européen de la Surgical Infection Society avait lancé un appel pour un essai randomisé comparant les deux.19

Nous avons réalisé un essai randomisé comparant l'approche à la demande à l'approche programmée après une première chirurgie d'urgence chez des patients ayant une péritonite secondaire sévère (score APACHE-II > 10). Ce critère a été associé à une mortalité prédite supérieure à 30%.14 Le critère d'évaluation primaire a été la mortalité et les morbidités majeures associées à la péritonite sur 12 mois. Les critères secondaires ont été le recours aux soins de santé et les coûts médicaux.


METHODES

Schéma et éligibilité

Les patients ont été randomisés soit vers une ré-intervention par laparotomie programmée soit vers une ré-intervention à la demande dans cette étude multicentrique. Un diagnostic de péritonite secondaire et la nécessité d'une laparotomie d'urgence étaient requis pour être éligible à l'étude (laparotomie index). La péritonite a été définie comme une maladie infectieuse intra-abdominale, confirmée pendant l'intervention et provoquée par la perforation ou l'infection d'un viscère; ou une ischémie/nécrose d'une partie du tractus gastro-intestinal provoquée par un étranglement ou une infection péritonéale postopératoire.

Un score APACHE-II supérieur à 10 au cours des premières 24 heures était requis.

Les critère d'exclusion ont été l'âge, inférieur à 18 ans ou supérieur à 80 ans; une péritonite due à une perforation intestinale consécutive à une endoscopie datant de moins de 24 heures; une infection abdominale due à des dialyses péritonéales ambulatoires répétées; une péritonite provoquée par une pancréatite; une survie espérée inférieure à 6 mois en raison d'un cancer; des lésions cérébrales dues à un traumatisme ou une anorexie; et une ré-intervention impérative par laparotomie (ex: pose de compresses abdominales, pose d'agrafes sans anastomose).

Les randomisations n'avaient lieu que si le diagnostic clinique de péritonite était confirmé lors de la laparotomie index. La randomisation était centralisée à l'Academic Medical Center, à Amsterdam, aux Pays-Bas, faisant appel à des séquences de blocs générées par ordinateur et stratifiées par site d'étude en prenant le score APACHE-II comme facteur de minimisation (11-20 vs >20). Lors de la laparotomie d'urgence initiale, le chirurgien opérant travaillait en insu de l'approche thérapeutique affectée. Le consentement éclairé de chaque patient était requis, ou en cas d'incapacité temporaire due à la sévérité de sa maladie sa maladie, celui de son représentant légal. L'étude a été approuvée par les comités d'éthique de tous les centres participants.

Stratégies de traitement chirurgical

Réintervention programmée par laparotomie. Des laparotomies étaient réalisées toutes les 36 à 48 heures suivant la laparotomie index afin de surveiller, drainer, laver, et réaliser d'autres interventions abdominales pour la péritonite résiduelle ou un nouveau foyer infectieux. La série était interrompue lorsqu'un abdomen macroscopiquement sain était constaté à la laparotomie, interprété comme un résultat négatif. Cette décision revenait au chirurgien opérant.

Réintervention par laparotomie à la demande. Un ré-intervention n'était réalisée que pour les patients montrant une détérioration ou aucune amélioration clinique, pour des causes vraisemblablement intra-abdominales. Les autres (concomitants) foyers infectieux (ex: pneumonie) étaient écartés à l'issue de tests de laboratoires, d'imageries, ou les deux à la fois. La décision de réaliser une ré-intervention par laparoscopie à la demande était prise par une équipe multidisciplinaire. Afin guider ces décisions, les définitions suivantes ont été précisées dans le protocole pour la détérioration et de l'absence d'amélioration.

La détérioration après une précédente opération était constatée si une augmentation supérieure à 4 points était observée pour le score MOD (Multiple Organ Dysfunction), ou en cas d'urgences chirurgicales prédéfinies (syndrome abdominal de compartiment; saignements intra-abdominaux avec une baisse persistante de l'hémoglobine malgré le remplacement et une instabilité hémodynamique; perforation d'un viscère; fuite anastomotique; abcès intra-abdominaux ne pouvant faire l'objet d'un drainage percutané; ischémie/nécrose d'un viscère).

L'absence d'amélioration des signes cliniques de sepsis persistant était constatée si le score MOD ne variait pas (+/- 2 points) pendant au moins 48 heures après la laparotomie index ou une précédente laparotomie. Les abcès détectés par TDM, associé à une ponction-biopsie positive par aiguilles fines (test de Gram prouvant une implication bactérienne) ne pouvant faire l'objet d'un drainage percutané justifiaient également une ré-intervention.

Une expérience dans les deux approches était requise pour chaque chirurgien et centre. La ventilation assistée entre deux laparotomies n'était pas exigée par le protocole. La décision de réaliser d'autres procédures restait à la discrétion du chirurgien opérant. Les co-interventions standardisées, réalisées par des médecins en dehors de l'étude, incluaient les soins postopératoires directs, les soins intensifs, les traitements de corticoïdes, l'alimentation en période postopératoire, et les traitements antibiotiques.


Encadré. Morbidités associées à la péritonite, nécessitant des traitements non chirurgicaux ou une intervention chirurgicale

Morbidités associées à la péritonite demandant une réadmission et un traitement conservateur mais pas de chirurgie

Fistule: communication anormale entre un organe et la peau ou entre deux organes creux.

Déhiscence cicatricielle/hernie incisionnelle avec obstruction: éventration avec extériorisation du contenu abdominal

Abcès nécessitant un drainage percutané: cavité purulente néoformée confirmée par un test de Gram ou par culture.

Insuffisance rénale: excrétion urinaire < 500ml/24h avec élévation du taux d'azote uréique et de créatinine et déshydratation (chute du volume circulant avec un taux d'hématocrite élevé, nécessitant une réhydratation intraveineuse) provoquée par une absorption orale insuffisante, des nausées/vomissements, ou les deux (uniquement en cas de réadmission nécessaire).

Infarctus du myocarde (électrocardiogramme et modification de l'activité enzymatique indiquant un infarctus ou la nécessité d'admission en unité de soins coronaires), embolie pulmonaire (discordance entre scintigraphies pulmonaires de perfusion et de ventilation), ou accident cérébrovasculaire (ischémique ou non ischémique avec parésie persistante ou paralysie sans antécédents préalables).

Hémorragies gastriques ou duodénales: nécessité de traitement endoscopique ou par embolisation.

Insuffisance respiratoire due à une pneumonie, une effusion pleurale, ou un œdème pulmonaire, nécessitant une thérapie à l'oxygène ou une assistance ventilatoire.

Sepsis urinaire: infection des voies urinaires avec des cultures sanguines et urinaires positives et un choc circulatoire.

Morbidité majeure associée à la péritonite nécessitant une intervention chirurgicale pendant la première hospitalisation ou à une réadmission.

Hernie incisionnelle: éventration avec extériorisation du contenu abdominal avec ou sans obstruction associée à une limitation dans les activités quotidiennes.

Obstruction intestinale ou hernie due à des adhérences intra-abdominales: le diagnostic doit être confirmé lors de l'intervention.

Eventration importante: éventration médiane ou transversale volumineuse

Syndrome abdominal de compartiment: hyperpression intra-abdominale > 25 mm Hg avec abdomen tendu et insuffisance respiratoire, ou une insuffisance rénale croissante, ou les deux, mesurée par la méthode intravésicale (critères de Burch modifiés)

Fistule: communication anormale entre un organe et la peau ou entre deux organes creux.

Saignements intra-abdominaux: uniquement en cas de saignements d'origine septique consécutifs à la laparotomie index ou une réintervention par laparotomie; ou de saignements chirurgicaux consécutifs à une réintervention mais pas à la laparotomie index.

Hématomes intra-abdominaux nécessitant une évacuation chirurgicale

Perforation d'un viscère, confirmée à l'intervention

Fuite anastomotique: fuite anastomotique visible en imagerie et nécessitant une intervention chirurgicale, ou par tomodensitométrie à contraste renforcé, confirmé à la réintervention.

Ischémie ou nécrose d'un viscère: réduction critique de l'alimentation sanguine d'un organe intra-abdominal provoquant une perte tissulaire, confirmée par l'examen pathologique.

Dysfonctionnement d'une entérostomie due à un prolapsus, une sténose, ou une rétraction.

Saignement d'un ulcère gastrique ou duodénal nécessitant une intervention de n'importe quel type.


Résultats et suivis

Le critère d'évaluation primaire était un critère composite regroupant la mortalité globale et les morbidités majeures associées à la maladie, sur 12 mois suivant la laparotomie index. La morbidité majeure n'était prise en compte que si une des morbidités majeures associées à la péritonite, préalablement spécifiées, conduisait à une ré-intervention chirurgicale pendant l'hospitalisation index ou à une réadmission dans les 12 mois de suivi (nécessitant ou non une intervention) (encadré). Les autres critères incluaient le recours aux soins de santé et les coûts médicaux directs au cours des 12 mois de suivi.

Coûts

Des études de minimisation de coût ont été réalisées pour une comparaison économique. Les coûts médicaux directs ont été estimés sur la base des données primaires portant sur l'utilisation des ressources et prenant en compte les laparotomies, les interventions percutanées, les imageries de diagnostic par TDM, les durées d'hospitalisation, les durées de séjour en soins intensifs avec et sans ventilation assistée, les journées passées en réhospitalisation, l'administration d'antibiotiques, les ré-interventions chirurgicales électives, les durées de séjour en réadaptation, les soins infirmiers, et les entérostomies, sur 12 mois de suivi.

Les coûts par patient ont été calculés en multipliant le volume des ressources avec une unité de coût. Les coûts ont été évalués selon les directives hollandaises en recherche pharmaco-économique. Les unités de la directive ont été employées pour la durée des soins intensifs, la durée d'hospitalisation, les antibiotiques, les produits sanguins, et les consultations primaires et en externe. Les unités de coût pour les procédures chirurgicales, l'entérostomie, et les diagnostics ont été déterminées à l'Academic Medical Center Amsterdam.

Analyses statistiques

La taille de l'échantillon a été calculée en se basant sur la supériorité de l'approche à la demande, avec des réductions absolues de 10% à la fois pour la mortalité et la morbidité, se traduisant au niveau du critère composite par le passage de 44% dans le groupe « programmée » à 28% dans le groupe «à la demande» sur 6 mois de suivi. Cette différence attendue était basée sur une démarche de revue systématique et de recherche rétrospective réalisée en préliminaire de l'essai. Une taille de 111 dans chaque groupe a été estimée pour une puissance de 80% à détecter ces différences. ({alpha} unilatéral 0.05). Un taux de désistement de 5% était attendu (6 patients par groupe). Toutes les analyses ont été réalisées en intention de traiter. Nous avons étendu la durée de suivi à 12 mois afin de s'assurer de la prise en compte de toutes les complications et recours aux soins corrélés à l'épisode initial de péritonite secondaire.

Les deux groupes ont été comparés sur la proportion de patients remplissant le critère primaire (comprenant des analyses séparées des deux composantes, la mortalité et la morbidité) et la significativité évaluée avec le test {chi}2. Les intervalles de confiance de l'écart ont été calculés par une approximation normale de la distribution binomiale. Le nombre de personnes à traiter a été calculé en prenant l'inverse de la différence de risque. Les données continues sont représentées par leurs médianes avec les intervalles interquartiles (IQR). Des courbes de survie ont été réalisées en utilisant la méthode de Kaplan-Meier et évaluées pour leurs différences avec le test du log-rang. Les variations dans le recours aux soins de santé ont été évaluées pour leur significativité avec le test {chi}2 ou le test U de Mann-Whitney, selon le plus approprié. Les intervalles de confiance pour les différences en coût moyen ont été basés sur le logarithme des données sur les coûts.D es analyses pré-spécifiées de sous-groupes ont été réalisées afin de déterminer le score APACHE-II au moment de l'opération index et par centre hospitalier. Nous avons utilisé des modèles de régression logistique pour réaliser un test formalisé d'interaction afin de déterminer si les effets des traitements différaient significativement entre ces sous-groupes.

Toutes les analyses statistiques ont été réalisées sous SPSS version 12.1.2 pour Windows (SPSS Inc, Chicago, Illinois) ou sous SAS version 9.1 (SAS Institute Inc, Cary, Caroline du Nord). Une valeur de P < 0.05 était considérée comme statistiquement significative.

Traitement des données et contrôle

Le recueil et l'évaluation de toutes les données sur la première hospitalisation (index) et le suivi ont été réalisés en aveugle par des investigateurs non impliqués dans le soin des patients. Tous les critères d'évaluation primaire ont été contre-vérifiés avec des données provenant de sources primaires (par un responsable des données travaillant en insu des affectations aux traitements)

Un comité de surveillance indépendant évaluait les progrès de l'essai et les aspects de sécurité à des intervalles réguliers (tous les 25 patients), en insu des affectations aux traitements).


RESULTATS

Recrutement des patients

L'éligibilité de tous les patients ayant une péritonite secondaire a été évaluée, entre novembre 2001 et février 2005, donnant lieu à 510 patients sélectionnés. Parmi ceux-ci, 228 ont rempli 1 ou plusieurs critères d'exclusion, essentiellement un score APACHE-II de 10 ou inférieur et un âge inférieur à 18 ans ou supérieur à 80 ans. Un total de 232 patients a été randomisé (116 dans chaque groupe) (Figure 1).


Figure 1
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Figure 1.. Diagramme résumant l'inclusion, l'affectation et le suivi


Un patient du groupe «à la demande» avait un diagnostic de pancréatite durant la laparotomie index et a donc été exclu après la randomisation. Pour chaque groupe, 1 patient s'était également rétracté et 2 ont été perdus de vu après l'admission initiale. De ce fait, les données de 229 patients étaient disponibles pour la première admission et de 225 patients pour la période de suivi.

Valeurs initiales

Les groupes étaient comparables en regard des patients et de la laparotomie index (Tableau 1). L'âge médian était de 69 ans (IQR 58-75ans), 48% étaient des hommes, et le score APACHE-II médian était de 15 (IQR 13-18). La cause la plus fréquente de péritonite était la perforation gastro-intestinale (58%). La prévalence des comorbidités majeures était élevée (60%). En cas d'échec de l'élimination du foyer infectieux à la laparotomie index, les patients étaient classifiés sous « pas de foyer infectieux localisé donc non traité » ou « foyer infectieux non entièrement éliminé lors de la laparotomie initiale »; ces patients sont répartis uniformément dans les deux groupes d'étude.


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Tableau 1.. Valeurs initiales


Traitement suivant la laparotomie d'urgence

Certains patients n'ont pas reçu le traitement auquel ils étaient affectés (4 à la demande; 7 planifiée; Figure 1). Le nombre total de ré-interventions par laparotomie différait selon l'approche (Tableau 2): 113 pour le groupe « à la demande » et 233 pour le groupe « programmée » (P<0.001). Quarante-deux pour cent des patients du groupe « à la demande » ont subi une ré-intervention par laparotomie. La proportion de patients qui ont eu 3 interventions ou plus était de 9% dans le groupe « à la demande » contre 24% dans le groupe « programmée » (P<0.001). En ce qui concerne la première laparotomie, des résultats négatifs (aucun signe de péritonite persistante ou de nouveau foyer infectieux) ont été observés pour 31% du groupe « à la demande » et 66% du groupe « programmée » (P<0.001). La proportion de patients ayant des résultats positifs (péritonite persistante ou nouveau foyer infectieux) à une ré-intervention était comparable entre les deux approches (29% pour le groupe « à la demande » vs 32% pour le groupe « programmée »; P =0.60) (Tableau 2). Bien que le nombre global de TDM soit comparable entre les deux approches, les drainages percutanés guidés par TDM ou ultra-sons ont été moins fréquents dans le groupe « à la demande » (Tableau 2).


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Tableau 2.. Critère d'évaluation primaire et recours aux soins de santé chez les patients ayant une péritonite secondaire, aléatoirement affectés à l'approche à la demande ou planifiée


Mortalité et morbidités majeures

Critère d'évaluation primaire composite. Le critère composite de la mortalité globale et des morbidités majeures sur 12 mois après la laparotomie index a été observé chez 57 % (n=64) des patients du groupe « à la demande » et 65% (n=73) du groupe « programmée » (différence de risque, 7.5%; intervalle de confiance [IC] 95%, -5% à 20%; P=0.25; nombre de patients à traiter, 13) (Tableau 2).

Mortalité. La mortalité cumulée de 12 mois a été de 29% (32/112) dans le groupe « à la demande » et 36% dans le groupe « programmée », correspondant à une différence de risque de 7.7% (IC 95% -7.5% à 16%; P=0.23) (Tableau 2). La courbe de Kaplan-Meier pour la survie à long terme montre que la plupart des décès se sont produits au cours des 60 premiers jours suivant l'intervention d'urgence initiale, avec aucune différence en mortalité précoce entre les deux groupes (P=0.55 pour 60 jours) (Figure 2).


Figure 2
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Figure 2.. Survie des patients ayant une péritonite secondaire


Morbidités majeures. La morbidité a affecté 40% (32/80) des patients du groupe « à la demande » et 44% (32/72) du groupe « programmée » (différence de risque, 4.4%; IC 95%, -11% à 20%; P = 0.58) (Tableau 2). Au cours de l'admission, les 2 causes de morbidité les plus fréquentes ont été la perforation (11/114 [9.6%] « à la demande » vs 10/115 [8.7%] « programmée »; P = 0.80) et la fuite anastomotique (7/114 [6.1%] « à la demande » vs 11/115 [9.6%] « programmée »; P = 0.34), uniformément réparties entre les deux groupes. La réadmission pendant le suivi a été majoritairement due à une hernie incisionnelle nécessitant une opération chirurgicale (13/112 [11.6%] « à la demande » vs 15/113 [13.2%] « programmée »; P = 0.71).

Recours aux soins de santé et coûts médicaux directs

La proportion de patients admis en soins intensifs était comparable entre les deux approches (« à la demande » 90% vs « programmée » 94%). Cependant, les patients du groupe « à la demande » ont eu une durée de séjour en soins intensifs significativement plus courte (médiane, 7 jours vs 11 jours pour le groupe « programmée »; P=0.001). Le nombre médian de jours passés sous ventilation assistée a été plus faible pour le groupe « à la demande » (5 jours) que le groupe programmée » (8 jours; P=0.007). La même observation s'appliquait à la durée d'hospitalisation pour l'admission initiale (médian, groupe « à la demande » 27 jours vs groupe « programmée » 35 jours; P=0.008). Quarante-six pour cent des patients du groupe « à la demande » ont été réadmis par rapport à 40% du groupe « programmée » (P=0.39). Les patients du groupe « à la demande » ont passé un nombre médian de 302 jours vivants et non hospitalisés, au cours du suivi, contre 284 jours pour le groupe « programmée » (P=0.09; Tableau 2). Le recours aux soins de santé était significativement plus faible pour le groupe « à la demande »; en particulier pour les laparotomies et les soins intensifs et hospitaliers (Tableau 2). Une différence de coût de 35% à 40% était attribuable à la seule durée des soins intensifs.

La moyenne du coût médical direct par patient après 12 mois de suivi, en englobant la période d'admission index, était inférieure de 23% pour le groupe « à la demande », 62 741{euro} (86 077$ US) vs 81 532{euro} (111 858$ US) pour le groupe « programmée », avec une différence absolue de 18 791{euro} (25 780$ US) par patient (IC 95%, 6819{euro} [9355$ US] à 31 166{euro} [42 758$ US]).

Sous-groupes d'analyses prédéfinies

Les effets des traitements, en regard du critère d'évaluation primaire, ont été comparables pour les scores APACHE-II des sous-groupes. Aucune différence n'a été non plus observée pour les 9 centres hospitaliers. Tous les tests d'interaction ont été non significatifs (P>0.50).


COMMENTAIRES

Cet essai randomisé a montré que, par rapport à une réintervention « programmée » par laparotomie, l'approche « à la demande » n'offre pas de réductions statistiquement significatives des critères primaires incluant la mortalité et les morbidités majeures associées à la péritonite, mais le fait en revanche pour le critère secondaire qui est le recours aux soins de santé et qui inclut le nombre de laparotomies, le recours au drainage percutané, et les durées d'hospitalisation et de soins intensifs. Ces résultats sont similaires avec ceux d'une étude rétrospective et une revue systématique réalisées sur le même sujet. Malgré l'absence d'une amélioration statistiquement significative pour les critères primaires, les réductions notables des recours aux soins de santé et des coûts avec l'approche à la demande fait de celle-ci un premier choix viable.

Certaines études ont rapporté que l'approche planifiée accroissait le risque d'insuffisances fonctionnelles multiples à cause de l'amplification de la réponse inflammatoire systémique par les multiples lavages chirurgicaux, entraînant une mortalité accrue, et des soins intensifs et des hospitalisations prolongés. Nous avons également observé l'allongement des durées d'hospitalisation et des soins intensifs dans le cadre de l'approche planifiée, de même que pour la ventilation assistée, significativement plus longue. Cependant, cette dernière différence pourrait s'expliquer en partie par la période relativement courte entre deux interventions, inhérente à l'approche « programmée », et qui rend impossible le sevrage ventilatoire de certains patients avant la ré-intervention suivante. Le nombre d'interventions percutanées (invasivité minimale) était également significativement plus bas pour le groupe « à la demande ». Il est probable que les liquides abdominaux libres et les abcès sont plus fréquents après de multiples interventions, soit du fait des interventions elles-mêmes soit à cause d'une réponse inflammatoire modifiée. Parmi les autres écueils potentiels de cette approche, il faut aussi noter la forte adhérence des microbes résidant dans le péritoine, les rendant résistants au lavage péritonéal, ce qui résulte en une efficacité amoindrie de la procédure avec probablement un renforcement de cette résistance due aux effets délétères des lavages sur la couche mésothéliale.

Dans notre essai, les deux approches permettaient toutes deux d'identifier les patients ayant une infection résiduelle ou une nouvelle infection intra-abdominale après la laparotomie index. Ce qui permet de confirmer l'absence de biais de vérification différentielle qui aurait amené à établir plus de résultats positifs dans le groupe « programmée ». Plus clairement, les chirurgiens n'étaient pas, par exemple, plus enclins à considérer une ré-intervention planifiée comme positive afin de justifier l'intervention réalisée. Malgré la réduction du nombre de ré-interventions dans l'approche à la demande, il subsistait 31% de chances que les résultats macroscopiques soient négatifs dans les patients sélectionnés. Un défi majeur posé par cette approche réside dans la sélection adéquate et dans la mise en place d'une surveillance adéquate et fréquente des patients afin de prévenir tout délai, potentiellement préjudiciable, à l'intervention. Un recours plus systématique à la TDM dans la procédure de sélection des patients ayant un sepsis abdominal pour une ré-intervention pourrait réduire plus encore la proportion de patients ayant des résultats négatifs à la ré-intervention. De nombreuses variables indépendantes et des combinaisons de variables ont été décrites dans la prédiction de l'évolution d'une péritonite. Cependant, les résultats présentés dans la littérature ne sont pas conclusifs et la majorité des études porte sur la prédiction de l'aboutissement final (mortalité) d'un sepsis, et non pas sur celle des résultats positifs des ré-interventions par laparotomie dans les péritonites secondaires.

Pour tenter de guider la prise de décision pour une ré-intervention et d'optimiser son positionnement dans le temps dans l'approche à la demande lors de cet essai, nous avons préétabli comme critères principaux, justifiant une ré-intervention par laparotomie, l'absence d'amélioration clinique et la détérioration clinique, estimées par une méthode de quantification (le score MOD [Multiple Organ Dysc-function]). Le score au Sequential Organ Failure Assessment (SOFA) pourrait être une alternative dans la prédiction d'une péritonite persistante. Cependant, même en ayant recours à un système de scores, la décision finale de réaliser ou non une ré-intervention dans une approche à la demande était toujours prise au sein d'une équipe multidisciplinaire. De ce fait, les considérations pour une ré-intervention par laparotomie, d'un point de vue clinique, de laboratoire, et d'imagerie, étaient moins explicites mais s'accordent avec la pratique clinique actuelle. Les futures recherches devraient se focaliser sur l'optimisation d'une sélection adéquate et précoce des candidats à une ré-intervention par laparotomie, à travers l'identification de variables prédictives des résultats de la laparotomie et l'évaluation de l'apport apporté par l'imagerie et les bio-marqueurs potentiels en termes de diagnostic.

Une des difficultés dans la recherche sur les péritonites secondaires réside dans l'hétérogénéité de la population d'étude s'agissant de la sévérité de la maladie, de son étiologie, et de la localisation du foyer infectieux, rendant souvent difficile la transposition de ces résultats en pratique clinique. A cet égard, la présence de maladies de pronostics notablement différents et nécessitant des approches thérapeutiques différentes comme la pancréatite, les perforations suite à une endoscopie datant moins de 24 heures, et les péritonites associées à la pose de cathéter, a servi comme critère d'exclusion. Nous avons également exclu les patients montrant un score APACHE-II de 10 ou inférieur dans la mesure où l'approche à la demande est déjà privilégiée pour les péritonites peu sévères. Nous avons examiné pour l'essai si l'effet du traitement sur le critère composite différait en fonction de la sévérité de la maladie à la laparotomie index. Nous n'avons trouvé aucune indication dans ce sens entre des patients présentant une atteinte allant de modérée à sévère (score APACHE-II 11-20) et les patients sévèrement affectés (score APACHE-II >20). Les effets des traitements étaient également comparables entre les centres d'étude, ce qui présente l'approche à la demande comme une option valide et réalisable dans tous les cadres hospitaliers aussi bien pour les péritonites secondaires modérées que sévères


CONCLUSIONS

En conclusion, cette étude a montré que les patients du groupe « à la demande » n'avaient pas un taux significativement plus bas d'évènements indésirables comparés à ceux du groupe laparotomie « programmée », mais montraient cependant une réduction notable des réinterventions par laparotomies, recours aux soins de santé, et coûts médicaux. De ce fait, la réintervention par laparotomie « à la demande » mérite d'être envisager comme l'approche chirurgicale de premier choix chez les patients ayant une péritonite sévère.


Informations sur les auteurs

Contributions des auteurs: Le Dr Boermeester a eu un accès complet à toutes les données de l'étude et accepte la responsabilité de l'intégrité des données et de l'exactitude de l'analyse des données.

Schéma et conception de l'étude: Opmeer, de Borgie, Gouma, Reitsma, Boermeester.

Rédaction du manuscrit: van Ruler, Boer, Reitsma, Boermeester.

Revue critique du manuscrit: van Ruler, Mahler, Boer, Gooszen, Opmeer, de Graaf, Lamme, Gerhards, Steller, van Till, de Borgie, Gouma, Reitsma, Boermeester.

Analyse statistique: van Ruler, Boer, Opmeer, Reitsma, Boermeester.

Obtention du financement: Opmeer, Reitsma, Boermeester.

Aide administrative, technique ou matérielle: van Ruler, Mahler, Boer, van Till.

Supervision de l'étude: Boermeester.

Liens financiers: Aucun rapporté.

Centres cliniques de l'essai RELAP et investigateurs du Dutch Peritonitis Study Group: Department of Surgery (O. van Ruler, MD, C. W. Mahler, MD, E. A. Reuland, MSc, J. W. O. van Till, MD, D. J. Gouma, MD, PhD, H. Obertop, MD, PhD, M. A. Boermeester, MD, PhD), Department of Clinical Epidemiology and Biostatistics (K. R. Boer, MSc, J. B. Reitsma, MD, PhD, B. C. Opmeer, PhD, P. M. M. Bossuyt, PhD, C. A. J. M. de Borgie, MD, PhD), Department of Intensive Care (M. J. Schultz, MD, PhD), Department of Medical Psychology (M. A. Sprangers, MD, PhD), Academic Medical Center, Amsterdam; Department of Surgery (E. P. H. Steller, MD, PhD, P. Tanis, MD, PhD), Department of Intensive Care (H. Hart, MD), St Lucas Andreas Hospital, Amsterdam; Department of Surgery (M. F. Gerhards, MD, PhD, M. Guijt, MD), Department of Intensive Care (H. M. Oudemans, MD, PhD), Onze Lieve Vrouwe Gasthuis, Amsterdam; Department of Surgery (K. Bosscha, MD, PhD, E. Ritchie, MD, M. Vermeer), Bosch Medical Centre, Den Bosch; Department of Surgery (P. W. de Graaf, MD, PhD, B. van Etten, MD, PhD), Department of Intensive Care (C. Haazer, RN, E. Salm, MD, PhD), Reinier de Graaf Hospital, Delft; Department of Surgery (B. Lamme, MD, PhD, E. J. Hesselink, MD, PhD), Department of Intensive Care (H. Rommes, MD, PhD), Gelre Hospitals, Lucas Hospital Apeldoorn; Department of Surgery (R. J. Oostenbroek, MD, PhD, L. te Velde, MD, G. Govaert, MD), Department of Intensive Care (H. H. Ponssen, MD), Albert Schweitzer Hospital, Dordrecht; Department of Surgery (H.G. Gooszen, MD, PhD, M.K. Dinkelman, MD), Department of Intensive Care (L. P. H. Leenen, MD, PhD), University Medical Centre Utrecht; Department of Surgery (E. G. J. M. Pierik, MD, PhD, K. W. W. Lansink, MD), Department of Intensive Care (J. Bakker, MD, PhD), Isala Clinics, Zwolle, Pays-Bas.

Personnel clé et comité scientifique au centre de coordination de l'essai RELAP Trial: O. van Ruler (investigateur), E. A. Reuland (gestion des données), C. W. Mahler (investigateur), J. B. Reitsma (épidemiologiste), C. A. J. M. de Borgie (épidemiologiste), K. R. Boer (investigateur sur la qualité de vie), B. C. Opmeer (économiste), M. A. Boermeester (investigateur principal, superviseur du projet) des Departments of Surgery and Clinical Epidemiology, Biostatistics and Bioinformatics, Academic Medical Center, Amsterdam, Pays-Bas.

Financement/Soutien: Le personnel clé et le comité scientifique ont reçu une compensation financière sous la forme d'une bourse de la Health Care Efficiency Program 945-02-028 Dutch Organization for Health Research and Development (ZonMw), La Haye, Pays-Bas.

Rôle des sponsors: ZonMw a approuvé le protocole de l'étude (dont le schéma et la conduite de l'étude, le recueil des données et leur gestion) après consultation de relecteurs indépendants nationaux et internationaux. Les analyses finales, l'interprétation des données, la préparation du manuscrit, la revue et l'approbation du manuscrit ont été laissés à la discrétion des auteurs et n'ont pas été influencé par ZonMw.

Affiliations des auteurs: Department of Surgery (Drs van Ruler, Mahler, van Till, Gouma, Boermeester et Ms Reuland), and Department of Clinical Epidemiology, Biostatistics and Bioinformatics (Drs Opmeer, de Borgie, Reitsma et Ms Boer), Academic Medical Center, Amsterdam; Department of Surgery, University Medical Center Utrecht, Utrecht (Dr Gooszen); Department of Surgery, Reinier de Graaf Gasthuis, Delft (Dr de Graaf); Department of Surgery, Onze Lieve Vrouwe Gasthuis, Amsterdam (Dr Gerhards); Department of Surgery, Sint Lucas Andreas Hospital, Amsterdam (Dr Steller), the Netherlands. Correspondance: Marja A. Boermeester,MD,PhD, Department of Surgery (G4-109.2), Academic Medical Center, Meibergdreef 9, 1105 AZ Amsterdam, the Netherlands (M.A.Boermeester{at}amc.uva.nl).


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